WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La protection juridique de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire


par Serge Landry GBÉLÉ
Université Méthodiste de Côte d'Ivoire  - Master 2 recherche  2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe II : Les institutions transnationales

Dans le souci de lutter contre la dégradation des ressources naturelles, plusieurs Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont vu le jour à travers le monde. Celles-ci interviennent plus dans les pays du tiers monde en particulier en Côte d'Ivoire pour lutter contre la perte de la faune et de la flore.

Il convient dans un premier temps, de présenter la généralité de ces ONG (A) puis, en second lieu, citer celles qui interviennent en Côte d'Ivoire et leurs différentes actions menées (B).

A-Généralités

Généralement bien structurées et bien organisées, les ONG transnationales sont très puissantes, et forment de véritables lobbies internationaux de défense de l'environnement. Elles alertent sur les périls, proposent des stratégies de lutte, voire des instruments juridiques internationaux, et font pression discrète mais efficace sur les gouvernements pour obtenir leur adoption et leur application effective. Souvent même elles agissent comme de véritables sociétés multinationales, avec un personnel de haute qualité, et pourtant elles ne poursuivent pas un but pécuniaire, mais en principe la préservation de l'environnement dans la perspective d'un développement durable. Ces ONG transnationales appartiennent ou sont toutes localisées dans les pays développés où elles sont créées. Certaines, de par leur activisme, façonnent l'opinion publique et stimulent la prise de conscience environnementale, surveillent le comportement des gouvernants, des institutions publiques ainsi que les firmes privées. Parmi elles, on peut citer Greenpeace, les Amis de la terre, le Conseil de Défense des Ressources Naturelles, etc. Absentes généralement des pays en développement, ces ONG « activistes » ne se désintéressent pas pour autant des problèmes environnementaux dans les pays pauvres.

Par ailleurs, pour les autres grandes ONG transnationales, elles s'identifient le plus souvent par leur spécialisation dans un aspect précis de protection de l'environnement et généralement réputées pour leur compétence technique. Elles ont des bureaux de représentation dans de nombreux pays à travers le monde et notamment en Afrique où elles participent à des actions environnementales69.

En Côte d'Ivoire, plusieurs ONG transnationales interviennent dans la protection de la faune et de la flore en menant des actions notables en la matière.

69 ADON (Gnangui), Introduction au droit de l'Environnement en Afrique : le Cas de la Côte d'Ivoire, Paris, L'Harmattan, 2009, p.76.

51

B-Les différentes ONG transnationales intervenant en Côte d'Ivoire et
leurs actions menées

En Côte d'Ivoire, parmi les ONG transnationales de protection de l'environnement nous pouvons citer : l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) créée le 05 octobre 1948 à Fontainebleau en France. Elle est l'une des plus anciennes organisations agissant dans le domaine de l'environnement. Elle réunit des gouvernements, des organismes gouvernementaux de droit public et des ONG. Sa mission est d'influencer, encourager et assister les sociétés partout dans le monde, à conserver l'intégrité de la diversité de la nature, et d'assurer que les usages faits des ressources naturelles soient équitables et en accord avec l'idée de développement durable. En Côte d'Ivoire, l'UICN a eu plusieurs missions notamment dans le cadre de la Convention sur les zones humides dénommée Convention de RAMSAR. Un inventaire national a été préparé par l'UICN en 1987, dans le cadre d'une perspective de conservation de développement des zones humides côtières d'Afrique de l'Ouest. Cette étude a dressé une liste des zones humides côtières de Côte d'Ivoire. En 1994, une autre mission de l'UICN a fait un inventaire national dont les résultats figurent dans le répertoire des zones humides d'Afrique. L'UICN est partenaire du plan stratégique RAMSAR. Une autre ONG partenaire de ce plan est le World Wildlife Fund (WWF) devenu World Wide Fund for Nature qui correspond en français à Fonds Mondial pour la Nature. Dans ce cadre WWF apporte son appui technique à la protection et à la préservation de la nature. Il est un partenaire dans l'exécution et la gestion du projet du parc national de la Comoé. Il est également impliqué dans le projet visant la conservation à long terme du parc national de Tai dénommé « Projet Autonome pour la Conservation du Parc National de Taï » (PACPNT) mis en place avec l'initiative de la coopération germano-ivoirienne en 1993. L'UICN et le WWF ont été des partenaires dans l'élaboration et la mise en oeuvre du Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE). Enfin, la troisième ONG partenaire de la Convention RAMSAR, est Wetlands International qui est une ONG des Pays-Bas. Elle intervient en Côte d'Ivoire dans plusieurs projets notamment, dans le Cadre du Programme Régional de Conservation de la zone Côtière et Marine (PRCM) en Afrique de l'Ouest. L'on peut également citer comme autres ONG transnationales : Conservation International of Nature qui est une ONG américaine. Elle soutient le Parc national de Taï à travers son engagement pour le comptage des éléphants.

Par ailleurs, il y a des ONG d'assistance au développement qui interviennent. Il s'agit notamment de : Cooperative American Relief Everywhere (CARE-International) dont les activités portent sur l'agro-foresterie, la gestion des ressources naturelles et la provision en

52

eau potable ; l'Institut Africain de Développement Economique et Social (INADES-Formation), intervient dans l'agro-foresterie, le reboisement, la lutte anti-érosive, la définition des règles de défense des ressources naturelles ; Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD) qui est une ONG de droit Suisse dont le siège est à Genève et le secrétariat à Yaoundé (Cameroun).

A côté de toutes ces ONG de dimension internationale, il convient de mentionner celles d'envergure continentale. On peut citer : le Réseau pour l'Environnement et le Développement Durable en Afrique (REDDA/NESDA) créé avec l'appui de la BAD. Il a pour objectif de promouvoir le développement durable en aidant les pays africains à développer et à mettre en oeuvre des stratégies, des politiques et des plans efficaces de gestion de l'environnement ; le Réseau Africain pour la Communication Environnementale section Côte d'Ivoire (RACE-CI), créé au Cap en Afrique du Sud en 2001. Il regroupe des hommes et des femmes du monde médiatique ( journalistes de la télévision, Radio...) et a pour mission, la sensibilisation à travers les médias des populations sur les principaux problèmes environnementaux qui menacent notre cadre de vie ; le Environmental Developpement Action in the Third World (ENDA-Tiers Monde) créé avec l'appui du PNUE en 1972, a mené plusieurs actions tant dans le domaine de la démocratie que dans le domaine de l'environnement.

Cette liste d'ONG transnationales est loin d'être exhaustive. Il en existe certainement bien d'autres de moindre envergure. Ce qu'il faut retenir par rapport à l'intervention des ONG dans la défense et la préservation de l'environnement en Côte d'Ivoire, est que l'institution de la culture d'ONG dans notre société s'est faite très tardivement, mais cette culture est en train de connaitre un essor remarquable dans notre pays70.

Enfin, il convient de retenir que le cadre institutionnel de la protection de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire est diversifié car, en plus des institutions publiques mises en place, il y a plusieurs institutions privées à savoir les ONG nationales et transnationales qui travaillent de concert avec les institutions publiques.

Au regard de cette première partie qui comprend le cadre juridique et institutionnel de la protection de la faune et de la flore, nous constatons que ce cadre juridique et institutionnel offre un panorama riche et diversifié qui a priori permet d'assurer une meilleure protection de la faune et de la flore. Ainsi, le cadre juridique comprend les instruments juridiques nationaux (les lois, les décrets, et les arrêtés) et internationaux (les Conventions universelles et

70 ADON (Gnangui), op.cit, pp.77-79.

53

régionales). Ces instruments juridiques constituent une diversité normative dans leur ensemble. Par ailleurs, le cadre institutionnel comprend les institutions nationales (les institutions publiques et ONG nationales) et internationales (les Organisations Internationales et les Organisations Non Gouvernementales). Malgré ce cadre juridique et institutionnel riche et diversifié, la protection juridique de la faune et de la flore en Côte d'Ivoire est toujours confrontée à d'énormes difficultés qui sont : l'ineffectivité de l'application des textes juridiques, la faible vulgarisation des textes juridiques, le manque de moyens matériels des institutions de mise en oeuvre, le manque de cohérence de la politique faunique et floristique, les difficultés d'accès aux Fonds, la faible conscience et civisme écologique national, la pauvreté, la démographie, l'exploitation forestière abusive, l'agriculture extensive. Ces difficultés entrainent une baisse drastique des espèces animales et végétales au sein des forêts, des parcs nationaux et des réserves naturelles. Toutes ces difficultés nous amènent donc à apporter notre contribution pour une protection juridique améliorée de la faune et de la flore.

54

DEUXIEME PARTIE :
CONTRIBUTION POUR UNE PROTECTION
JURIDIQUE AMELIOREE DE LA FAUNE ET DE LA
FLORE

55

Les textes juridiques protégeant la faune et la flore sont abondants. Il importe cependant de remarquer un certain décalage entre le droit et les pratiques de l'administration et des populations. La reconduction en bloc du droit colonial et l'élaboration de textes nouveaux ont laissé subsister certains principes et règles qui sont mal perçus par les populations. Ainsi, les citoyens violent régulièrement les textes, soit par des actions, soit par des omissions de nature à porter atteinte à l'environnement. L'administration, elle-même développe des tolérances ou pratiques contraires aux textes en vigueur (ex : le principe selon lequel la terre appartient à celui qui la met en valeur).

La plupart des citoyens ignorent les textes ou n'en connaissent que quelques-uns, à cause de l'ineffectivité de l'application des textes juridiques et de la faible vulgarisation des lois relatives à la protection de la faune et de la flore. Il en est de même pour les agents de l'administration qui ne savent pas toujours quelles dispositions appliquer. Et ce, en raison de l'existence méconnue de nombreux textes modificatifs. La méconnaissance des textes et de leur valeur contraignante, tant par le public que par les pouvoirs publics est un phénomène préoccupant.

D'autres difficultés surgissent aussi des pesanteurs sociales et des droits traditionnels marqués par leur extrême diversité. Certains textes anciens et inadaptés sont toujours en vigueur. Certaines sanctions administratives et pénales sont inadaptées et pas assez dissuasives . Certaines procédures ne sont pas respectées, par exemple les enquêtes de commodo et incommodo. Les espaces et les espèces végétales et animales souffrent d'un manque de protection efficace71.

Dans cette deuxième partie de notre travail de recherche, nous analyserons dans un premier temps, les faiblesses dans la mise en oeuvre de la protection (Chapitre I) puis, en second lieu, nous essayerons de proposer des améliorations en guise de contribution (Chapitre II).

71 Ministère de l'Environnement et du Tourisme, Le livre blanc de l'environnement de Côte d'Ivoire, Tome 1, 1994, p.93.

56

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984