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Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de ngaoundéré au cameroun de 1990 à 2020


par moussadeli215@gmail.com DELI MOUSSA
Université de Ngaoundéré - Master 2 2020
  

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7. Cadre théorique

Mener une étude sur les enjeux sociaux, économiques et écologiques des foyers améliorés à Ngaoundéré exige une perspective théorique. Nous nous sommes inspirés des approches développées par des chercheurs, experts et spécialistes dans leurs différents travaux qui nous ont permis d'interpréter les données collectées. Parmi celles-ci figurent en bonne place la théorie environnementaliste ou écologiste, la théorie du comportement planifié et la théorie du développement durable.

La théorie environnementaliste ou écologiste dont l'un des principaux tenants est James Lovelock, est à la fois un courant de pensée (idéologique ou philosophique), un corpus de valeurs et de proposition incluant notamment celles du mouvement écologiste. Cette théorie stipule que l'orientation de l'activité politique ou para politique vise au respect, à la protection, à la préservation ou la restauration de l'environnement dans une forme très poussée37(*). Ces différentes demandes ou protestations sociales et politiques s'expriment dès le début du XXe siècle par une convention internationale pour la protection des oiseaux utiles, signée par 11 pays d'Europe en 1902 et par le congrès de Berne en 1913 réclamant une «  protection mondiale de la nature », du au constat de la dégradation de la nature par l'homme à travers la chasse puis par la pollution et la destruction à grande échelle des milieux naturels38(*).

L'écologisme comme philosophie place ainsi la nature au centre de toute préoccupation39(*). Tous les autres intérêts ne sont qu'accessoires, la protection de la nature est le principal but de l'écologisme. Les adeptes de cette philosophie sont d'ailleurs presque hostiles à toute idée d'une quelconque modification de la nature. L'écologisme en tant que philosophie prône le respect de la nature, ce qui est à l'heure actuelle, ou devrait être la priorité absolue de l'humanité.

Comme le productivisme, l'écologisme place l'homme au second plan. L'objectif visé par l'écologisme est la sauvegarde de la nature et non l'accomplissement de l'homme qui est au service de celle-ci. De même la nature n'est pas une entité supérieure à l'homme et doit être utilisée à satisfaire les besoins de l'humanité. L'écologisme comme les autres philosophies, se doit donc d'être au service de l'homme, et participer à son épanouissement40(*)d'où l'existence d'une nécessité de complémentarité entre la nature et l'homme. La nature doit être utilisée de manière à favoriser l'amélioration de la qualité de vie.

La théorie environnementaliste est d'un apport important dans la mesure où elle aide et facilite à comprendre la nécessité de la réduction de la consommation du bois-énergie par la promotion de l'utilisation des foyers améliorés dans la protection de l'environnement. Cette théorie permet également de montrer l'importance de la lutte contre les changements climatiques, la protection de l'environnement et la préservation de la diversité biologique, terrestre, maritime et approvisionnement durable en énergie à travers l'utilisation des foyers améliorés à Ngaoundéré.

La théorie du comportement planifié proposée par Ajzen en 1985 est une « théorie conçue pour prédire et expliquer le comportement humain dans des contextes spécifiques »41(*). Elle permet d'améliorer la prédiction du comportement en ajoutant aux déterminants de l'intention (attitudes et normes subjectives), la variable du contrôle comportemental perçu. Par conséquent, un individu est plus susceptible de réaliser un comportement donné si son intention comportementale de même que ses déterminants sont plus forts et positifs42(*).

L'utilité de la théorie se situe à deux niveaux : l'intention comportementale a surtout une visée de prédiction du comportement, tandis que ses antécédents permettent une compréhension plus approfondie de ce qui motive le comportement43(*). Selon Ajzen44(*), des facteurs de base peuvent également avoir une influence sur les croyances comportementales, normatives et de contrôle. Ces facteurs peuvent être regroupés en trois catégories soit les facteurs personnels (attitudes générales, traits de personnalité, valeurs, émotions, intelligence), les facteurs sociaux (âge, genre, race, ethnicité, éducation, revenu, religion) et les facteurs informationnels (expérience, connaissances, exposition aux médias)45(*).

Selon Ajzen et Fishbein46(*), les comportements étudiés avec la théorie du comportement planifié couvrent des domaines aussi vastes que la perte de poids, le choix de carrière, la planification familiale, le vote aux élections, les programmes de traitement des dépendances, le transport public, l'assistance à l'Église, l'abus des drogues et le don de sang.

Dans la présente étude, une attention particulière sera accordée à l'application de la théorie du comportement planifié aux comportements écologiques. Cette théorie est très intéressante pour notre étude dans la mesure où elle permet de comprendre l'ampleur que la conscience environnementale prend au fil des dernières années et reconnaissent le domaine environnemental comme une avenue importante de recherche concernant le lien entre les attitudes et le comportement. Cette théorie permet aussi de comprendre la nécessité du changement de comportement des ménages, des distilleurs communément appelés vendeurs de bil-bil, les restaurateurs au regard les risques qu'ils encourent par ricochet la pression qu'ils exercent sur la nature en améliorant leurs foyers de cuisson. Qu'ils soient paysans ou fonctionnaires, la conversion en terme de conduite s'impose au regard des enjeux démographiques, spatiaux, environnementaux et économiques qui s'imposent à tous.

La théorie du développement durable apparait pour la première fois dans un rapport de l'UICN publié en 198047(*). Depuis sa naissance, le concept développement durable est au coeur des débats scientifiques du fait de son caractère polysémique. Cette discussion a pour centre de gravité la relation entre la croissance et développement. De manière officielle, il apparait en 1987 dans le rapport de Brundtland48(*). Au-delà des multitudes de définitions, la plus connue des définitions reste incontestablement celle du rapport Brundtland qui pose véritablement les bases du développement durable, et qui en donne la définition de référence : un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs49(*).

Il souligne que beaucoup des problèmes proviennent de l'inégalité de l'accès aux ressources. L'existence d'un régime foncier inéquitable peut avoir comme pour effet la surexploitation des ressources sur les terres les plus petites, et l'environnement comme le développement en souffre. Sur le plan international, le monopole des ressources peut forcer ceux qui en sont exclus à trop exploiter les ressources marginales50(*). Comme le précise ce rapport, le développement doit être à la fois viable et équitable s'appuyant en cela sur ce qu'on appelle souvent les trois piliers du développement durable que sont : le social, l'économie et l'environnement.

La finalité sociale du développement durable stipule que tout projet de développement durable doit être un projet de société meilleure visant à réduire les inégalités sociales. Selon le principe économique, une politique économique donnée n'est souhaitable que si elle permet d'améliorer la situation d'un individu sans affecter le bien-être d'un autre individu. Il se fonde donc d'abord sur la répartition équitable de la richesse dans un pays avant d'aborder l'aspect de la croissance économique. Quant à l'environnement, il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures même de la société51(*).

L'idée d'un développement durable signifie que l'on ne doit pas prendre à la terre plus ce qu'elle peut donner. Cela implique le recours aux énergies renouvelables comme le bois, le biogaz, les énergies solaires au recyclage pour les matières premières dont le stock n'est pas renouvelable, mais aussi une bonne connaissance du rythme du renouvellement des espèces animales, des végétaux, de la qualité de l'air, de l'eau et plus généralement, de toutes ressources que nous utilisons ou sur lesquelles nous agissons.

Cette théorie est très capitale pour la présente étude dans la mesure où elle nous permet non seulement de comprendre l'impact écologique de la consommation irrationnelle des ressources naturelles mais aussi de consommer d'une façon rationnelle pour préserver au maximum nos ressources naturelles et l'environnement.

* 37 C. Ngoufack, 2010, « Le  productivisme et le droit international de l'environnement », Mémoire de Master II, Droit de l'Environnement, Université de Limoges, p.14.

* 38 Ibid.

* 39 Ibid. p.20.

* 40 Ngoufack, 2010, p.16.

* 41 I.Ajzen, 1991,»The theory of planned behavior», Orgazationnal Behavior and Human Decision Processes, p.181.

* 42 Ibid.

* 43 I.Ajzen and Fishbein, 1977,»Attitude-behavior relations: A theoretical analysis and review of empirical research», Psychological Bulletin, p.5.

* 44 I.Ajzen, 2005, «Attitudes, personality and behavior», Maidenhead, England New -York: Open University press, p.15.

* 45 Ibid.

* 46 Ajzen and Fishbein, 1977, p.20.

* 47 C.Camerini, 2003, les fondements épistémologiques du développement durable, L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.

* 48 C.Camerini, 2003, les fondements épistémologiques du développement durable, L'Harmattan, collection ouverture philosophique », Paris, p.15.

* 49 « Environnement et sauvegarde »http:/fr.wikitionnary.org/wiki/environnement consulté le 18mars 2020.

* 50J.L. Breton Roland, 1991, Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement : notre avenir à tous, Montréal, Éditions du Fleuves/publications du Québec, p.57.

* 51 http://www.wikilivres.info/wiki/index.php/Raport-Brundland consulté le 18mars 2020.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci