WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse critique des resolutions du conseil de securite des nations unies


par William BALIKA LWAMUSHI
Universté libre des pays des grands lacs (ULPGL) - Licence en droit 2000
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Applicabilité des résolutions.

Dans l'exercice de ses fonctions, le CS est organisé à l'art 29 de la Charte de manière qu'il peut « créer les organes subsidiaires qu'il juge nécessaire à l'exercice de ses fonctions ». Ainsi, en vertu de l'art 98 de la Charte, il peut charger le secrétaire général « d'autres fonctions ». Ce qui fait qu'il n'est pas nécessaire d'indiquer sur quel article ou quels articles de la charte préposent les résolutions du CS : l'important est de savoir si la paix et la sécurité

41

internationales ont été menacées et si les mesures de caractère militaire ou préventif contre un État quelconque ont été autorisées.

Les opérations au Congo ont été autorisées à l'origine par le CS dans sa résolutions du 14 Juillet 1960, adoptée sans vote contraire. Cette résolution, compte tenu de l'appel adressé par le gouvernement du Congo, du rapport du Secrétaire général et des débats au CS, a été évidemment adoptée en vue du maintien de la paix et de la sécurité internationales... C'est le secrétaire général qui a décidé lui-même quels États participeraient à l'opération, soit fournissant des contingents armés, soit autrement... On ne saurait conclure que les opérations en question empiéteraient sur les prérogatives conférées au CS par la Charte ou les usurpaient87. Contrairement à d'autres opérations, aucune mesure préventive ou coercitive ne fut prise contre un État quelconque en vertu du chapitre VII; les Nations Unies sont seulement intervenues dans un conflit interne. Sans cette intervention des Nation Unies, on peut essayer de s'imaginer ce qui aurait pu se passer dans ce cas. Très probablement, on aurait dans ce cas assisté à une prolongation et à une multiplication des ingérences politico-militaires de l'extérieur, aggravant les tensions dans le pays et conduisant celle-ci à un éclatement définitif88. Ce qui aurait comme conséquence, la menace contre la paix et la sécurité internationales.

Les art 31 et 32 combinés de la Charte, prévoient que tout État qui n'est pas membre du CS ou des Nations Unies peut être invité à participer à la discussion d'un différend qui sera examiné par le CS; seulement, sans droit de vote. Il peut y être invité lorsque ses intérêts sont concernés par la question ou discussion et dans cette situation, on estime même que cette invitation lui revient de droit. Ceci n'empêche pas que d'autres États intéressés par le différend puisse participer au débat s'ils le demandent. Eux aussi n'ont pas le droit de vote, ce dernier revenant uniquement aux 15 du CS, si l'un d'entre eux n'est pas partie au différend à examiner ( art 27 §3 de la Charte ).

Ce principe ( participation sans vote par toute partie intéressée par un différend à examiner) consacré par la charte est la résultante de ce que les pères fondateurs des Nations Unies souhaitaient que celle-ci soit. Cependant, compte tenu de la complexité des relations internationales, faire partir du CS ou pas, avoir le droit de vote ou pas ne signifie rien si l'une des parties à un différend jouit de la clientèle de l'un des P5. Tout projet de résolution qui tendrait à mettre en mouvement les mécanismes de la charte contre la clientèle se verra opposer une fin de non recevoir par un veto. Que ce veto s'interprète comme abusif ou dissuasif, cela

87 capaldo G.Z., Repertoire de la jurisprudence de la Cour internationale de Justice ( 1947-1992 ), V.1, éd. Martinus...., London,1995.P. 550

88 Gendebien P.H., L'intervention des Nations Unies au Congo : 1960-1964, Paris,éd. Mouton et cie, 1967. P.259

42

importe moins. L'important est que refuser à un État, partie à un différend, de voter n'a, en définitive, servi à rien si ce n'est qu'un simple respect d'un maigre principe.

Eu égard à tous ceux qui précédent, on peut se rendre compte que en dépit du mandat confié au CS (art 24 de la Charte), les États membres n'ont pas une réelle volonté politique d'accorder à l'organisation la possibilité de mener aisément sa mission. Ce sont eux, les membres, qui causent les difficultés connues par l'ONU dans ses missions de maintien de la paix et de la sécurité internationales. C'est ce manque de volonté politique qui est le principal responsable des échecs connus par les Nations Unies. Ainsi Madeleine Albright, représentante américaine auprès de l'ONU, a expliqué le 11 Juin 1993, devant le Council of Foreign Relations que les échecs de l'ONU dans les opérations de maintien de la paix, de la Yougoslavie à la Somalie en passant par l'Angola, étaient dus à l'amateurisme des Nations Unies en ce domaine, et que c'est en reformant la méthodologie de ces interventions que le succès deviendra possible89. L'habileté de l'ONU à sauvegarder la paix a atteint un point critique. Avant l'adoption de tout projet de résolution, les membres du conseil, particulièrement ceux permanents, se trouvent dans une situation de compétition dans laquelle ils sont conscients de l'incompatibilité des positions possibles et dans laquelle chaque partie eut occupé une position incompatible avec celle que veut occuper l'autre. Et même si, après consultations officieuses, les points de vue s'harmonisent, il reste à savoir si les effets réservés à la résolution ainsi adoptée seront respectés.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe