Facteurs liés à l'infirmière
La récession des écrits en rapport avec le sujet
en question, qu'il s'agisse d'études ou des documents et
référentiels purement théoriques, a fait sortir un certain
nombre de facteurs qui conditionneraient la prise en charge infirmier d'un
patient colostomie en l'influençant soit positivement ou
négativement.
La surveillance et la sécurité
infirmière
En Amérique du Nord, notamment aux États-Unis et
au Canada, de nombreuses études (Gaudreau, 2008), ont montré
l'impact positif de l'infirmier et de son rôle sur la
sécurité et la satisfaction des patients, la prévention de
ruptures de services, l'amélioration de l'accès à des
soins de qualité, la réduction des coûts en
écourtant la durée d'hospitalisation et en prévenant les
réadmissions. Ces résultats ne sauraient être atteints si
l'ouverture des champs d'exercice n'était pas allée de pair avec
l'autonomie de l'infirmier, et ce par un nouveau découpage des
responsabilités, avec l'introduction de rôles infirmiers
avancés et l'application de protocoles thérapeutiques (Kerouac,
2011). Ce qui de ce fait, maximise la collaboration interprofessionnelle, tout
en favorisant la capacité d'initiative du corps infirmier et une
meilleure utilisation des médecins (Ibid. 2011).
Au Canada par exemple les infirmiers exercent leur leadership
à travers l'enseignement aux infirmiers, le développement de
nouvelles pratiques, la conception des programmes de soins et de cheminement
clinique utiles à la coordination du suivi de la clientèle.
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En outre, ils intègrent les résultats de la
recherche à la pratique, et sont aussi consultés dans les
situations de santé complexes. Mieux, dans certains cas, dispensent des
soins à la clientèle, dans une logique de collaboration
étroite avec une équipe interdisciplinaire (Ibid. 2011).
Or, Les infirmiers sont le maillon indispensable pour la
sécurité du patient, car ils jouent un rôle central dans la
diminution des taux de mortalité, la prévention des erreurs
médicales et la qualité des soins (Schlickau, 2010).
Dans ce cas, la mission des soins infirmiers en milieu
hospitalier est d'aider les individus, les familles et les groupes à
déterminer et réaliser leur plein potentiel physique, mental et
social et à y parvenir dans le contexte de l'environnement dans lequel
ils vivent et travaillent, en respectant un code de déontologie
très strict. Ceci exige que les infirmiers (es) apprennent et assurent
des fonctions ayant trait au maintien et à la promotion de la
santé aussi bien qu'à la prévention des maladies. (La
Direction des Soins Infirmiers (DSI), 2013).
Surveillance médicale, qui consiste à
récolter diverses informations cliniques en vue d'aider le
médecin à formuler un diagnostic ou à évaluer
l'efficacité d'un traitement (Recio-Saucedo et al. 2018).
La priorisation des soins médicaux-techniques et de la
surveillance médicale implique donc que ces soins sont très
rarement rationnés. Or, les études suggèrent qu'une telle
priorisation se fait nécessairement au détriment
d'activités infirmières indépendantes qui sont par
conséquent très fréquemment mises, comme la planification
des congés et la coordination des soins, l'enseignement et le soutien
offert aux patients et aux familles, ou encore la surveillance
infirmière (ROCHEFORT, 2019).
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La surveillance clinique fait partie du langage courant des
infirmières depuis plusieurs décennies. Elle est
généralement décrite comme un élément
incontournable pour détecter l'apparition de problèmes et
contribuer à la sécurité du patient (Dougherty, 1999;
Doyon et Spycher, 2017; Kelly, 2009).
Certains milieux, comme celui des soins critiques, accueillent
des patients instables où le risque d'apparition de problèmes est
plus élevé. L'infirmière qui assure la surveillance
clinique doit donc faire face à des patients à risque
élevé de présenter des problèmes suffisamment
graves, qui prennent parfois la forme de complications (Mil homme, 2018).
La surveillance clinique exercée par les
infirmières s'avère un élément incontournable pour
reconnaître les modifications de l'état clinique afin d'intervenir
dans un délai approprié. En ce sens, la surveillance clinique est
reconnue comme le dernier filet de sécurité du patient (Doyon et
Spycher, 2017). Dougherty (1999) a défini la surveillance comme un
processus comportemental et cognitif de collecte systématique
d'information, utilisé pour émettre un jugement sur la situation
de santé d'un patient.
Dans la littérature, la surveillance clinique est
largement défi nie comme une intervention, une activité ou un
processus sans toutefois préciser la façon dont elle se
déploie (Milhomme, 2016).
Dans l'ensemble, les écrits qui portent sur la
surveillance clinique convergent vers son importance ou vers les
conséquences liées à un manque de surveillance.
Malgré ces études, il s'avère toujours difficile de mettre
en lumière comment l'infirmière assure une surveillance clinique
lorsqu'elle prend en charge un patient instable ou à risque
élevé de complications (Daniel Milhomme, 2018).
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Pour l'Association Suisse des Infirmiers et Infirmières
: Les soins infirmiers s'occupent des conséquences de problèmes
de santé (actuels ou potentiels) et des effets de leurs traitements sur
la vie quotidienne des individus, de proches et des collectivités. Les
infirmières incitent les individus à adopter un mode de vie
susceptible de maintenir et améliorer leur santé en les aidants
à s'adapter à leur nouvelle vie quotidienne (MARRO, 2013).
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