Facteurs liés à la relation d'aide ou
relation soignant-soigné
L'insuffisance temporaire de relation d'aide.
Depuis de nombreuses années déjà, la
profession d'infirmière a fait de la relation avec le patient un
élément central des soins. Personne, aujourd'hui, ne peut plus
contester l'importance de l'attitude relationnelle des soignants dans les
activités de soin. Il est courant de dire que les infirmières ne
passent pas suffisamment de temps relationnel auprès des patients. Cette
situation engendre un discours moralisateur qui a comme finalité de
mettre le personnel mal à l'aise, voire de le culpabiliser, or, on ne
fonde que peu de choses durables sur la culpabilité. (Formarier, La
relation de soin, concepts et finalités, 2007).
Ces relations sont enfermées dans des pratiques
répétitives, voire des scénarii, ce qui semble être
le cas dans les situations de soins. Cela tient, entre autre, au besoin de
sécurité et d'efficacité des soignants qu'apporte la
stabilisation dans les relations humaines. En miroir, les soignants attendent
des patients, non seulement qu'ils adoptent des comportements attendus, mais
qu'ils le fassent dans des temps très brefs. «Sans
régularité dans les comportements, sans codes et actions
répétitives qui encadrent l'action, sans horaires fixes, les
actions humaines imprévisibles et chaotiques ne pourraient pas se
coordonner entre elles.» (REYNAUD, 1997)
Ce type de relation permet au soignant, la plupart du temps,
une relative économie de la charge affective et cognitive. Mais, en
réalité, aucune situation relationnelle n'est identique, car
comme le décrit Garfinkel, loin d'être un ««idiot
culturel»
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englué dans un flot de normes qu'il se contenterait
d'assimiler et de reproduire, l'acteur social est un individu
«compétent» au sens où il met en oeuvre d'authentiques
«savoirs en actes» nécessaires pour évaluer (et
évoluer dans) son environnement.» (COULON, 1987).
Les relations de soins ne relèvent pas du hasard, avec
les soins techniques, elles sont l'expression, l'objectivation de la
démarche clinique mise en oeuvre dans la prise en charge de la personne
soignée. Or, les relations soignants - patients - familles sont donc
à la fois codifiées et imprévisibles, ce qui les rend,
quel que soit le contexte, toujours délicates. Bien entendu, cette
distinction est analytique, les soignants vivent les différentes
dimensions de la relation dans la simultanéité (Formarier, La
relation de soin, concepts et finalités, 2007).
La relation comme un des éléments de
réponse aux besoins des patients.
En France, l'école de pensée qui
prédomine en sciences infirmières est sans conteste
l'école des besoins de Henderson (1964) inspirée de Maslow
(1954). Selon cette école de pensée, les soins infirmiers sont
accomplis dans le but d'aider la personne à répondre à ses
besoins, soit en maintenant son indépendance dans la satisfaction des
besoins, soit en l'aidant ou en la remplaçant quand elle ne peut les
satisfaire elle-même. Cette conception, depuis déjà un
certain temps, influence fortement les pratiques de soins et sert de base
à l'enseignement dans de nombreux centres de formation. L'approche est
très réductionniste quand elle se contente de mettre en oeuvre
les «quatorze besoins» de V. Henderson et elle a comme
inconvénient d'induire une standardisation des interactions entre les
soignants et les patients. (Formarier, 2007)
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Si l'on veut construire une relation avec le patient, qui
s'appuie, comme je l'ai souligné plus haut, sur ses
représentations et qui répond non seulement à ses besoins
mais aussi à ses demandes, il semble nécessaire de
compléter la conception de Henderson par d'autres approches qui offrent
des perspectives plus centrées sur le développement d'une
relation interpersonnelle entre l'infirmière et la personne
soignée. Les approches des soins relationnels ne manquent pas dans la
science infirmière. J'en retiendrai deux : Celle du caring de Watson
(1979) qui a démontré «que le caring, dont la
finalité est la satisfaction de la personne soignée, favorise le
développement des potentialités permettant à une personne
de choisir la meilleure action pour elle-même à un moment
donné, en tenant compte de l'entourage. Il peut être
pratiqué de façon efficace, dans les activités de soins,
au travers de relations interpersonnelles.» Watson traduction Bonnet 1998
(caring, 1998).
L'autre approche, qui semble aussi pertinente dans le contexte
des soins actuels, est l'approche perceptuelle, de Combs (1976) Fawcett 1995
qui s'enracine dans la phénoménologie (FAWCETT,
1995).
D'après des études, il a été
constaté que la relation d'aide est importante dans les
différents domaines de l'activité de l'infirmière, elle
est au coeur de notre profession. Cependant, il est d'autant plus important de
construire une relation dite interpersonnelle lorsque l'on parle de
santé mentale, et plus particulièrement dans notre cas des
troubles additifs. Il est vrai que ces personnes doivent tout d'abord prendre
conscience de leurs troubles et décider de se faire aider par les
professionnels. C'est pourquoi la relation avec un ou plusieurs soignants de
confiance les aidera à avoir un suivi continu (Bachelor, 2014).
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D'après une analyse des écrites concernant les
facteurs liés à la relation d'aide à travers des auteurs,
on entame à décrire les deuxièmes facteurs qui est les
facteurs liés à l'infirmière.
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