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III.2.2. DES INTERACTIONS FORTES AVEC LE SECTEUR DES
TRANSPORTS
La problématique de transports est indissociable de
celle des équipements commerciaux et de leur organisation spatiale.
Pratiquement, tous les marchés, pôles commerciaux fonctionnent en
symbiose avec une gare routière. Dans les agglomérations qui
disposent d'un véritable réseau commercial, tout indique que la
qualité de la desserte et des services rendus sur la gare
routière est l'un des facteurs majeurs de la prospérité
d'un site aux dépens des autres.
Chaque type d'activités rencontrées sur le
pôle commercial zando (vente en gros, stockage, demi-gros,
détail...) et chaque grande catégorie des produits (produits
secs, légumes, produits manufacturés, etc.) engendrent des flux
de circulation bien distincte, en fonction des modes d'approvisionnement et de
redistribution qui leur sont spécifiques. Toute modification
apportée à l'organisation de ces activités se traduit par
un changement dans les flux induits.20
L'état actuel des voies de circulation et de transport
au pôle commercial zando ne facilite presque pas les échanges et
l'accessibilité à celui-ci, car aujourd'hui, il présente
une situation de désordre sur le plan organisationnel de son transport
et circulation, et parmi ces désordres, nous citons :
Ø Un système de transport mal organisé
surtout dans le domaine privé,
Ø Les routes sont fortement surexploitées et
délabrées ;
Ø Ce qui pose des problèmes de drainage du flux
migratoire,
Ø Les embouteillages presque tout le jour,
créant même des bouchons sur la voie KASAVUBU, LUAMBO MAKIADI
(voir la page 44, la photo 15),
Ø L'insuffisance de la lumière tout au long des
avenus, causé par les éclairages publics qui ne fonctionne
pas,
Ø Aucune gestion intégrée des
déchets produits (l'absence des poubelles publiques)
20 Thierry Paulais, Le marché dans la ville
d'Afrique noire, Les Annales de la recherche urbaine, Gouvernances,
n°80-81, PP. 35-41
Carte 8: Plan illustrant la situation actuelle de
l'organisation du transport du pôle commercial zando.
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III.2.3. UNE DENSITÉ VARIANTE DES
COMMERÇANTS
Aujourd'hui, il est difficile d'identifier
précisément la densité, car il serait faux de se baser
uniquement sur les nombres de places prévues, alors que la
réalité est tout à fait différente.
Sous-dimensionnement des structures, les commerçants tentent de
s'installer dans le moindre espace libre comme les couloirs, escaliers, etc.
Nous observons toutes formes des vendeurs dans le pôle
commercial zando avec les différents statuts. Les statuts des
différents vendeurs principaux, de différents vendeurs
auxiliaires.
III.2.3.1. Les différents statuts de vendeurs
principaux
Ils sont indépendants, gérants et
sous-traitants au sein du pôle commercial zando. Ils sont
indépendants parce que les relations qui se tissent sont complexes
autour du travail et du capital dans le secteur informel.
Car un bon nombre de vendeurs au sein du pôle
commercial ne sont ni propriétaires de leurs marchandises, ni de leurs
produits, ni même de leurs outils de production (le cas est
fréquent chez les vendeurs coopérants).
Le statut de gérant se rencontre essentiellement parmi
les vendeurs de produits manufacturés. Le gérant travaille pour
le compte d'autrui dans les magasins, boutique, etc. donc il ne possède
pas se propre marchandise, mais il travaille avec un stock qui lui a
été avancé par un autre commerçant. Sa
rémunération se calcule sur une partie des
bénéfices de la vente.21
La sous-traitance, c'est l'exécution d'un travail
moyennant un contrat par un producteur sous-traitant pour le compte d'un
donneur d'ordres qui assure la fourniture finale du produit. Ils assurent la
production d'un produit et fournissent les biens nécessaires à la
réalisation de ce produit, mais la vente finale reste assurée par
le marchand qui sous-traite. Ainsi, le cas le plus fréquent est
illustré par le tailleur au sein du pôle commercial qui n'est
autre qu'un sous-traitant d'un vendeur de tissus. Le confectionneur de tissus
peut même, dans certains cas, fournir les machines à coudre.
Il y a aussi des vendeurs occasionnels : ils sont tributaires
de certains événements. L'exemple de marchand qui vende leur
marchandise que pendant les périodes de récolte. Un autre exemple
de salarié quotidien, occupant un poste régulier en dehors du
pôle commercial, mais qui s'assurer un revenu supplémentaire
à la fin du mois en vendant des produits sur les différentes
avenues et les différents croisements du pôle commercial en dehors
des heures de travail.
À part les vendeurs principaux, il existe aussi le
commerçant ambulant. La croissance vertigineuse du nombre des ambulants
au sein du pôle commercial zando et aux alentours est la
conséquence de la crise économique et elle témoigne aussi
de profonds dysfonctionnements dans le fonctionnement des activités au
sein du pôle. Les vendeurs ambulants se distinguent, comme vus
précédemment, par leur mobilité et dans beaucoup de cas
l'absence de statut officiel. En raison de la crise, le nombre de vendeurs
ambulants, employés du commerce informel, n'a cessé d'augmenter.
L'irrégularité de leur statut en fait souvent les plus
vulnérables du système et avec une mauvaise réputation.
Or, il s'agit souvent d'immigrés en situation irrégulière
qui n'ont
21 Paulais thierry, Wilhelm Laurence, Marchés
d'Afrique, Editions Karthala, 2000, p87.
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que leur revenu lié au commerce pour assurer leur
survie. Ce statut « d'illégaux » leur a valu de lourdes
sanctions et aucune considération de leur statut lors de la
planification des marchés.
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