La concentration des activités commerciales dans ces
quartiers a pour résultat la transformation du tissu urbain dans le
domaine public et dans le domaine privé. Dans le premier cas, il s'agit
notamment de l'occupation des emprises des voies et des avenues des quartiers
riverains par les commerçants ambulants et informels. Il s'agit entre
autres de toutes les avenues du quartier MADIMBA dans la commune de Kinshasa,
du quartier BITSHIAKU-TSHIAKU dans la commune de Barumbu, et de huit avenues du
quartier REVOLUTION et huit avenues du quartier COMMERCE dans la commune de
Gombe. En outre, cette occupation rétrécit les emprises des voies
et cause d'énormes problèmes sur la circulation des
véhicules ; comme c'est le cas de l'avenue LUAMBO MAKIADI (ex. BOKASA),
RWAKADINGI dans les quartiers MADIMBA et de l'avenue KASAVUBU dans les
frontières des quartiers MADIMBA et NGBAKA ; ainsi que sur la
circulation des piétons et des charrettes sur d'autres avenues
tertiaires. Il s'avère que cette occupation influence d'autres quartiers
voisins et s'accompagne aussi d'une transformation progressive du bâti
des riverains par ajouts d'auvents et par transformation en magasin ou en
bâtiment multi-usager.
Dans le second cas, le nombre de permis de démolir et
de constructions en continuelle augmentation, semble donc dénoter une
volonté de démolir et reconstruire, tant de la part des
professionnels et surtout des particuliers. Ce phénomène nous
laisse supposer que le pôle commercial zando était
désormais un pôle de renouvellement, car nous observons la
transformation totale des quartiers résidentiels riverains en un
véritable pôle commercial. Les activités commerciales
croissent presque partout dans ses quartiers tandis que les habitations
diminuent. Les bâtiments qui servaient auparavant aux simples habitations
résidentielles se métamorphosent progressivement aux
bâtiments commerciaux. Ainsi le quartier MADIMBA est le quartier qui a
perdu près de 94% des bâtiments résidentiels au profit du
commerce. En 2004, Diambu (op. cit.) dénombra 880 parcelles sur les 3037
de la commune de Kinshasa qui avaient perdu leur fonction résidentielle
au profit du commerce et sur les 880 parcelles 400/425 parcelles du quartier
MADIMBA ont perdu leur fonction au profit du commerce. Ensuite vient le
quartier BITSHIAKU-TSHIAKU qui a 181/317 parcelles en caractère
commercial soit 57%, le quartier COMMERCE présente 36/130 parcelle
18 ALLAIN Rémy, la morphologie urbain, Ed :
Armand Colin, Paris, 2004, p 211.
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soit 27% et enfin le quartier REVOLUTION 23/120 parcelles
soit 19% des parcelles en caractère commercial.
Souvent cette substitution est observée plus
spécialement par les commerces de gros et les activités de
stockage dans les îlots proches du marché. Ce processus trouve sa
source dans la pression foncière qui découle des installations du
marché en lui-même, et des revenus locatifs élevés
qui sont ainsi offerts aux propriétaires des parcelles. Il est
probablement renforcé par le fait que les négociants
eux-mêmes trouvent souvent intérêt à s'implanter dans
ces îlots plutôt qu'à négocier des emplacements avec
les sociétés de gestion parce qu'ils bénéficient
ainsi de la rente de situation due à la proximité
immédiate du marché. Mais la plupart de cas, cette
dernière met les grossistes dans de meilleures conditions d'accès
et de déchargement19.
Pôle commercial ZANDO
Marché central
Photo 4: Vue satellite des bâtiments du pôle
commercial zando en 2004, dans la commune de Kinshasa.
Cette image satellitaire montre les types de bâtis
qui existaient dans les secteurs sélectionnés ainsi que la
présence de quelques arbres dans des parcelles en 2004 au pôle
commercial zando.
19 C.KINGOMBE KEMBA LUFALA (2018), Impact de l'extension
spatiale du marché central sur l'habitat de la commune de Kinshasa, TFC,
I.S.A.U, p.36
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Pôle commercial LANDO
Marché central
Photo 5 : Vue satellite du pôle commercial zando en 2008,
dans la commune de Kinshasa.
En travers l'image satellitaire de 2011, nous n'observons
pas vraiment des modifications de bâtis
Pôle commercial LANDO
Marché central
Photo 6: Vue satellite du pôle commercial zando en 2021
dans la commune de Kinshasa.
De loin, nous pouvons observer la transformation presque
totale des bâtis qui existaient après l'étalement de 2004
et 2011 des activités commerciales. Nous pouvons expliquer cette
transformation par des toitures en diverses formes, styles et couleurs qui
auparavant n'existaient pas et par la disparition de quelques arbres qui
existaient dans des parcelles des zones sélectionnées.
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8
Av. Lac moero
5
6
7
Av. Luambo makiadi
2
2
1
1
5
6
3 4
3 4
7
5
8
5
6
6
7
Av. Luambo makiadi
2
1
1
8
7
4
3
.
8
7
Av. Luambo makiadi
2
Av. Lac moero
5 6
1 Av. Itaga 3 4
6
6
7
Av. Tshuapa
.
Photo 7a : Vue satellite des parcelles
sélectionnées sur avenue Lac-moero, Itaga, Tshuapa en 2004 au
sein du pôle commercial zando
Cette image satellitaire est de 2004. Les flèches en
vert identifient les arbres qui existaient dans les parcelles
sélectionnées et les cercles en rouge identifient quelques
bâtis qui existaient dans les mêmes parcelles.
Photo 7b: Vue satellite des parcelles
sélectionnées sur avenue Lac-moero, Itaga, Tshuapa en 2011 au
sein du pôle commercial zando.
Cette image satellitaire est de 2011 les flèches
vertes identifient les arbres et les cercles rouges identifient
quelques bâtis. Et par rapport à l'image de 2004, nous observons
la disparition des quelques flèches (2, 3 et 4) et
l'apparition du flèche 8. Nous observons aussi la modification
des quelques bâtis (2 et 5) qui existaient dans les parcelles
sélectionnées.
Photo 7c: Vue satellite des parcelles
sélectionnées sur avenue Lac-moero, Itaga, Tshuapa en 2021 au
sein du pôle commercial zando.
Cette image satellitaire est de 2021. Les cercles en
rouge identifient les bâtis dans les parcelles
sélectionnées. Et par rapport aux images de 2004 et 2011, nous
observons la transformation de bâtis (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8) et la
disparition des flèches (1,2,3,4,5 et 8) qui identifiaient quelques
arbres dans les parcelles.
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