B- LA PAUVRETE ET LA FAIM
Le premier objectif du millénaire pour le
développement est consacré à l'éradication de la
pauvreté et la famine. Il s'agit de la situation des individus,
caractérisés par un manque de ressources matérielles et
financières ou des possibilités d'en avoir, pour satisfaire leurs
besoins fondamentaux534. Dans un souci de parfaire les OMD,
l'objectif du gouvernement Camerounais était de réduire de
moitié entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu
est inférieur à un dollar par jour en parité de pouvoir
d'achat. Cependant, suivant l'Enquête Camerounaise Auprès des
Ménages (ECAM : 2, 3 et 4), entre 2001 et 2007, la proportion de la
population urbaine vivant en-dessous du seuil de pauvreté535
c'est de plus en plus détériorer, passant ainsi de 17,9% à
21,2% soit, une augmentation de 5,7% points. Durant la même
période en milieu rural, il est passé de 52,1% à 55,0%, et
de 2007 à 2014 il croit pour atteindre 56,8%536.
Dans les 10 régions que compte le pays, il ressort que
trois des dites régions enregistrent un taux de pauvreté
particulièrement élevés. Il s'agit des régions de
l'Extrême-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Quant à
l'Extrême-Nord, entre 2001 et 2007, la population vivant en dessous du
seuil de pauvreté est passée de 56,3% à 65,9%, et de 2007
à 2014, il atteint 74,3%. Quant à la région du Nord, il
passe de 50,1% en 2001 pour atteindre 63,7% en 2007, et 67,9% en 2014. Et enfin
la région du Nord-ouest dans la même période, enregistre un
pourcentage de 52,5%, pour finalement remonter à 55,3%537.
On note en passant que, ces trois régions sont les
régions les plus instables du pays, avec le Boko Haram à
l'Extrême-Nord, le phénomène de coupeur de route et
d'enlèvement des citoyens contre une rançon, et la crise
Anglophone au Nord-Ouest. Les personnes les plus vulnérables dans ces
zones restent les enfants, les femmes et les jeunes filles qui sont faciles
à recruter dans ces mouvements de terreurs. Afin d'élever les
défenses de la paix et la sécurité dans l'esprit de ces
dernier, il faudrait d'abord s'assurer de leurs biens êtres.
Traitant de la problématique sur les facteurs
d'abandons scolaire au Cameroun, Issidor NOUMBA souligne que, « Dans un
contexte marqué par une forte incidence de la pauvreté, les
parents sélectionnent seulement quelques-uns de leurs enfants qu'ils
décident de soutenir à
534 CAMEROUN, Rapport national sur les objectifs du
millénaire pour le développement, 2015, 21.
535Le seuil de pauvreté monétaire est
établi respectivement à 637 FCFA, 738 FCFA et 931 FCFA par
équivalent-adulte et par jour en 2001, 2007 et 2014. Cette
évolution est tributaire principalement de l'inflation
enregistrée au cours de ces périodes respectives et aux
modifications des habitudes de consommation.
536 Source : ECAM 2, 3 et 4.
537 Source : ECAM 2, 3 et 4.
Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche en
science politique Page 134
2016-2017
La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
l'école »538, tandis que les autres ne
peuvent se contenter qu'à faire des activités
génératrices de revenu afin de prendre en charge les besoin de
nutrition, de la famille. Il existe donc un lien entre la pauvreté, la
faim et l'abandon scolaire.
Malgré les politiques de développement mises sur
pied par le gouvernement tels que, le DSRP, le DSCE, la vision du
développement du Cameroun à l'horizon 2035, le plan triennal pour
l'accélération de la croissance etc., beaucoup reste encore
à faire. Les populations Camerounaises ont encore du mal à
accéder au crédit, au capital social et au patrimoine.
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