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La contribution de l'Unesco à  la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.


par Aliou GARGA
Université de Ngaoundé - Master 2 2016
  

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2- LE POIDS ET L'INFLUENCE DES GRANDS DONATEURS

« La Conférence générale, [...] fixe la participation financière de chacun des États Membres [...], le Directeur Général peut, avec l'approbation du Conseil exécutif, recevoir directement tous dons, legs et subventions provenant de Gouvernements, d'institutions publiques ou privées, d'associations ou de particuliers »466. Bien qu'étant considérée comme une organisation « apolitique »467, cette dépendance financière de l'Unesco vis-à-vis de l'extérieure fait en sorte qu'aujourd'hui, cette dernière est de plus en plus marquée par des enjeux politiques internationaux d'où, sa politisation. « Devenue une tribune d'intérêts divergents, l'UNESCO ne peut plus guère

462 UNESCO, La position de l'Union européenne sur la réforme et le développement de l'Unesco, 15 décembre 1999, rapport en vingt-sept points, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. , p.141

463Déclaration de la présidence française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco, 3 octobre 2000. 464Interview d'A. G. ; Vers les sociétés du savoir, rapport mondial de l'Unesco, Paris, Unesco, 2005.

465 CAMEROUN, Le Président de la république, son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la conférence générale et au 70ème anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.

466 Voir article IX de la constitution de l'Unesco.

467 René Maheu, « Quel peut être notre rôle dans un débat politique ? », cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, op.cit. p.

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mener sa tâche à bien, ni dans le domaine de la science, de l'éducation et de la culture, ni dans celui de la paix et de la sécurité »468.

L'Unesco est une institution des nations unies qui est née, dans une période post guerre mondiale. Elle s'est vite transformer en une arène de rendement de compte politique et idéologique, par les différents États qui l'a constituent. Selon Chloé MAUREL, « Une perspective chronologique s'impose pour saisir l'évolution des tensions politiques à l'Unesco au fil de ces trente années. Trois périodes peuvent être distinguées. De 1945 à 1953, l'institution est constituée presque exclusivement d'États occidentaux ; États du Tiers Monde et États socialistes n'en font pas partie. De 1954 à 1959, la crise maccarthyste ainsi que l'entrée de l'URSS plongent l'organisation dans la tourmente de la guerre froide : toute la vie de l'organisation est influencée par le conflit Est-ouest. À partir de 1960, l'entrée massive des États africains nouvellement indépendants modifie complètement la physionomie de l'Unesco : agrandie, elle devient le théâtre d'un conflit nord-sud ; La régionalisation s'affirme de manière croissante »469. Ces enjeux politiques vont contribuer à paralyser l'institution de l'intérieur.

Il faut noter que, si les États Unis ont participé activement au processus de création de l'Unesco entre 1942 et 1945, c'était tout simplement pour, « répondre à des motivations politiques et économiques »470. Voilà pourquoi BENTON « n'hésite pas à déclarer qu'il conçoit l'Unesco comme une « force politique de première magnitude »471, c'est-à-dire, « une force majeure pour le programme de sécurité des États-Unis et pour l'accomplissement des objectifs de la politique étrangère américaine »472. ALLEN, lui aussi conçoit l'Unesco comme, un instrument servant à diffuser dans le monde l'idéologie américaine473. « Les États-Unis dominent financièrement l'Organisation, et le Tiers monde la domine numériquement »474, ce qui fait que, les État du Tiers monde ayant la majorité à la conférence générale, utilisent l'institution comme un levier pour exister sur la scène internationale. Pour leurs part, « les États-Unis, responsable de cette politisation font sans cesse planer la menace du retrait et de couper ainsi les ressources, (ils

468Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190.

469 Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, p. 172, op.cit.

470 Cf. William A. Scott et Stephen B. Whitey, The United States and the United Nations: the public view, 1945-55, New York, Manhattan Publishing Company, 1958.

471 EU, box 2241: statement by the honorable William Benton, broadcast over the Columbia broadcasting system, 23 Dec. 1946, 7 p., p. 2. « a political force of the first magnitude »

472 Ibid. , pp. 2-3.: « a major force in the security program of the US, and in the furtherance of the objectives of American foreign policy ».

473G.V. Allen, « The Place of Unesco in American Foreign Policy », 3 Oct. 1949, article cité par G Archibald, p.130. 474 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale. L'exemple de l'Unesco », Le Philosophoire 2008/2 (n° 30), p. 177-190.

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financent, depuis 1945, entre 30 et 45% du budget de l'Organisation) »475. L'Unesco qui est censée construire la paix et la sécurité, devient plutôt le pourfendeur de celle-ci, elle « ne pense plus guère : on gère plutôt des conflits d'intérêt et des rapports de pouvoir »476. C'est la raison que justifie d'ailleurs Israël, afin de se retirer de l'organisation en 2018. Comme le dit si bien CITOT, « Tout est politique, et tout est politisé. Il faut que les intellectuels rendent des comptes à un peuple, même si ce peuple (l'humanité) est seulement représenté de très loin et par des chefs d'États. Mais la politisation de l'Organisation, c'est le fait que son statut politique dérive en querelle d'intérêts et que des groupes de pression puissent tirer à eux, l'ensemble du projet unesquien, par la simple force du nombre »477.

Le Royaume-Unis qui était considéré comme le 2èmecontributeur du budget de l'Organisation après les USA, se serait cependant, selon Elhem CHNITI, « rapidement désintéressé de l'Unesco, à partir de l'installation de celle-ci à Paris. Selon elle, il aurait renoncé à utiliser cette organisation comme un instrument de prestige national, préférant compter sur le Commonwealth et sur son alliance bilatérale avec les États-Unis »478.

L'Unesco depuis sa création est victime des guerres de clan qui se déroulent à son sein. D'un côté, l'hégémonie Américaine, le chauvinisme Français, le nationalisme Britannique, et de l'autre, la solidarité des pays du tiers monde. Les plus grand perdant et les plus affectés de cette guerre silencieuse ne sont autre que les Pays les moins influents tels que, le Cameroun. L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé, réalise des projets concrets dans le pays. Cependant, si l'organisation mère fonctionnait normalement en dehors de tout intérêt déguisé des États qui la constitue, les États comme le Cameroun devaient davantage encore plus profiter d'elle.

B- L'IRRATIONALITE BUDGETAIRE

Nous entendons ici par irrationalité budgétaire, la mauvaise gestion et la mauvaise répartition du budget alloué à l'organisation mère dont le siège est à Paris. Autrement dit, l'on constate tout simplement que, le budget de l'Unesco, au lieu de servir au financement des programmes

475 Vincent CITOT, « Du juste équilibre entre technocratie et démocratie dans une organisation internationale.

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476 Ibid.

477 Ibid.

478 Elhem Chniti, thèse, janvier 1997, Paris I, dir R. Girault, La Grande-Bretagne et l'Unesco, 1942-1957, 12 ans de relations entre une institution des Nations-Unies et une puissance fondatrice, p. 687-688, 138-139, 258-259, cité par Chloé MAUREL, op.cit. p.

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d'éducation, de science, de culture et de l'information, sert plutôt à financer le fonctionnement des multitudes de bureau de l'organisation (1) et à payer le salaire de son personnel très pléthorique (2).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld