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La contribution de l'Unesco à  la promotion de la paix et la sécurité au Cameroun.


par Aliou GARGA
Université de Ngaoundé - Master 2 2016
  

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1- UNE GABEGIE FINANCIERE

La question de la gestion financière de l'Unesco, a toujours suscitée de vif débat au sein de l'ensemble de la communauté internationale. Que ce soit le rapport de l'Union Européenne sur la réforme et le développement de l'Unesco de décembre 1999, la Déclaration de la présidence française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco de 2000, ou encore l'évaluation de l'efficacité des organisations multilatérales, effectuée par les États-Unis en 1980, sous la supervision générale du Bureau of International Organization Affairs, sont tous d'avis qu'il existe un certains gaspillage des fonds alloués au fonctionnement de la dite organisation.

Suivant le projet de programme et budget pour 2018-2019, le budget total de l'Unesco s'élève actuellement à un milliard deux cent vingt-quatre millions sept cent quarante-six mille sept cent dollars (1 224 746 700 dollars), et un fond extrabudgétaire d'un montant de six cent vingt-neuf millions cinq cent quarante-six mille sept cent dollars, apporté par des États qui lui confient la mise en oeuvre de projets spécifiques, par d'autres organisations du système des Nations Unies comme, le Programme des Nations Unies pour le Développement, et par des donateurs privés452.

Ce fond budgétaire permet de faire fonctionner le siège général de l'organisation située à Paris, ainsi que ses quarante-trois bureaux répartis dans le monde, dont celui du Cameroun. Il sert également à payer les nombreux salariés et la multitude d'experts qui gravitent autour de l'organisation, ainsi que les plus de trois cent organisations non gouvernementales qui collaborent avec elle453.

Suivant la 33ème conférence générale de l'UNESCO sur les traitements, les allocations et présentations du personnel à son point 12, « le niveau des traitements de base des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur est déterminé par le principe Noblemaire, c'est-à-dire par comparaison avec la fonction publique du pays où la rémunération totale est la plus élevée »454, ce qui fait en sorte que, la rémunération des membres du personnel a une part très importante du budget. Comme l'observe si bien Yves COURRIER, ce principe a pour effet que, « bien des fonctionnaires internationaux sont beaucoup mieux rémunérés que les ministres ou les présidents de leurs pays d'origine »455. C'est cette gabegie financière qui va laisser dire à Chloé MAUREL

452 Projet du programme et budget 2018-2019, 39ème session de la conférence générale de l'Unesco 39C/6, p. XXXI.

453 Projet du programme et budget 2018-2019, 39ème session de la conférence générale de l'Unesco 39C/6, op.cit. , p. 36

454 UNESCO, 33ème Conférence Générale de l'Unesco, 33C/33, point 12, p.3.

455Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, à la page 141.

Mémoire présenté par Aliou GARGA, en vue de l'obtention du diplôme de Master recherche en

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»458, sans

que, « l'Unesco a coutume de lancer de grandes opérations de prestige, occasionnant des dépenses colossales »456 ou, des hauts fonctionnaires internationaux, les chefs d'États et de gouvernements, sont de temps en temps conviés à des grands banquais de luxe organisés par le directeur général, et entièrement financés par les caisses de l'organisation. C'est ce que critique d'ailleurs à juste titre Yves COURRIER, « au sujet du directeur général Federico Mayor (1987-1999), qui avait coutume, « sans regarder à la dépense, [d'] inviter des gens du plus haut niveau pour une opération de prestige dont les effets réels n'ont aucune importance»457. Des tels agissements n'affectent pas que le fonctionnement du siège de Paris, mais aussi celui des différents bureaux hors siège donc celui de Yaoundé. Cette gabegie financière a été la cause de plusieurs projets avortés à travers le monde parmi lesquels : « Le projet lancé par BENTON de créer une radio de l'Unesco, (La Voix de l'Humanité) ayant échoué, de même que celui de lancer une `'université des ondes»

oublier, l'échec de la création de l'« institut international de la presse et de l'information »459. Cette crise financière dont souligne, le président Paul BIYA, devant la 34ème Conférence Générale de l'Unesco en octobre 2007 à Paris, contribue à freiner la réalisation de nombreux projets de l'Unesco. C'est le cas, pour un programme phare comme « l'histoire générale de l'Afrique », si ce nu été les contributions générées par le « Fonds d'urgence », ces projets n'auront jamais vue le jour. Il est à noter que, la contribution financière du Cameroun à ce fond s'élève à 300 000 dollars US soit environ, 150 millions de FCFA460. Ce problème n'est pas nouveau. Il a suscité depuis de nombreuses années d'inquiétude de la part de plusieurs gouvernements, les États-Unis l'ont utilisé comme prétexte pour quitter l'organisation en 1984. Plus récemment, l'Union européenne, en décembre 1999, a présenté un rapport sur la nécessité urgente de réformer l'Unesco461. Ce rapport dénonce la « `'prolifération d'activités», d' `'initiatives nouvelles mal définies», et la création

456Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit.

457Yves Courrier, L'Unesco sans peine, Paris, L'Harmattan, 2005, p. 56, cité par Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. À la même page 141.

458 EU, box 2254 : lt. De K. Holland à Ch. Thomson, 28 janv. 1949 : report of activities at Unesco for week ending

january 22, 1949, confid. p. 3 et 6. « University on the air », cité par Chloé MAUREL, l'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2006, p.496, op.cit.

459 Ascher, box 149 : Int/PC/31/48 : Unesco, program Policy Council, meeting n°11, 20 mai 1948 : « liberté d'information », par R. Maheu, p. 1. La création de cet institut est proposée pour la première fois par la « commission des besoins techniques de la presse, de la radio et du cinéma dans les pays dévastés par la guerre en Europe et en Extrême Orient » en août 1947. (2C/resol. 2.2.3.6 ; 3C/resol. 7.226 ; 5C/resol. 6.1713). Elle propose aussi la création d'un centre de `clearing' international des informations ; Benton, box 388 : lt. de Torres Bodet à Benton, 10 oct. 1949, cité par cité par Chloé MAUREL, L'Unesco de 1945 à 1974, thèse de doctorat, 2006, op.cit., p.625.

460 CAMEROUN, Le Président de la république, son S.E Paul Biya, à la 38ème session de la conférence générale et au 70ème anniversaire de l'Unesco, Paris, 16-18 novembre 2015, op.cit.

461 Chloé MAUREL, l'Unesco aujourd'hui, Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2009/2, (n° 102), P. 131-144, op.cit. , p.141

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d'innombrables `'comités» et `'groupes d'études», au rôle trop vague, ce rapport a sévèrement mis en garde l'organisation : `'Les fonds disponibles doivent être utilisés de façon plus efficace. [...] Le budget doit être transparent». »462.Un an plus tard soit en 2000, la présidence Française à la 160ème session du conseil exécutif de l'Unesco, a réclamé au conseil exécutif de l'Unesco, « un changement du système de fonctionnement et de la culture de gestion de l'Organisation »463.

Malgré ces divers rapports et cet appel à rationaliser ses dépenses, les directeurs généraux qui se succèdent non cessé en ce qui les concernent, d'essouffler les comptes de l'organisation. Cela n'a pas empêché « l'organisation a publié en 2005, un autre de ces rapports. Ce texte de 204 pages, simple synthèse de connaissance et non recherche de première main, a coûté à l'organisation 1,5 millions de dollars, (soit 75 000 dollars la page)464. Les membres du conseil exécutif dans le même sens reprochaient à l'ancienne secrétaire générale Irina BOKOVA à réduire sensiblement le nombre de voyage qui, s'avère très couteux pour l'organisation465.

Hors mis cette gabegie financière qui menace la survie de l'Unesco, il y a lieu de noter qu'elle souffre aussi d'un manque de réel indépendance politique par rapport aux États qui la finance.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille