PARAGRAPHE II : UNE CONTRIBUTION PAR LA PROMOTION DES
SCIENCES SOCIALES ET HUMAINE
L'Unesco promeut la paix et la sécurité au
Cameroun à travers les sciences sociales et humaines. Dans ce domaine,
l'accent est mis sur la promotion des sciences sociales et humaines afin de
lutter contre la pauvreté et les exclusions diverse (A), ainsi que sur
la recherche, la formation, l'information et la documentation sur la culture
des droits de l'homme et la paix (B).
A- LA PROMOTION DES SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES DANS
LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LES EXCLUSIONS DIVERSES
Il s'agit pour l'Unesco d'élaborer des politiques sur,
l'élimination de la pauvreté et l'autonomisation des jeunes (1),
et la mise sur pied des politiques de lutte contre le racisme et les
discriminations (2).
236Cf. Déclaration universelle sur la
bioéthique et les droits de l'homme de 2005, op.cit.
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l'obtention du diplôme de Master recherche en
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La contribution de l'Unesco à la promotion de la paix et
la sécurité au Cameroun
1- L'ELABORATION DES POLITIQUES SUR L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE
ET L'AUTONOMISATION DES JEUNES
La pauvreté ne saurait se résoudre à la
seule dimension économique, elle est aussi culturelle, politique et
sociale. Pour Pierre SANE, ancien sous-directeur général pour les
sciences sociales et humaine de l'Unesco, la pauvreté « se
caractérise par la privation des droits humains : les droits
économiques (le droit au travail et celui de disposer d'un niveau de vie
suffisant), sociaux (le droit d'avoir accès aux services médicaux
et à l'éducation), politique (le droit à la liberté
de pensée, d'expression et d'association) et culturel (le droit de
maintenir sa propre appartenance identitaire et de participer à la vie
culturelle de la communauté) »237.
Le secteur des sciences sociales et humaines de l'Unesco
à travers le programme sur la gestion des transformations sociales
(MOST), a pour rôle de contribuer à travers la recherche en
science sociale, philosophique et éthique et droit de l'homme, à
définir les processus de paupérisation dans les différents
contextes sociaux, à identifier les obstacles à
l'élimination de la pauvreté, et à recommander les
politiques éducatives, scientifiques et sociaux économiques
appropriés. À travers son programme de stratégie pour
l'élimination de la pauvreté, l'Unesco se donne pour objectif
stratégique de, Contribuer à élargir la portée des
stratégies internationales et nationales de lutte contre la
pauvreté par l'intégration dans des stratégies de
l'éducation, de la culture, des sciences et de la communication ;
Favoriser l'instauration d'une coordination efficace entre les
stratégies nationales de lutte contre la pauvreté et les
dispositifs de développement durable ; Mobiliser le capital social en
développant les capacités et les institutions, notamment dans le
domaine public, en vue de permettre aux pauvres d'exercer leurs droits et
enfin, contribuer à la mise en place d'un cadre et d'un environnement de
politique nationale propres à favoriser l'autonomisation, les approches
participatives et la création de moyens de subsistance238.
L'Unesco à travers son bureau de Yaoundé appuie les initiatives
susceptibles d'éradiquer la pauvreté et l'extrême
pauvreté. C'est ainsi qu'en 2001, elle a soutenu l'Organisation des
conférences des ministres en charge de la recherche-développement
de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (COMRED-AOC), intitulé «
Sciences Sociales et Lutte contre la Pauvreté »239.
Le département des sciences sociales et humaines de
l'Unesco, élabore aussi des politiques susceptibles d'éradiquer
les formes de discriminations.
237 UNESCO, lettre du MOST 10, les sciences sociales et
humaines dans la lutte contre la pauvreté, 2010, p.1.
238 Ibid. à la page 14.
239 UNESCO, la lettre de l'Unesco 8, bulletin
d'information, 2ème semestre 2007, p. 13.
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la sécurité au Cameroun
2- MISE EN OEUVRE DES POLITIQUES DE LUTTES CONTRE LE RACISME ET
LES DISCRIMINATIONS
Allant dans le même sens que la Charte des Nations
Unies, l'Unesco à l'article premier de son Acte constitutif
déclare que, l'organisation se doit de, « contribuer au maintien de
la paix et de la sécurité en resserrant, par l'éducation,
la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le
respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des
libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion »240.
Dès le début de son mandat, l'Unesco a
élaboré plusieurs instruments internationaux par mis lesquels la
déclaration sur la race de 1950, la déclaration sur la race et
les différences raciales de 1951, proposition sur les aspects
biologiques de la question raciale de 1964 et la déclaration sur la race
et les préjugés raciaux de 1978, établissant des
principes, des définitions et des critères universels à
l'appui de la lutte contre le racisme et la discrimination241. Les
recommandations du programme d'action de Durban de septembre 2001 ayant trait
au mandat constitutionnel de l'Unesco, cette dernière va, en 2003 lors
de la 32ème session de sa conférence
générale, en présence de 190 États présent
donc le Cameroun, adopté la Stratégie intégrée de
lutte contre le racisme, la discrimination, la xénophobie et
l'intolérance242. À cet effet, elle apporte son appui
au gouvernement Camerounais en développant des programmes culturels et
éducatifs visant à combattre le racisme, la discrimination
raciale, la xénophobie et l'intolérance. En outre, elle incite le
gouvernement à mettre en oeuvre des politiques qui garantissent le
respect des valeurs que sont, la diversité, le pluralisme, la
tolérance, le respect mutuel, la sensibilité culturelle,
l'intégration et l'inclusion243. L'Unesco aide
également le gouvernement Camerounais à élaborer des
matériels et outils pédagogiques pour promouvoir l'enseignement,
la formation et les activités éducatives en ce qui concerne, les
droits de l'homme et la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la
xénophobie, l'intolérance et lutte contre la propagande raciste
dans les médias et notamment dans le cyberespace244.
Elle concentre également ses efforts sur la formation
des formateurs et enseignants, à la prévention des conflits de
nature raciste et xénophobe dans les classes, le renforcement des
240 Voir art.1 de la constitution de l'Unesco.
241 UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la
discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, p.5.
242 UNESCO, convention relative à la Stratégie
intégrée de lutte contre le racisme, la discrimination, la
xénophobie et l'intolérance, 32ème session de
la conférence générale, 2003.
243 Cf. UNESCO, renforcer la lutte contre le racisme et la
discrimination : les réalisations de l'Unesco, 2009, au point 226,
op.cit., p.9.
244 Ibid. au point 156 à la page 9.
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échanges entre écoles Camerounaise et celle des
autres pays, via des réseaux tels que celui des écoles
associées, la production de guide pour l'élaboration de nouveaux
manuels scolaires sur le racisme et les autres formes de
discrimination245, tenant compte des spécificités
régionales et nationales, le développement d'un manuel de
formation et matériels pédagogiques sur la stigmatisation et la
discrimination liées au VIH/SIDA, ceci en collaboration avec l'ONUSIDA
et, les organisations des jeunes246. La politique sur
l'éradication de la discrimination n'étant pas distincte de celle
relative à la question des droits de l'homme, l'Unesco va fournir
également d'énorme progrès en ce qui concerne ce dernier
volet.
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