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Les résidents dans le monde du silence et la communication de l'infirmier


par Alexia BOUARD
IFSI Thonon-les-Bains - IDE 2022
  

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6.3. Annexe III : L'alphabet en lange des signes,

Différence entre la dactylographie et le LPC (Langage Parlé Complété).

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6.4. Annexe IV : Guide d'entretien vierge

8. Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement liée à une communication déficiente ?

D Oui D Non

Si. oui comment cela se manifeste ?

9. Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive clans votre établissement de soin ?

D Oui = \lon

Si oui, avez-vous rencontré des difficultés lors des prises en soins ? Lesquelles ?

10. Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

D Oui D Non

Si oui. comment ? (Formations, cours, ,..)

11. Depuis votre arrivée dans votre établissement de soin, avez-vous été sensibilise sur les déficiences auditives ?

Oui D Non

Si oui, comment ? (Formations)

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43

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6.5. Annexe V : Tableau de la grille d'analyse

Question N°2

Qu'est-ce que la communication ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La communication est basée sur le décodage de messages émis par le transmetteur et ceux reçus par le récepteur. Il faut s'adapter et prendre en compte les différentes pathologies. Les personnes âgées sont plus sujettes à des difficultés de s'exprimer car elles présentent de nombreux troubles liés au vieillissement. Il existe trois types de communication : verbal, non-verbal et paraverbal.

Entretien N°1

Elle est la base de notre travail. Les soignants ne font pas uniquement donner des médicaments et faire des pansements. La communication est un soin verbal et elle permet au patient de se sentir chez-lui. Les soignants disent aux résidents d'EHPAD qu'ils sont chez eux, l'équipe doit faire en sorte qu'ils se sentent chez eux, mais les résidents disent l'inverse, je ne suis pas chez moi, mais chez vous. On doit mettre des actions pour qu'ils se sentent chez eux. Avant d'entrée dans la chambre, on toque, et on attend leur permission. Une communication adaptée permet à une personne se sente bien. Il faut une attitude chaleureuse et ne pas uniquement faire notre soin, puis repartir. On doit créer un cocon de confort, grâce à notre communication. Les modes sont la communication : verbale, non verbale et paraverbale. Il faut beaucoup de gestuelle avec les personnes qui n'entendent pas. Les personnes qui sont dans un mutisme, on pourra uniquement discuter avec eux par l'écrit. Les sourds par des gestes et l'écrit. Les mimiques font faire passer un message et montrent une attitude chaleureuse et non-monotone.

Entretien N°2

C'est une interaction avec une personne. Elle peut être verbale ou non-verbale.

Entretien N°3

La communication est très importante, car sans elle, on ne peut pas s'entendre. C'est la base de tout et elle est un point essentiel de notre métier en tant que soignant. Nous travaillons en équipe pluridisciplinaire et sans elle, on aurait des quiproquos et elle pourrait créer des répercussions. Les modes sont : verbal et nonverbal.

Question N°3

Quelle est la différence entre une personne sourde et malentendante ?

Concepts présents dans

la revue de
littérature

La seule différence entre ces deux termes qualifie le moment auquel la personne adulte ou l'enfant a perdu l'audition. Un sourd est né avec le trouble auditif et est considéré jusqu'à environ ces trois ans (acquisition de la parole). Un malentendant a perdu son auditif après l'apprentissage de la parole.

Entretien N°1

Un malentendant a un peu d'audition, il peut être appareillé ou non. Il faut mettre en place des stratégies : parler fort, utiliser l'oreille qui entend encore. Un sourd, c'est quelqu'un qui n'entend rien et aura une communication verbale nulle. Il faut

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utiliser la stratégie de l'écriture et des tablettes. Les professionnels ne mettront pas les mêmes stratégies avec une personne malentendante et sourde.

Entretien N°2

Un malentendant, il va entendre des choses, ça va être des sons, des voix et des mots... mais pas correctement. Il ne comprendra pas ce que l'on va lui dire. Un sourd, il n'entendra rien. Il aura que des bruits internes, j'imagine, propres à son corps.

Entretien N°3

La personne sourde vit dans un cocon, ambiance cotonneuse, sans aucun bruit. La malentendante perçoit des bruits et des sons. Elle a peut-être entendu avant et sa pathologie s'est aggravée et qu'elle entend moins maintenant.

Question N°4

Qu'est-ce que la surdité et les différents types de surdité ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La surdité est un handicap sensoriel et le terme déficience auditive permet

d'englober toutes les pathologies liées à une perte d'audition. Il y a deux groupes : les malentendants et les sourds. Elle correspond à une perte anormale d'audition. Les 4 types de surdité : légère, moyenne, sévère ou profonde/totale. Un sourd sera dans une surdité sévère ou profonde et un malentendant sera avec une surdité légère, modérée ou sévère. Pour la surdité sévère, l'unique différence pour être considéré sourd ou malentendant est l'âge de l'atrophie auditive, car on gagne en capacité cérébrale avec l'âge.

Entretien N°1

Il y a la surdité innée, celle que tu as depuis la naissance qui est une maladie que tu as depuis tes tous premiers moments de vie. La surdité qui va être acquise. Les causes sont : un travail extrêmement bruyant toute la vie, une pathologie qui entraînait une surdité ou encore liée l'âge. Ça va être des modes de vie qui vont créer une malentendance qui peut s'aggraver sur une surdité totale, exemple la musique trop forte.

Entretien N°2

C'est à partir du moment où l'on entend moins bien. C'est une première surdité qui est la plus grave, et donc moins on n'entendra bien.

Entretien N°3

Elle peut être de naissance, acquise ou génétique. La surdité peut survenir au cours d'une pathologie de la vie. Les personnes ont pu apprendre le langage normal et dans l'enfance ou après elles ont pu devenir sourd.

Question N°5

Pour une personne sourde ou malentendantes, quelles sont les conséquences et les risques sur sa vie quotidienne ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

Les répercutions sont à toutes âges sur sa vie personnelle, professionnelle/ scolaire, sociale et psychique. La personne risque de s'isoler et ne participera plus aux discussions qui deviendront incompréhensibles. La personne peut avoir des acouphènes, de l'asthénie et de l'énervement. Elle peut se sentir à l'écart et penser que l'on parle à son égard. Leurs comportements et humeurs vont changer. On

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peut constater une dépression, une anxiété et un sentiment de persécutions. La perte d'audition non traitée peut conduire à une perte d'équilibre. Les troubles auditifs s'accompagnent souvent d'acouphènes avec des bourdonnements, des sifflements et des sons parasites, qui sont extrêmement désagréable, pouvant causer des céphalées et migraines importantes.

Entretien N°1

 

Ne plus pouvoir communiquer avec les autres et de l'isolement. Se sentir différent des autres et le regard d'autrui va être extrêmement pesant. Elle aura une perte totale de lien. Elle peut développer un syndrome dépressif, devoir parler aux autres peu la rendre malaise. Elle ne fera plus d'activité et elle restera dans son coin. C'est pour ça, en tant que soignant, que l'on se doit de veiller qu'elle ne s'isole pas et qu'elle continue de parler avec nous et les autres résidents. Les gestes et les attitudes envers la personne vont être importants, car ils permettront que la personne se sente acceptée.

Entretien N°2

 

Entendre ça fait tout pour une personne. Si elle n'entend plus, elle se sentira perdue, voire même seule. Elle ne discutera plus avec les autres et elle va s'isoler ... Elle se montrera triste. Elle risque de ne plus pouvoir communiquer avec nous et les autres résidents. Il y a aussi le refus de soin. Je parle beaucoup, même pour expliquer. Ça serait difficile pour moi que la personne ne comprenne pas ce que je vais faire. Pour moi, c'est 50% du soin, que la personne comprenne les choses. Elle risque d'être surprise, c'est ça qui me dérangerait le plus. Juste faire une piqûre et ne pas dire `'je vais piquer ou je pique», elle va faire un sursaut. Ça peut entraver le bon déroulement du soin et entraîner une agressivité, car les gens vont avoir peur. On peut aller au refus de soin s'ils ne nous entendent pas et qu'ils se débattront.

Entretien N°3

 

La personne sourde ne peut plus entendre donc la communication est compliquée ou même le parler. Chaque geste de la vie quotidienne va devenir compliqué. Elle va vivre dans son monde comme dans une bulle de solitude. La personne ne pourra plus rien demander, elle ne sera jamais comprise par les autres, donc elle ne rentra plus en communication. Demander quelque chose uniquement par la langue des signes, c'est difficile, car peu la comprennent. Même si la personne utilise la lecture sur les lèvres et comprend ce que l'on dit, pour s'exprimer, ça va être difficile. Elle ne parlera pas avec les autres résidents, et même si on va la voir, elle refusera de répondre, car elle sait qu'on ne va pas la comprendre.

Question N°6

 

Quelle est l'importance de la communication dans la prise en soin d'un résident ?

Concepts notions

et

La communication est vectrice de la relation soignant-soigné. En tant que soignant, on se doit de garder le lien surtout avec ceux qui ont perdu de l'audition. Les

47

présents dans

la revue de
littérature

explications des soins prodigués permettront la préservation de la relation, le lien de confiance et les soins se déroulent convenablement. Le positionnement dans la communication est très important et doit être adapté à la pathologie de la personne. Ex : l'utilisation d'un ton et d'une voix appropriés, se placer dans le champ visuel de la personne et une bonne articulation. Sans, le résident se sentira rejeté et risque de s'isoler.

Entretien N°1

Elle est primordiale. Je ne me vois pas arriver dans la chambre d'un résident le matin et sans être uniquement en communication verbale, mais aussi en non-verbale et avec une posture adéquate. Il y a des jours ON et des jours OFF, pour tout le monde. Mais arriver dans la chambre d'un résident et ne pas avoir le sourire du matin et le petit bonjour enjoué, c'est inconcevable. C'est très important pour nous, pour ce que l'on veut transmettre et ce que la personne va recevoir de nous. C'est bien plus important d'avoir une personne chaleureuse en face qui est avenante et qui met en place des stratégies de communication adaptées aux pathologies rencontrées. En EHPAD au début, c'est un peu compliqué, avec tous les résidents que l'on a et chacun a son caractère. Il y a des gens qui sont très chaleureux, qui sont comme dans une famille, avec laquelle on adapte le langage et sa façon de parler. À l'IFSI, on nous dit ne pas appeler par le prénom les résidents en EHPAD ou en service. Mais dans la vraie vie, Mme X qui est gentille comme tout, qui t'appelle mon petit sucre d'orge et te fait des câlins tous les matins. Tu n'as pas envie de l'appeler Mme X, tu as envie de l'appeler par son prénom, donc tu demandes son accord. La communication, c'est arriver à instaurer une relation avec des patients. Elle est primordiale.

Entretien N°2

C'est tout ! Ça va permettre d'instaurer une relation de confiance avec le patient. Elle va nous permettre de prendre en soin de la meilleure des manières afin que la personne comprenne ce que l'on va faire. Pour moi, la communication est primordiale pour mes actes afin que la personne comprenne et adhère, ou pas, aux soins.

Entretien N°3

C'est très important. Se présenter pour aborder un soin, pour communiquer avec un résident ainsi que son ressenti. Ça dépend de sa pathologie, avec certaines, on ne peut pas communiquer. Alors, on essaie de communiquer différemment, par des gestes des postures non-verbale, des sourires... Mais avec les masques, c'est complexe. Mais il y a d'autres façons de ne communiquer que par la parole.

Question N°7

Quels seraient les risques et/ou les conséquences liées à une non communication avec un résident ?

48

Concepts présents dans

la revue de
littérature

Le patient peut être surpris et être dans l'incompréhension du soin. Il risquera de bouger et de faire échouer le soin, voire lui faire mal. L'adhésion aux soins est très importante, car elle peut causer du stress et de la douleur lors du soin. Une perte plus ou moins durable de la confiance du patient envers l'équipe soignante. Le soigné ne rentera plus en relation avec le soignant et engendra de l'anxiété. Il risque de devenir rébarbatif et conduira aux refus de soins successifs.

Entretien N°1

Une perte totale de lien. Des résidents avec lesquels, tu as eu du mal dès le départ à amorcer une communication, qu'elle soit verbale ou non verbale, sur des gens malentendants ou complètement sourds. Une fois que tu n'as pas la communication qui a été amenée dès le début, et qu'il n'a pas eu de lien créé via le biais de cette communication, le rattraper après c'est compliqué. Un des risques est d'avoir une relation ou interaction moins qualitative avec le résident. On peut avoir le risque du soin, la personne sera moins encline à participer aux soins. Un soignant qui sera un peu brut de décoffrage, qui arrive et dit à peine bonjour quand il rentre dans la chambre. Tu n'as pas enfin le laisser te mettre un collyre dans les yeux. Alors que quelqu'un avec une stratégie de communication plus enjoué, plus familiale et cocooning, tu auras tout de suite envie d'accepter les soins. La relation ne sera pas du tout la même suivant la forme que tu mets aux soins.

Entretien N°2

La non-adhérence aux soins et l'incompréhension du soin ou de l'action que je voulais faire. Pas la suite, le refus de soin ou l'agressivité, ainsi que la perte de confiance. Ensuite, il n'aura plus aucune interaction.

Entretien N°3

Le résident sera réfractaire aux soins, il ne fera pas confiance. Il aura peur de nous, il se renfermera et on ne pourra plus l'atteindre. Des personnes qui possèdent des appareils auditifs mal réglés, qui n'entendent rien, c'est dur. C'est compliqué même si on essaie d'articuler en baissant le masque pour qu'elles essaient de lire sur les lèvres, c'est vraiment dur. Ça engendre de la frustration chez-nous, chez-eux. En tant que soignant des fois, ça énerve, car on ne sait pas comment faire. Je prends un papier et j'écris en gros pour qu'il puisse lire. Ça peut marcher. Je nettoie les appareils, je débouche les oreilles et je vois avec la famille pour un nouvel appareil.

Question N°8

Dans votre établissement, des résidents sont-ils en situation d'isolement lié à une communication déficiente ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement

Entretien N°1

Non, car on met en place des stratégies pour éviter que ça n'arrive. On essaie que tous les résidents se sentent bien et à l'écoute. Même s'ils ont des troubles de la parole ou de l'aphasie, on mettra des stratégies, avec des animations, on les

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promènera. Le but, c'est qu'aucuns résidents ne soient seul dans son coin, c'est notre rôle.

Entretien N°2

On en a quelques-uns, soit parce qu'ils ne supportent pas les appareils, car ça leur fait mal, soit parce qu'ils se sont habitués au fait de ne pas entendre. On a une personne qui a une surdité assez forte, avec une démence. Mais la communication est difficile, donc elle se sent très seule. C'est une dame qui signe et nous, on ne sait pas signer. Donc, c'est très compliqué. Elle lit sur les lèvres donc maintenant, c'est difficile (en montrant son masque). Du coup, elle est assez dans son coin. Après, je ne peux pas dire qu'ils soient dans leur coin, car on va plus les chercher même s'ils n'ont pas envie. Donc, effectivement, ils peuvent à table, ne pas discuter avec les gens. Ça pour moi, c'est être dans son coin, du fait qu'ils n'entendent pas. On en a quelques-uns, mais ce n'est pas une majorité.

Entretien N°3

Oui, un qui est aphasique, on ne peut pas communiquer avec lui. C'est suite à un AVC qu'il a développé une aphasie de Wernicke. Il ne peut plus parler, alors qu'il

était bavard et maintenant, ça le frustre. Il a des gestes de colères de sa part. Quand on lui parle, on ne sait pas s'il nous comprend réellement bien et si les mots l'atteignent. Après, on a ceux qui ne sont pas sourds, qui entendent, mais qu'ils ne comprennent plus. On aura beau parler, ça ne fait pas l'effet escompté chez eux dut à des troubles cognitifs. Les résidents ne se rendent pas compte, car ça leurs passent au-dessus, ils sont dans leur monde et ils ne voient plus que c'est gênant. J'ai eu un résident qui avait des appareils auditifs qui ne fonctionnaient pas et il était frustré avec des moments d'agressivité. En tant que soignant, on se dit que l'on passe à côté de quelque chose, mais on ne peut pas passer une heure à essayer de faire dire des choses. Alors on essaie de trouver les causes ex: oreilles bouchées par des bouchons de cérumen. En tant que soignant, c'est frustrant et compliqué. On utilise des autres approches. Quand on a un nouveau soin, on fait des gestes visuels. Pour réveiller le matin, on donne un coup dans le lit pour qu'ils comprennent par la fibration.

Question N°9

Avez-vous déjà pris en charge des personnes en déficience auditive dans votre établissement de soin ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement, mais l'isolement des personnes en trouble auditif est malheureusement très fréquent. Beaucoup de ces personnes sont rejetées de la société moderne et n'ont pas accès à certains lieux qui sont non adaptés.

Entretien N°1

Oui, on en a. Je n'ai pas des personnes complètement sourdes. Mais avec l'âge la capacité d'audition de la personne se détériore et c'est normal. J'ai certains

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résidents qui ont des appareils. J'ai une dame qui ne supporte pas ces appareils auditifs et les retire toute seule. On lui a proposé de les changer, mais elle n'a pas voulu. Mais cette dame ne reste pas enfermée dans sa chambre, elle sort. Pour communiquer, on utilise la gestuelle, on parle très fort ou l'écrit. Pour le moment, on n'a pas eu besoin de mettre en place d'autres stratégies.

Entretien N°2

J'en ai déjà pris en charge, par exemple la personne qui signe. Des sourds, je n'ai pas trop rencontré beaucoup. C'est une ou deux personnes, mais qui étaient avec des gens qui signent ou des pictogrammes étaient apportés par les patients. Donc j'essayais de toujours d'avoir quelqu'un qui signe ou à rigueur lire sur les lèvres. On s'adapte un petit peu, avec des pictogrammes ou des choses comme ça. Mais pas tous les résidents sont appareillés. On développe le parler fort dans l'oreille, ça, on

le maîtrise bien. Le plus c'est ici, où j'ai rencontré le plus de personnes
malentendantes. J'ai aussi une collègue qui est malentendante et qui a des appareils et quand elle en a marre, elle les coupe comme ça, elle n'entend plus personne.

Entretien N°3

Des malentendants oui, mais pas des sourds qui me viennent. Si le cas se présente, malheureusement, je ne sais pas parler la LSF. Ceux qui sont sourds profonds, ils ont l'expérience de déchiffrer sur les lèvres, mais avec les masques, c'est compliqué. On peut mettre un masque transparent, parler plus lentement pour la lecture sur les lèvres.

Question N°10

Durant votre formation initiale, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

Concepts présents

Pas d'obligations. Pas d'informations précise sur le sujet.

Entretien N°1

Non, je ne crois pas.

Entretien N°2

Je ne crois pas, ça ne me dit rien, ça ne me parle pas du tout.

Entretien N°3

Je ne sais plus.

Question N°11

Depuis votre arrivée dans votre établissement de soin, avez-vous été sensibilisé sur les déficiences auditives ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement

Entretien N°1

J'ai eu une formation, il y a deux ans, sur la communication en général et le bon positionnement. Avec ma fille, j'aimerais apprendre la LSF du nouveau-né.

 

Entretien N°2

Non, on n'a pas eu de formation, mais par contre, je crois que je lui ai demandé l'apprentissage de la base des signes. J'aurais bien aimé l'apprendre. Après, on a été sensibilisé avec tous les pictogrammes, car justement, à l'arrivée de cette

51

 
 

dame, on a mis en place des choses au départ et ce sont des choses que je connais par la neurologique, qui n'est pas utilisée pour la même chose, mais qui peut être utilisée de cette façon-là.

Entretien N°3

Non, je ne crois pas. J'aimerais apprendre des signes importants. Mais il faut que les personnes comprennent, les personnes ont des surdités liées à l'âge, elles ne vont pas forcément comprendre les signes. Sauf si on a une personne sourde qui c'est signer depuis tout le temps, là ça serait intéressant pour communiquer

Question N°12

Connaissez-vous des moyens ou des aides que vous pouvez employer afin de communiquer avec des personnes en déficience auditive dans votre établissement ?

Concepts et

notions

présents dans

la revue de
littérature

La formation du personnel sur le fonctionnement sur les appareils auditifs, les troubles et l'apprentissage de la langue des signes, sont importants. Dès l'entrée dans l'EHPAD, créer un lien avec le résident en communiquant est primordial. Il faut faire des animations inter-résidents, inciter à la visite familiale ou amicale. En dispositif médical, les appareils sont les audioprothèses et le contrôle est tous les ans. On a aussi les implants auditifs et les amplificateurs d'écoute casque ou boucle magnétique. Pour les aides, il y a les associations régionales : sourdine la vie, ADA,

association des sourds d'Annecy et tous les hôpitaux ont des numéros

d'interprètes. Les orthophonistes aident les personnes pour la lecture
labiale/articulation/écriture pour la communication, les pictogrammes sont utiles

pour des informations simples (ex : émotions, douleur) et les tablettes pour
la visio. Les masques transparents peuvent être mis en place.

Entretien N°1

Dans l'établissement, on n'a pas de personnes qui savent signer. Donc, on utilise beaucoup la gestuelle et une bonne articulation, mais avec les masques, c'est impossible, alors on le baisse et on se recule. Il existe des casques pour augmenter le son de la télé. On peut utiliser des pictogrammes, on a un classeur avec des images si besoin. On monte le son des appareils télévisés. Rien avoir avec la surdité, mais par ex : la maladie de Charcot, avec les yeux, on peut écrire sur une

tablette. Je ne connais pas les noms des associations d'aide de la région ou

d'interprète. Des prothésistes et orthophonistes travaillaient avec nous.

Entretien N°2

On a un cahier de pictogrammes, des petits, des gros, couleurs ou sans, sur plusieurs choses différentes. On a une élève qui nous a fait un gros panneau sur ma journée, il y avait la date, l'heure et le temps qui fait et de quelle humeur je suis. On n'a pas plus développé d'outils dans l'établissement, car on n'a pas besoin. Le jour, où l'on a quelqu'un qui est complètement sourd, on utilisera des autres techniques, mais on n'a pas actuellement. Il y a un masque un peu spécial

52

 

justement. Au départ, on avait mis des masques avec une vitre, pour les gens qui lisent sur les lèvres, mais ne furent pas concluant et faisaient de la buée. Même si on lui parle fort, des résidents ne comprennent pas. Si on lui fait lire sur les lèvres, on est obligé de baisser le masque et de se reculer. Ce fut entendu avec la famille. Elle comprend ce que l'on lui dit, on lui dit les mots simples et ça suffit avec le langage de lire sur les lèvres. Sa fille signe, elle a un masque spécial pour qu'elle

puisse lire sur les lèvres et elle signe en même temps pour qu'elle la
comprenne. Mais nous notre moyen, c'est la lecture labiale et ça suffit pour le moment. Je ne connais pas les noms des associations.

Entretien N°3

On peut utiliser l'écrire. Il y a les images de représentation par des logos. Des associations, je n'en connais pas, j'imagine qu'il y a un interprète. Autres que les prothèses auditives, il y a les implantations dans le crâne la différence est au niveau de la zone de réception dans le cerveau. Je suis plus spécialisé dans les appareils dans les nettoyages, les bouchons de cérumen, je suis attentive à ça. Le masque transparent faisait de la buée donc il a été arrêté. On essaie d'attirer l'attention de la personne avant de lui parler (ex : coup sur le meuble pour faire de la vibration).

Question N°13

De quoi avez-vous besoin pour répondre aux difficultés de communication avec les personnes malentendantes ?

Concepts présents

Réponse propre à la personne et l'établissement.

Entretien N°1

Des formations sur les appareils auditifs et apprendre des signes, car si un jour, on a une personne qui signe, on n'a personne qui pourra communiquer avec elle. Ainsi que d'autres casques pour augmenter le son de la télé. Des professionnels formés. Des prothésistes et des orthophonistes supplémentaires.

Entretien N°2

Pour l'instant, je ne dirai rien car on y arrive. Après ça serait pas mal de sensibiliser les gens. Je pense par respect pour elle, j'aimerais bien savoir dire : « Bonjour, comment ça va, au revoir, merci ». Juste du fait de savoir ça avec les signes, pour qu'elle voit. Mais elle n'a pas la capacité de comprendre que l'on fait ça pour elle. Mais une personne qui vient de l'extérieur du même cas, j'aimerais bien savoir dire ces mots. Juste avoir des petites formations sur ces types de personnes. Enfin, je pense que ça devrait être fait partout. Je pense que le jour où l'on est face de ces personnes, on est bloqué autant eux que nous. Car on communique, et eux différemment. Donc qui communique normalement. Il me manquerait ça pour moi. Après, on adapte, mais ça ne suffit pas.

Entretien N°3

D'une formation ou des astuces que l'on ne connaît pas et des choses qui existent. Peut-être d'autres moyens de communiquer.

53

Question N°14

 

Trouvez-vous que les conditions actuelles du Covid-19 induisent une part supplémentaire d'isolement des résidents avec un handicap auditif ?

Concepts et

notions,

présent dans la

revue de
littérature

C'est un nouveau virus qui se propage par gouttelettes et contact. Des

confinements, des gestes barrières et des restrictions sanitaires ont été mis en place pour limiter l'expansion. Ces mesures ont posé des grandes difficultés d'ordre éthique, il est paradoxal de demander à des soignants de limiter la liberté d'aller et de venir des résidents, alors que l'EHPAD est leur lieu de vie. Le masque soulève un grand nombre de questionnement, il s'agit de moyen de protection, mais il cache une grande partie du visage. Pour certains malentendants qui ne peuvent ni entendre une voix, ni utiliser la lecture labiale et ni voir l'expression faciale, ça engendre un réel frein à la communication. C'est un facteur supplémentaire de l'isolement pour toute personne présentant une déficience auditive. Cet isolement peut entraîner une diminution ou une aggravation de l'état de santé général des résidents, qui sont considérées comme sujettes à risque. Le thème médical syndrome de glissement fut de nombreuses fois rapportées.

Entretien N°1

Oh que oui, ça a surtout apporté du stress et de l'anxiété. Au début, les résidents avaient peur et on a été surtout touché lors de la première vague. On a facilement réussi à leur fait comprendre ce qui se passait. On a pu mettre en place des choses comme des visio pour les résidents et leurs familles, l'établissement a acheté des tablettes. C'est bien pour les gens qui entendent qui sont capables, mais pour les malentendants, ça ne va pas. Quand les visites ont été autorisées, on a réaménagé les salons avec des vitres. Le masque a été compliqué au début, les résidents nous le baissait, car ils ne voyaient plus notre visage, ils nous reconnaissaient plus et ils ne pouvaient plus lire sur nos lèvres. Mais aujourd'hui ça va mieux, les résidents se sont habitués aux masques et les visites ont repris. On n'a pas eu beaucoup de syndromes de glissement, car on a fait attention à ne pas laisser les patients isolés.

Entretien N°2

On a eu du mal avec les masques au début, car on a des gens malentendants légers et appareillés, qui comprennent bien si on parle fort, mais ils lisent sur les lèvres pour les aider à la compréhension. Ma collègue s'est complètement isolée et les résidents pareils, ils ont coupé la communication. Par exemple pour ma collègue, elle verbalisait bien les choses avant et elle connaît les voix de tout le moment, mais maintenant elle ne sait plus qui parlait et elle a l'impression que l'on se fichait d'elle. C'est très angoissant pour elle et elle s'est isolée plusieurs fois. On la voyait s'isoler dans sa bulle et pour les résidents, il y a eu une barrière. Le masque a été une barrière à la communication. Maintenant, ça va un peu mieux on s'est habitué et nous aussi on s'adapte. Mais au départ, la première année, j'ai

54

 

trouvé que c'était très difficile pour tout le monde. Ils ne supportent pas de voir les masques, ils nous les baissent. Après nous, on a toujours fait pour protéger les gens donc on a mis les masques dès le début, on a isolé des familles dès qu'il y avait des cas de covid. On fait attention au contact humain reste, mais avec le masque, ça a un peu isolé les gens au confinement. Mais c'est de nouveau ouvert, ça va bien. On n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement, car on est très vigilant. On a une équipe d'aide-soignante qui est très vigilante là-dessus et dès que l'on a des gens isolés, elle passe les voir régulièrement. On fait très attention à ça. Bon, après, s'ils veulent rester dans leur chambre, on les laisse bien sûr. Mais on n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement en deux ans. On a juste séparé

les secteurs et les étages par activité, mais ça été l'horreur. Déjà pour
nous, logistiquement parlant, c'était très difficile. Certains ont un peu de démence de sénilité, comprendre le pourquoi du comment, c'était très difficile. Donc ça n'a pas duré très longtemps. Puis, on a préféré isoler par service, en sachant qu'ils sont vaccinés depuis le début, comme les agents. Le risque n'est pas très élevé et on a une bonne étoile au-dessus de la tête ou un travail bien fait. Hormis ceux qui sont positifs, c'était isolé bien sûr. Pour communiquer, on se reculait et on baissait le masque, on disait la phrase, on remettait le masque.

Entretien N°3

Un peu, mais ici on a tout fait pour ne pas qu'il soit isolé. On allait vers eux et on ne les laisse pas de côté. Pour parler, on s'éloigne et on baisse le masque. Le covid n'a pas laissé isoler les résidents. Les visites ont été restreintes interdite pendant plusieurs semaines, mais elles ont repris. Les résidents mangeaient ensemble, sauf une courte période lors de la première vague où ils étaient confinés en chambre, mais on a vite changé la procédure. Ils n'ont pas compris ce qu'il se

passait, mais ils ont gardé un lien de famille avec les tablettes, visio ou
téléphone. Mais pour les personnes malentendantes, ce n'est pas évident, on a essayé de garder le contact famille. On n'a pas eu beaucoup de syndrome de glissement lié à l'isolement. On a eu une dame qui n'allait pas, on a fait des exceptions et faire rentrer la famille, elle a remonté la pente. On était attentif au besoin et on faisait venir la famille pour qu'ils reprennent un peu de force.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon