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Les mesures fiscales incitatives dans l'espace UEMOA. Le cas du Sénégal.


par Daouda DIALLO
Université Dakar Bourguiba - Master 2 2017
  

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B - La réduction du taux de pression fiscale

Il n'y a que trois grandes sources de recettes fiscales pour le Trésor : le revenu, la consommation et le capital. Une trop forte pression fiscale sur l'un ou sur l'autre finit par tarir la source et engendre distorsions et inégalités.

Les débats sur la fiscalité s'appuient bien souvent sur une appréciation et sur un chiffrage du poids de l'impôt dans l'économie. La pression fiscale définit l'importance relative d'un impôt ou d'un groupe d'impôt dans l'économie nationale. Selon PIERRE BELTRAME32 la pression fiscale établit le rapport existant entre le montant des impôts prélevés sur une base d'imposition donnée et la valeur de la potentielle notion de ces bases d'imposition, le taux d'imposition implicite permet de comparer, par exemple, la pression fiscale moyenne frappant le travail salarié avec celle grevant le capital ou la consommation.

La pression fiscale concerne les grandeurs ou agrégats économiques. Par exemple on exprime le poids des impôts en pourcentages des produits intérieurs bruts (PIB) pour mesurer l'emprise de l'Etat sur les contribuables, ou bien pour mesurer la pression sur les entreprises. La somme

32 PIERRE BELTRAME « La fiscalité en France » ; 13ème édition 2007, Ed HACHETTE.

Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 26

totale des impôts sur le bénéfice qu'elles paient est mise en rapport à la somme total de leurs bénéfices.

Plus la pression fiscale globale est lourde, plus la probabilité est forte que l'impôt découragera inutilement l'activité économique privée, l'épargne et les investissements et y induira des distorsions : limitation de la taille de l'Etat, maintien des impôts à un niveau relativement bas, évasion fiscale, etc.

Ainsi, le taux de pression exprime le plus souvent le rapport exprimé en pourcentage entre les recettes fiscales et le PIB nominal dans une économie.

Il est déterminé par la formule suivante :

Taux de pression fiscale = (RF/PIB) x100 ou PF=RF/PIB.

L'exonération de certains biens patrimoniaux ou de consommation ou sur les salaires permet de réduire la pression fiscale chez les ménages.

Etant entendu que l'augmentation du taux d'imposition peut influer non seulement sur les comportements des ménages, mais également et surtout sur le niveau de prélèvement. Ainsi, nous renseigne LAFFER33, un économiste de renom, que tout alourdissement du taux d'imposition au-delà de certain seuil provoque une baisse du montant des recettes fiscales : « trop d'impôt tue l'impôt » a-t-on l'habitude de dire. Ainsi, les recettes fiscales sont une fonction croissante du taux d'imposition jusqu'à un seuil maximal (correspondant au sommet de la courbe Laffer). Au-delà de ce seuil, les recettes fiscales sont une fonction décroissante du taux d'imposition.

Afin d'expliquer que les recettes fiscales baissent à partir d'un certain seuil d'imposition, on fait appel aux notions microéconomiques d'effets de substitution (ES) et d'effet de revenu (ER). L'augmentation du taux d'imposition (t) a deux effets sur l'arbitrage d'un agent entre le temps de loisir et le temps de travail :

- Un ES : si t augmente, le salaire net diminue ce qui incite l'agent à diminuer son temps de travail au profit du loisir ;

- Un ER : si t augmente le revenu disponible diminue ce qui peut inciter l'agent à travailler davantage pour retrouver son revenu de départ.

L'impact final d'une hausse de t sur l'offre de travail dépendra donc de l'ampleur de ces deux effets. Selon LAFFER, l'ES l'emporte sur l'ER ce qui conduit à une réduction de l'assiette fiscale. Et cette dernière influe sur le niveau de prélèvement de recettes. Partant de la pensée de LAFFER, les exonérations fiscales d'ordre social permettent de réduire les contre incitations à

33 ARTHUR BETZ LAFFER né le 14 aout 1940 aux u.s.a., enseignant à l'université stanford.

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participer au marché du travail surtout pour les ménages à bas revenu. En effet, plus le revenu est fortement imposé, moins le salarié a de l'ambition pour le travail.

En somme, sur le plan économique, les mesures fiscales sont un levier sur lequel s'appuient les pouvoirs publics pour lutter contre l'inflation dans une certaine mesure et être en conformité avec les critères de convergences définies par l'UEMOA34.

Au-delà de leur fonction de réduction de la pression fiscale, les mesures incitatives peuvent également être considérées comme un moyen pour stimuler l'épargne et booster la croissance économique.

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