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Les mesures fiscales incitatives dans l'espace UEMOA. Le cas du Sénégal.


par Daouda DIALLO
Université Dakar Bourguiba - Master 2 2017
  

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CONCLUSION

Il résulte de cette étude, que la fiscalité constitue un pilier essentiel du cadre normatif qui favorise l'investissement et la croissance.

Tout d'abord, il faut constater que des mesures sont prisent par le gouvernement du Sénégal pour améliorer le cadre des affaires108, afin d'avoir une économie forte, compétitive sont jusque-là rentable.

En effet, les réformes engagées en matière de facilitation des procédures, de modernisation des structures administratives d'appui aux entreprises, de réduction du coût des dépenses liées à la création d'entreprise, l'allégement des conditions d'investissement et en matière de politique fiscale d'incitation aux investissements se sont avérés efficaces dans la mesures où nous assistons depuis 2013, à l'augmentation du nombre d'investissement notamment les IDE109 et du nombre d'entreprises créées.

Ainsi, les pouvoirs publics ont orienté la fiscalité en levier pour atteindre l'émergence. Ce choix de faire favoriser une fiscalité de développement s'est traduit par l'adoption depuis plusieurs décennies de régime d'imposition dérogatoire au CGI qui accordent des exonérations fiscales afin d'attirer les investisseurs et stimulé la croissance.

Au vue de toutes ces considérations, il devenait urgent pour le Gouvernement de refondre totalement le dispositif fiscal afin de le rendre plus lisible et mieux articulé aux objectifs poursuivis dans le cadre de la politique économique et sociale du Sénégal. Dans cette perspective, quatre (4) finalités majeures sont recherchées, à savoir. Améliorer la qualité du dispositif fiscal, accroître le rendement budgétaire de l'impôt par l'élargissement de l'assiette, promouvoir une meilleure justice fiscale et le consentement à l'impôt, mettre en place un droit fiscal commun incitatif pour promouvoir la croissance économique et améliorer l'environnement des affaires.

En tous les cas, la mise en place d'un DCI constitue l'une des meilleures opportunités sinon la meilleure pour doter le Sénégal d'un système fiscal qui concilie des objectifs aprioris divergents, c'est-à-dire l'amélioration du rendement fiscal et celle de l'incitation fiscale.

108 DCI (droit commun incitatif)

109 Investissement directe à l'étranger.

Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 82

De plus, le législateur communautaire encourage aussi les investissements dans les pays membre de l'UEMOA grâce aux différentes directives et aux règlements qui coordonnent les politiques fiscales. Ainsi, il a mis en place des mesures qui harmonise la fiscalité ce qui est favorable donc la diversification et l'expansion des activités des entreprises, mais aussi l'implantation des capitaux dans les pays membre de l'union.

Mais, ce qui est intéressant c'est le fait que le législateur accompagne les entreprises durant leurs phases d'exploitation en accordant, d'une part, la déduction de certaines charges sous réserve qu'elles remplissent les conditions prévues à l'article 8-II du CGI que nous avons cités précédemment et d'autre part, il accorde des exonérations aux entreprises qui ont des revenus issus de produits bien déterminés par la loi.

Grâce à toutes ces mesures pour améliorer le climat des affaires, deux années de suite, le Sénégal est compté parmi les dix premiers pays réformateurs selon l'indice de facilité de faire des affaires de la banque mondiale de 2015 et 2016. Apres l'adoption d'une nouvelle méthode dans le rapport doing business 2017, le classement de 2016 a été révisé et s'est amélioré, déplaçant le Sénégal du 153e rang au 146e rang, en 2017, le pays perdrait une place pour atteindre la 147e position mais cette évolution s'explique par le fait que d'autres pays ont réalisé des réformes plus rapidement puisque selon l'indice, le Sénégal a poursuivi son amélioration.110

Toutefois, on relève des insuffisances dans la politique fiscales d'incitation aux investissements du Sénégal.

C'est insuffisances se manifestent d'abord au niveau du fonctionnement de l'administration fiscale qui n'a pas totalement les moyens pour effectuer à bien sa mission notamment en matière de contrôle des exonérations fiscales qui sont accordées à certaines entreprises.

Ensuite on constate que les mesures fiscales d'un point de vue législatif et fonctionnel voient leur efficacités s'atténuée à cause de certains manquements.

Puis, on observe des insuffisances liées aux contraintes d'ordre interne et externe de la politique fiscale. A ces faiblesses, viens s'ajouter le problème de la fiscalisation du secteur informel qui reste d'actualité au Sénégal eu égard aux nombreuses tentatives de fiscalisation qui n'ont pas produit les effets escomptés. En fin, on constate surtout que la fiscalité n'est pas le seul

110 Rapport du FMI N° 17/1, pour les consultations au titre de l'article IV et de la 3e revue de l'instrument de soutien à la politique économique, Janvier 2017.

Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 83

déterminant de l'investissement. D'ailleurs, elle est loin d'être le seul facteur le plus important comparé aux infrastructures ou à la stabilité politique par exemple. Dans le même ordre d'idées, M. Nonorgues et M.laborde ajoute que : « quel que soit l'attrait des avantages fiscaux consentis aux capitaux désireux de s'investir, le climat fiscal ne constitue que l'un des éléments du climat des investissements, c'est-à-dire que l'ensemble des conditions politiques, économiques et juridiques qui règnent(...), or, ce sont les aspects juridique et politique qui posent les problèmes les plus sérieux à l'investissement ».111

Donc, toutes ces insuffisances, justifie alors l'adoption de réforme pour arrimer la fiscalité à l'objectif de faire le Sénégal un pays émergent. Car une bonne politique fiscale améliore l'environnement dans lequel les entreprises exercent leurs activités. Elle encourage les échanges internationaux, l'investissement et la croissance économique. Dans la mesure où, la fiscalité fait parties des facteurs qui influencent la décision d'investissement des opérations économiques.

Au regard de toutes ces considérations on constate que l'efficacité des mesures fiscales incitatives au Sénégal est à relativiser.

Toutefois, les mesures fiscales incitatives relatives aux énergies renouvelables et aux biocarburants introduites par le législateur dans la modification des dispositions de la réforme de 2012, seront-elles plus efficaces que les mesures fiscales adoptées par le législateur lors de la réforme du CGI de 2012 ?

111 Op cit , p34-35

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