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Les mesures fiscales incitatives dans l'espace UEMOA. Le cas du Sénégal.


par Daouda DIALLO
Université Dakar Bourguiba - Master 2 2017
  

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Section 2 : les limites liées à l'harmonisation fiscales

L'harmonisation fiscale est une voie privilégiée pour éviter des distorsions résultant d'une concurrence exacerbée.101 C'est une solution négociée dont le but est d'encadrer les taux et les assiettes.

Une mise en cohérence des systèmes fiscaux est indispensable pour prendre en compte aussi bien les impératifs de la mondialisation que les besoins de l'intégration économique et pour éviter les effets négatifs de la concurrence fiscale dommageable.

En pratique, un rapprochement significatif des fiscalités indirectes a été opéré au niveau communautaire.102 C'est le cas de l'adoption de la directive sur la TVA dans l'espace UEMOA103 et la directive sur la TVA et les droit d'accises.

La simplicité est la troisième norme qu'un système fiscal compétitif doit respecter, l'harmonisation fiscale s'inscrit aussi dans la recherche de cette implication. Elle consiste en l'adoption de règles au niveau de chaque Etat, de manière à assurer le bon fonctionnement des relations économiques entre des contacteurs des pays différents. En d'autres termes, « elle consiste à coordonner les politique de façon à éviter des réductions non concertées et concurrentielles des taux ou d'assiette ». La mondialisation a entrainé une mobilité croissante du capital et l'ouverture des frontières des marchés financiers. Elle a poussé certains pays à

101 EL HADJ DIALIGUE BA, droit fiscal ed l'harmattan.

102 Décision N° 1/98/CM/UEMOA du 30 juillet 1998 portant harmonisation des fiscalités intérieures indirecte.

103 Directive N° 02/98/CM/UEMOA portant taxe sur la valeur ajoutée (TVA)

Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 75

harmoniser leurs systèmes fiscaux (UEMOA), en raison des distorsions fiscales qu'elle peut entrainer.

Cependant, la mise en place d'une harmonisation fiscale présente les avantages et des limites. Paragraphe 1 : les avantages liés à l'harmonisation fiscale

L'harmonisation n'a pas vocation à uniformiser la fiscalité des Etats considérés, mais elle permet à la fois d'imposer des taux plus élevés et d'éviter l'évasion fiscale. En tant que politique, l'harmonisation permet d'éviter les effets pervers liés à la concurrence fiscale tout comme elle constitue un moyen efficace pour parfaire l'intégration politique et économique.

Parmi les avantages liés à l'harmonisation fiscale nous avons un rapprochement des fiscalités indirectes et l'élargissement des marchés commun.

A- Un rapprochement des fiscalités indirectes

La mise en cohérence des systèmes fiscaux est indisponible pour prendre en compte aussi bien les impératifs de la mondialisation que les besoins de l'intégration économique et pour éviter les effets de la concurrence fiscalité dommageable.

L'harmonisation fiscale communautaire correspond à un processus de rapprochement des législations fiscales des Etats membres de l'union. Elle a surtout été mise en oeuvre en matière de la Taxe sur la Valeur Ajoutée. Elle est l'un des processus d'élimination des disparités entre les législations des Etats membres, elle consiste en un rapprochement progressif de ces législations, destiné à supprimer les principaux obstacles fiscaux du marché intérieur.

Dans la pratique, un rapprochement significatif des fiscalités indirectes a été opéré au niveau communautaire parallèlement au développement du marché intérieur. Le but de cette politique était de limiter les atteintes à la libre circulation des marchandises et à la libre prestation des services, de sorte que les transactions au sein de la communauté économique soient traitées de façon identique. L'assiette de taxation est harmonisée et les taux sont encadrés, mais ces derniers demeurent cependant bien distincts entre les Etats membres, au sein des fourchettes fixées à l'échelle communautaire.

Par contre, sur la fiscalité directe, seules quelques timides avancées sont notées, essentiellement sur la fiscalité des entreprises.

Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 76

La démarche adoptée pour la mise en oeuvre de l'harmonisation fiscale est une convergence des principaux impôts et taxes, de par l'encadrement des taux et la définition des bases d'impositions.

En matière TVA, la directive N°02/98/CM/UEMOA104 portant Harmonisation des législations des Etats membres en la matière, préconise la TVA comme élément d'imposition des opérations économiques portant sur la consommation de biens et services, mais aussi une convergence dans ses modalités d'applications. Elle définit entre autres :

- Les autres modalités d'imposition (lieu d'imposition, fait générateur et exigibilité),

- Un taux d'imposition entre 15 et 20% et pour les pays disposant d'un taux réduit, ils

Peuvent le maintenir dans un délai de 4 ans à compter de la date d'entrée en vigueur de la directive ;

- La définition par chaque Etat d'un seuil de chiffre d'affaires pour l'assujettissement à

La TVA, compris entre 30 et 50 millions FCFA pour les entreprises effectuant des livraisons de biens et entre 15 et 25 millions pour celles réalisant des prestations de services ;

- La faculté de soumettre ou non les activités agricoles et le transport public de voyageurs à la TVA ;

- Les régimes de déduction et de remboursement de crédit de TVA.

Une liste des biens et services exonérés, incluant les produits alimentaires non transformés et de première nécessité, les services de santé, de scolarité, les livraisons de produits pharmaceutiques, la presse écrite, les livres, les exonérations techniques, etc.

L'effet escompté d'une telle directive est la modernisation et la simplification du régime de TVA, mais aussi le contrôle des exonérations et l'élargissement de l'assiette.

Par ailleurs, en réponse à l'inflation qu'ont connue les prix des produits alimentaires et énergétiques en 2008, elle sera modifiée par la directive N°02/2009/CM/UEMOA. C'elle ci relève le seuil d'assujettissement de la TVA entre 30 et 100 millions FCFA pour les personnes morales ou physique réalisant des livraisons de biens et entre 15 et 50 millions FCFA pour celles effectuant des opérations de prestations de services. Ainsi, elle donne aux Etats la faculté

104 Directive N° 02/98/CM/UEMOA du 08 décembre 2015portant harmonisation des législations des États membres en matière de Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

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d'établir un taux réduit compris entre 5 et 10% pour une liste de biens et services notamment les prestations d'hébergement et de restauration faites par les établissements touristiques agréent.

La directive N°06/2002-CM-UEMOA détermine « la liste commune des médicaments, produits pharmaceutiques, matériels et produits spécialisés pour les activités médicales exonérés de la TVA au sein de l'UEMOA ».

En matière de droit d'accises, la directives N°03/98/CM UEMAO portant harmonisation des Etats membres en la matière établit une liste dont le tabac et les boissons alcoolisées et non alcoolisées de l'eau sont obligatoirement soumis à un droit d'accises mais aussi la faculté d'y soumettre ou non une liste énumérative de biens dans la limite de quatre d'entre eux, Les taux-plancher et plafond applicables ainsi que les bases d'imposition qui ne comprennent pas la TVA aussi bien à l'importation qu'à l'exportation.

Cette directive sera modifiée par celle N°03/2009/CM/UEMOA du 27 mars 2009, son but est d'élargir la liste énumérative de biens imposables facultativement et d'en porter la limite à six.

Par ailleurs, elle relève certains taux-plancher et plafond pour les produits pétroliers, quant à la directive N°06/2001/CM/UEMOA portant harmonisation de la taxation elle définit la liste des produits pétroliers, limite les prélèvements fiscaux applicables auxdits produits à la TVA, aux droits de douanes et à la taxe spécifique unique (droits d'accises consolidés), Cette taxe spécifique, d'après l'article 6 de ladite directive, « regroupe l'ensemble des prélèvements fiscaux et parafiscaux appliqués aux produits pétroliers, autres que les droits de porte et la TVA », cette directive interdit par ailleurs toute subvention de ces produits et fixe un plafond de 200 FCFA d'écart dans la taxation des différents produits, un autre de 100 FCFA entre le gasoil et l'essence ordinaire. Ces écarts doivent être réduits de 20 FCFA par an pendant cinq ans.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard