B- L'accroissement de l'investissement
Du latin « investire », revêtir,
couvrir ou encore entourer, l'investissement est l'action
d'investir, c'est-à-dire d'acquérir de nouveaux
moyens de production, d'améliorer leur rendement ou de
placer des capitaux dans une activité économique, dans une
entreprise ou dans d'autres actifs tel que les biens immobiliers. Le moteur de
l'investissement est la perspective d'en retirer un profit.
Pour Keynes40, l'investissement dépend de
l'efficacité marginale du capital et du taux d'intérêt. En
fait, les dépenses en biens d'investissement dépendent
principalement de deux variables qui sont d'une part le rendement attendu de
l'investissement, dit efficacité marginale du capital et d'autre part le
taux d'intérêt ou coût d'emprunt contracté pour
financer l'acquisition du bien d'investissement.
Pour une efficacité marginale donnée,
l'investissement apparaît comme une fonction décroissante du taux
d'intérêt. Le niveau du taux d'intérêt est donc la
variable incitatrice ou des incitatrices privilégiées du
processus d'investissement. Dans l'analyse Keynésienne, l'investissement
est considéré comme autonome, c'est-à-dire
indépendant du revenu.
40 John Maynard Keynes, né le 05 juin 1883
à Cambridge.
Daouda DIALLO, Master 2 Droit de l'Ingénierie
Financière et Fiscale Page 30
En effet, investir consiste à engager une importante
dépense aujourd'hui afin d'obtenir un bénéfice dans le
futur. La décision relative à un investissement est prise en
comparant le profit
espéré avec le taux d'intérêt d'un
placement financier. Dans une entreprise, la distinction entre
investissements et charges est établie sur le fait que l'investissement
modifie durablement le cycle d'exploitation et permet sa croissance, tandis que
la charge correspond à ce qui est "consommé."
La décision d'investir est une variable
stratégique de la croissance. Les mesures fiscales qui tendent à
la favoriser se traduisent par la détaxation. De ce fait, la
fiscalité est un instrument de développement des structures
économiques en ce sens qu'elle peut servir à augmenter le niveau
des investissements. Toutefois les exonérations doivent faire l'objet
d'une rationalisation du système fiscal et favoriser l'efficacité
de l'impôt. Cependant, la fiscalité constitue un pilier essentiel
du cadre normatif qui favorise l'investissement de la croissance.
Une bonne politique fiscale améliore l'environnement
dans lequel les entreprises exercent leurs activités41. Elle
encourage les échanges internationaux et l'investissement et permet
aussi de promouvoir la croissance économique.
D'un côté, la fiscalité peut influencer la
décision d'investir motivée par la maximisation du profit, de
l'autre, elle peut stimuler le développement des entreprises locales.
L'augmentation de la charge fiscale d'ensemble est susceptible
de freiner la croissance. C'est la raison pour laquelle les incitations
fiscales visant à manipuler les comportements des agents
économiques occupent une place de plus en plus importante dans la
politique fiscale.
Par ailleurs, l'importance de la fiscalité comme
instrument d'attraction des investissements étrangers doit être
relativisée. Toutefois, il faut noter qu'elle est loin d'être le
facteur le plus important comparé aux investissements ou à la
stabilité politique, par exemple.
Nous dirons donc que les incitations fiscales
génèrent des coûts supplémentaires en termes de
ressources, tant pour l'Etat qui les administre que pour les entreprises, qui
doivent se conformer aux obligations qui y sont attachées.
41 Amadou Op cit. Page 44
Daouda DIALLO, Master 2 Droit de
l'Ingénierie Financière et Fiscale Page 31
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