2.1.3. Contraintes de la phagothérapie
Le principal inconvénient de la phagothérapie
est le besoin de déterminer rapidement l'étiologie de la
bactérie responsable de l'infection avec certitude. Il n'existe pas de
phagothérapie probabiliste comme est le cas en antibiothérapie.
La spécificité des relations entre les phages et les
bactéries est un principal avantage mais également une limite
quant à l'application de la phagothérapie. Un échantillon
clinique doit être isolé, cultivé puis identifier selon des
procédures microbiologiques standards avant l'administration des phages.
Or, ce processus peut s'étendre jusqu'à 5 jours, comme dans le
cas de la fièvre typhoïde. Ce problème pourrait trouver
solution en l'utilisation de cocktails de phages (Loc-carrillo et
Abedon, 2011).
Nécessité d'utiliser un bactériophage
lytique et non un bactériophage tempéré car en plus
d'être inefficace il peut être à l'origine de transfert de
gènes pathogènes vers les bactéries. Cependant,
grâce à la biologie moléculaire et au
séquençage du génome viral, on peut rapidement
éliminer les phages contenant des séquences génomiques
potentiellement dangereuses (gènes de toxines, gènes de
virulence, gène de résistance aux antibiotiques etc.).
(Gorski et al., 2009)
Et pour finir, il est noté également le
développement de résistance chez la bactérie cible
résultant d'une mutation, d'une sélection ou de l'acquisition
d'un nouveau matériel génétique par un phage
tempéré. Il existe au moins 4 mécanismes de
résistance que peut déployer une bactérie face à un
phage spécifique : la perte ou l'absence du récepteur, sa
modification structurale, ou par un mécanisme dans lequel le
récepteur est caché au phage, contrant ainsi l'adhésion du
phage à la bactérie. La perte du récepteur se produit
lorsque la modification de la composition de la surface de la cellule
bactérienne
Revue bibliographique
advient, tel qu'il a été démontré
pour Bordetella spp. (Liu et al., 2002).
Fort heureusement, la fréquence de résistance obtenue
in vivo lors de la phagothérapie est basse (Kutter
et al., 2010) comparée aux observations faites in
vitro. De plus, l'isolement de nouveaux phages actifs à partir de
l'environnement offre de nouvelles possibilités de traitement
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