1.8.2- La violence
Sens commun
Le mot violence, vient du latin classique
violentia « caractère emporté,
farouche », lui-même dérivé de violentus
« l'abus de force pour contraindre quelqu'un à quelque
chose ». Au fil du temps, il traduit la force brutale
utilisée pour soumettre, un acte brutal. Le verbe violare
signifie « traiter avec violence, profaner,
transgresser ». Dans ce sens, la violence s'opposerait à la
paix, à l'ordre, à la retenue et au contrôle.
L'Organisation Mondiale de la Santé définit la
violence comme :
L'usage délibéré, ou la menace
d'usage délibéré de la force physique ou de la puissance,
de la menace, directe ou indirecte contre soi-même, contre une autre
personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne, ou
risque fort d'entraîner, un traumatisme, un décès.
Ici est évoqué non seulement la violence
physique, mais aussi la violence morale ou psychologique ainsi que les
différentes conséquences qui peuvent en découler.
Au plan juridique
La violence au sens du droit civil, est « l'acte
délibéré ou non, provoquant chez celui qui en est la
victime, un trouble physique ou moral comportant des conséquences
dommageables pour sa personne ou pour ses biens. »
Le code pénal français considère comme
violence des actes volontaires et intentionnels, même si leurs
conséquences ne le sont pas toujours, nécessitant un contact
physique direct ou indirect avec la victime et qui peuvent entraîner
diverses conséquences pouvant aller jusqu'à la mort. On peut y
compter les « coups et blessures » ou encore
« voie de fait ».
Sont aussi classés dans le registre de la violence
des actes qui, sans impliquer un contact physique avec la personne, vont lui
causer un choc émotionnel ou un trouble psychologique. Il peut s'agir de
violence sur une personne ou une chose proche de la victime ou de violence
à distance à travers des lettres anonymes, des appels
téléphoniques, etc. Le constat de préméditation de
la conséquence constitue une circonstance aggravante. En ce sens, on
fera la différence avec l'acte de négligence ou d'imprudence.
Au plan psychologique
Eric Debardieux et Yves Montaya (1998) pensent que
« La violence peut être conçue comme un ensemble de
phénomènes qui ne sont vécus en tant que tels [que] par
ceux qui en sont victimes»
Et Marie-Louise Martinez (1996) de renchérir :
« Est alors considéré comme violence ce qui est
perçu comme violence ».
Si l'on considère ces différentes
définitions de la violence, on se rend compte que la violence est
difficile à cerner et jusqu'ici aucune définition universelle n'a
été donnée à ce concept qui trouve son sens selon
le domaine d'application et selon les perceptions parfois subjectives. Elle se
définit par rapport à un cadre, à un contexte, à
des normes et est en étroite relation avec la perception qu'a celui qui
subit la violence. Yves Michaud (1978) tente une approche
définitionnelle de la violence :
Il y a violence quand, dans une situation d'interaction,
un ou plusieurs acteurs agissent de manière directe ou indirecte, en une
fois ou progressivement, en portant atteinte à un ou plusieurs autres
à des degrés variables soit dans leur intégrité
physique, soit dans leur intégrité morale, soit dans leurs
possessions, soit dans leurs participations symboliques et culturelles.
C'est cette définition qui nous semble la meilleure et
que nous nous efforcerons d'adapter dans le domaine scolaire.
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