4.3.4- Les causes internes de la violence des enseignants
4.3.4.1-Mauvaise gestion administrative des
enseignants
- Impunité des enseignants et sentiment
d'injustice
M. Baba trouve que les enseignants usent de violence sur les
élèves parce que rien n'est mis en place pour les sanctionner, il
propose de ramener les enseignants qui abusent de leur autorité
à l'ordre par exemple en leur adressant des demandes d'explications ou
en leur imputant les frais d'une blessure, cela les rendra, de son avis, moins
enclins à exercer de la violence. En effet, il n'existe aucun texte
interne ou une sorte de Règlement Intérieur pour les enseignants
qui définisse ce qu'ils doivent ou ne doivent pas faire.
- Les primes de rendement minables et l'absence de
soutien aux ECI
Les primes de rendement payées trimestriellement aux
enseignants dans les établissements scolaire et particulièrement
au lycée de Tigaza sont ridicules et dérisoires quand on les
compare à ceux de la justice, des formations hospitalières, des
services financiers (douanes, impôts, trésor, etc.). Ils vont un
enseignant de catégorie A2 peut toucher de 1500Frs à 10 000frs.
Mme Rita évoque aussi le « mauvais accueil
réservé aux ECI » à qui l'on demande de
travailler sans ressources, ceci peut mener à la révolte. (NEP,
15/11/2016).
4.3.4.1-Rétablir son autorité
L'enseignant réagit généralement à
la violence des élèves pour rétablir ou faire son
autorité bafouée participer une activité. M. Baba par
exemple reconnaît avoir insulté lorsque l'élève
trouble les explications ou ne fait pas ce qu'i veut. Il
dit : « Dénigrer une personne inférieur
à vous permet de remettre de l'ordre. Bien que ce ne soit pas
bien. » et précise qu'un bon élève ne
subira jamais de violence de la part de l'enseignant.
Pour M. Guy, la violence en milieu scolaire est
légitime et il faut toujours la prendre au sens positif, au risque de
mal la saisir. Il raconte qu'il a du exercer de la violence sur un
élève qui refusait de se mettre dehors et
« voulait jouer au dur ». « je suis
allé l'empoigner, je suis allé l'attraper de là où
il était et je l'ai bousculé pour le mettre dehors. Ce qui
était gênant c'était qu'il souriait, c'est-à-dire,
il me narguait » (NEE, 20/10/2016). L'enseignant estime ici
avoir été méprisé, il interprète même
le sourire de l'élève comme un défi et réagit avec
violence comme pour relever le défi et ne pas perdre la face devant les
élèves.
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