WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La violence en milieu scolaire: cas du lycée de tigaza


par Estelle FOUDA MENYENG
Institut Universitaire Catholique de Bertoua - Master 2 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.3.1.2-Le contexte culturel

Comme évoqué au chapitre III, la population de la ville de Bertoua est composée de personnes issues de toutes les Régions du Cameroun et d'expatriés. L'appartenance ou non à un groupe ethnique est parfois source de mésentente ou de préjugés. Il en est de même des personnes partageant les mêmes croyances religieuses. Les deux religions prédominantes sont la religion musulmane et la religion chrétienne. De l'avis de M. Balia et aussi de l'Elève N°2 qui sont tous issus du Grand-Nord-Cameroun en majorité musulman, les élèves de cette religion aiment marcher en groupe et son très solidaires. En outre, comme le souligne l'Elève N°2, ils aiment la bagarre...en groupe et insultent les chrétiens. Il en est de même des groupes ethniques dont les stigmates sont connus à travers le territoire national qui n'épargnent pas le milieu scolaire.

Les médias constituent un autre facteur culturel qui contribue à la montée de la violence en milieu scolaire. En effet, grâce à la télévision et à Internet les élèves y copient des modèles de vie et des façons de faire qui son contraires aux normes africaines et qui, comme le pense Mme Rita, mènent à la perte des valeurs africaines qui exigent le respect des aînés. Elle déplore cette perte des valeurs en racontant comment un élève lui a lancé un papier après l'avoir froissé. Les médias véhiculent ainsi des modèles culturels occidentaux et des stars que les élèves copient facilement: se lever dès la sonnerie sans attendre que le professeur clôture son cours, porter des pantalons rétrécis pour les garçons, faire des coiffures fantaisistes, utiliser le langage de stars, etc.

4.3.1.3-Dévalorisation du statut de l'enseignant

Pour beaucoup d'élèves dont les parents excellent dans les affaires ou occupent des postes « juteux», être enseignant n'est pas l'idéal puisque la société elle-même le dévalorise. Nous avons pu observer que les parents d'élèves, lorsqu'ils sont convoqués à l'établissement ou alors viennent simplement pour un problème concernant leurs enfants adoptent une attitude de mépris, chose qui est rare dans d'autres services où travaillent des personnes moins gradées. Cette dévalorisation est certainement due à la condition précaire vécue par l'enseignant et évoquée plus haut.

4.3.1.4-La violence des élèves liée à la nature et à l'âge

M. Wilson considère que la violence de l'élève est liée à l'instinct naturel qui le pousse d'abord à réagir, même si après il le regrette (NEP, 14/10/2016). En effet, la majorité des élèves du Lycée de Tigaza sont dans la phase de l'adolescence, période de transition qui, pour l'enfant en manque de repères, de normes et de valeurs, peut conduire à des comportements déviants et à la violence. C'est la période des crises ouvertes avec les adultes accompagnées d'affrontements violents liés à la recherche permanente de son identité. Cette identité qui, selon Christine Arbisio (1999) « représente ce qu'il doit être, ou voudrait être » et est source de conflit. Par son agressivité, l'adolescent cherche à s'affirmer et la violence est « comme seul recours, et seul moyen de mettre de la distance ». M. Guy fait le constat que l'élève est sur la défensive face à l'enseignant: « dès qu'il voit l'enseignant, il change d'humeur ». Il le considère comme un « adversaire », « un obstacle à l'épanouissement » 

La violence des élèves n'est cependant pas limitée à ce facteur, mais est aussi liée au fait que beaucoup d'élèves, à cause des multiples échecs scolaires ou pour d'autres raisons, ont diminué leur âge et se retrouvent dans la même classe que leurs cadets. Ils tiennent à s'imposer auprès de ces derniers à travers des brimades. La façon dont les élèves en parlent témoigne de la peur qu'ils ressentent vis-à-vis de ces grands élèves. Ils en parlent en termes de « grand et petit », « grand frère et petit frère » pour désigner leurs camarades de classe plus matures.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille