3.4.1- Phase de prospection
Notre enquête a débuté par une phase
exploratoire qui a eu lieu non seulement au Lycée de Tigaza, mais aussi
au Lycée Bilingue de Bertoua lors de notre stage académique du 04
au 16 Avril 2016, période pendant lequel nous avons observé la
violence en milieu scolaire en côtoyant les Surveillances
Générales, en assistant à certains cours et en ayant des
entretiens avec quelques enseignants et élèves. C'est au cours de
cette phase que nous avons eu une idée plus précise du
phénomène de la violence en milieu scolaire et d'énoncer
les hypothèses de recherche ainsi que les critères d'analyse des
données. L'étude de terrain proprement dite au Lycée de
Tigaza à la suite de cette phase exploratoire a débuté au
mois d'Octobre pour s'achever en mi-novembre 2016. Ainsi les résultats
de l'étude représentent ainsi le « portrait
global » (Pires, 1997 : 38) de ce qui se passe dans la
majorité des lycées et collèges de la Région de
l'Est, voire du Cameroun.
3.4.1- L'échantillonnage
L'échantillonnage désigne la sélection ou
le choix d'un milieu ou d'un groupe auprès duquel la recherche sera
effectuée. Le mode d'échantillonnage qui est appliqué
à ce travail obéit à la recherche de type qualitatif.
Selon Alvaro Pires (1997), les échantillons qualitatifs se divisent en
deux groupes : l'échantillonnage par cas unique et par cas
multiples.
L'échantillonnage par cas unique peut être
constituée de :
Ø l'échantillon d'acteur portant sur une
personne, une famille dont on obtient un récit oral ou
écrit à l'aide des documents personnels (autobiographies,
lettres, journaux intimes) ;
Ø L'échantillon de milieu géographique ou
institutionnel qui peut porter sur un seul lieu ou s'y rapportant ;
Ø L'échantillon événementiel ou
d'intrigue qui est formé autour d'un évènement rare.
L'échantillonnage par cas multiples peut porter
sur :
Ø Les entrevues avec plusieurs individus ;
Ø Les « études collectives de
cas ».
Notre recherche s'est basée sur
l'échantillonnage par cas unique et précisément sur
l'échantillon du milieu institutionnel avec pour corpus empirique le
Lycée de Tigaza comme institution scolaire. Selon Anadon (2006)
paraphrasant Merriam (1988) :
L'étude de cas est particulariste parce que ce qui
l'intéresse c'est le cas particulier. Elle est descriptive car le
résultat est une description minutieusement détaillée du
cas étudié. L'étude de cas est heuristique car elle permet
une compréhension approfondie du cas étudié. Finalement,
l'étude de cas est inductive, elle part de l'observation de terrain et
par raisonnement inductif le chercheur peut élaborer des liens entre les
propriétés du cas, des catégories et des hypothèses
interprétatives.
La question principale de recherche formulée comme
suit : Le contexte scolaire contribue-t-il à la montée
de la violence chez les élèves ? nous obligeait
à observer au quotidien le fonctionnement de l'institution, son
règlement intérieur ainsi que les attitudes des membres de
l'administration, des enseignants et des élèves. Notre
étude se limite à la description des phénomènes
observés, à leur analyse ainsi qu'aux esquisses de solution, sans
prétendre apporter un changement radical. Elle est donc exploratoire
et décrit la violence scolaire du point de vue des enseignants et des
élèves d'un établissement d'enseignement secondaire
général dans une Région placée Zone d'Education
Prioritaire (ZEP) à cause du faible taux de scolarisation des
enfants.
L'aspect sociologique de notre recherche la situe dans un
cadre où les élèves sont issus des cadres sociaux
variés. Certains parents sont très pauvres et sont parfois
installés en zone rurale pendant que leurs enfants "se battent" pour
leur survie en ville. D'autres sont des commerçants, des conducteurs de
gros camions, des moto-taximen, certains sont des fonctionnaires d'Etat ou
travaillent dans des organismes internationaux. Le constat
général fait par l'équipe administrative est que beaucoup
d'enfants « à problèmes » sont issus des
familles monoparentales, avec des parents séparés ou
décédés.
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