Déterminants des investissements directs étrangers en France.par Bastien Figureau Université de Nantes - Master économétrie et statistiques 2001 |
II- Revue de littératureTout d'abord, rappelons la définition des investissements directs étrangers. Les IDE12 représentent les investissements qui permettent aux entités résidentes d'une économie d'obtenir un intérêt durable au sein d'une entité résidente d'une économie étrangère. Soulignons que l'investissement direct prend en compte l'ensemble des opérations, c'est-à-dire, l'opération initiale ainsi que les opérations financières. Il y a trois grandes catégories d'IDE qui sont les investissements en capital social (prises en compte de la participation à hauteur de plus de 10% au sein des firmes), les bénéfices réinvestis qui correspondent à la partie qui n'est pas distribuée et enfin, les opérations diverses qui désignent les prêts entre les investisseurs directs et les firmes. II.1 Travaux théoriquesAu préalable, soulignons que les IDE sont considérés comme important par certains pays comme la France. En effet, la république française pense que les IDE sont très utiles dans les pays en développement comme par exemple en Afrique. Dans cette partie, notre objectif est de monter une revue de littérature. A travers plusieurs théories, les économistes ont évoqués les IDE sous différents aspects. Par exemple, DUNNING s'est intéressé aux flux d'IDE pour la première fois au début des années 1970. DUNNING a utilisé les travaux de HIRSCH en 1976. DUNNING va donc construire un modèle composé de deux entreprises en 198113. DUNNING prouve que les décisions d'internationalisations sont justifiées par trois catégories d'avantages qui forment le modèle OLI14 :
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Les conditions évoquées ci-dessus ont un intérêt hiérarchisé car d'après DUNNING, les importances à l'internalisation sont concluantes. Il est important de souligner que certains économistes émettent l'hypothèse que les IDE produisent de la croissance tandis que certains autres économistes pensent que les IDE apportent des retenues. Par exemple, SOLOW15 en 1956 a rédigé un article dans lequel il explique que les IDE connaissent une évolution. Cependant, il a souligné que les effets sont uniquement à court terme car l'économie a des rendements décroissants du capital qui entraine donc un taux de croissance de long terme plutôt stable. Les IDE sont vues comme favorisant l'apparition de nouvelles variables économiques et technologiques indispensables aux pays développés aujourd'hui (LALL et NARULA, 2004)16. Les rendements de capitaux étant décroissants rendent les IDE et leurs apports technologiques sont importants. Dans l'approche théorique, on peut identifier deux visions sur l'apport des IDE dans la croissance. Dans la première, on s'intéresse plus à l'apport de nouvelles technologies associées aux entreprises nationales grâce à leurs externalités (BLONIGEN et WANG, 2004)17 tandis que la seconde vision sera sur l'apparition de nouveaux biens de capitaux dus à l'action des IDE (BERTHELEMY et DEMURGER, 2000)18. Ces deux derniers auteurs ont développés un modèle basé sur le capital humain et les écarts technologiques dans le progrès technique à travers l'utilisation de biens intermédiaires. Ils se basent sur un marché composé de deux entreprises, une grande entreprise étrangère et high tech et une autre locale plus 15 https://www.memoireonline.com/01/14/8691/m_Investissements-directs-etrangers-et-developpement-durable-Cas-de-la-cte-d-Ivoire5.html. Consulté le 21 janvier 2019. 16 LALL S. et NARULA R. 2004. « FDI and its role in economic development: Do we need a new agenda? ». Research Memoranda 019. Maastricht : MERIT. 17 BLONIGEN B.A. et WANG M. 2004. « Inappropriate pooling of wealthy and poor countries in empirical FDI studies ». NBER Working Paper n° 10 378. Cambridge. 18 BERTHELEMY J.C et DEMURGER S. 2000. « Foreign Direct Investment and Economic Growth: Theory and Application to China ». Review of Development Economics. Wiley Blackwell, vol 4. 12 petite. Les deux vont sur ce marché pour produire mais aussi investir dans la recherche (R&D). La plus petite entreprise locale va pouvoir utiliser les connaissances supérieures de l'autre firme pour son R&D qui débouche sur un progrès technique de la firme locale. Leurs modèles sous entends que les Etats devraient favoriser les IDE afin d'augmenter le progrès technique de leurs entreprises locales. KRUGMAN et OBSTFELD (2006)19 définissent les investissements directs étrangers comme les flux de capitaux avec pour objectif pour la firme d'ouvrir une filiale au sein d'un pays étranger. L'investissement direct étranger autorise la prise d'une possibilité de contrôle car les firmes ne disposent pas uniquement des obligations financières face au siège mais également se situe au sein de la même structure organisationnelle. ANDREFF (2003)20 définit les investissements directs étrangers comme : « un capital dans la propriété d'actifs réels pour implanter une filiale à l'étranger ou prendre le contrôle d'une firme étrangère existante. Il vise à établir des relations économiques durables d'une unité à l'étranger ». LIPSEY (1999) 21 montre que la théorie économique qui utilise une analyse néoclassique de la modernisation recommande que les investissements directs étrangers encouragent la croissance économique à partir de l'accumulation du capital ainsi que le transfert technologique. Dans leurs papiers, les économistes LOVE et LAGE HIDALGO (2000) 22 vont affirmer que les marchés, les stocks de capitaux ainsi que les facteurs macroéconomiques sont les déterminants les plus importants des IDE. Parmi cela, on retrouve les travaux de (TRUMAN et EMMERT, 1999)23 qui vont dans ce même sens. Pour conclure, la littérature économique caractérise plusieurs définitions sur les concepts des investissements directs étrangers présentés par des auteurs. Soulignons que ces définitions sont proposées par SOLOW (1956), DUNNING (1970), LIPSEY (1999), ANDREFF (2003) ainsi que KRUGMAN et OBSTFELD (2006). 19 KRUGMAN P. et OBSTFELD M. 2006. Economie internationale, 7ème édition. Bruxelles 3. Nouveaux horizons. 20 ANDREFF W. 2003. « Les multinationales globales ». Paris, la Découverte, Repères. 21 LIPSEY R. 1999. « The location and characteristics of U.S affiliates in Asia. 6876 ». Cambridge. Mass. 22 LOVE et LAGE HIDALGO. 2000. « Analysing the determinants of US direct investment in Mexico ». 23 TRUMAN J. et EMMERT C. 1999. « Explaining Japanese Foreign Direct Investment in Latin America ». Social Science Quarterly 80. P. 539-541. 13 |
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