3. L'entrepreneur est aussi et surtout un
«Gestionnaire».
Cela signifie, qu'en plus de l'aspect technicien et
commercial, il doit posséder des compétences de gestion
comptable, financière, analytique, prévisionnelle, et des notions
de management pour la gestion des ressources humaines, etc.
Ces compétences seront nécessaires
également dés la phase d'analyse du projet; il faudra
réaliser un plan de financement, un plan d'investissement, un plan
prévisionnel, un plan de trésorerie.
Ensuite, durant la vie de l'entreprise, il faudra au
quotidien, comprendre les tenants et les aboutissants des données
financières, pouvoir anticiper les dépenses et les
investissements, ne pas confondre son bénéfice et son chiffre
d'affaires, ne pas confondre sa trésorerie et la TVA, pouvoir rapidement
adapter le paiement de ses cotisations sociales et ce sans attendre la
réévaluation réelle faite par l'administration
après la période du forfait.
Ceci afin de ne pas devoir repayer des sommes importantes et
souvent non planifiées.
En effet, sur ce dernier point précis, qui est un
problème connu et qui a pourtant précipité la fermeture de
beaucoup de petites entreprises dans le courant de la troisième
année d'activité, l'on ne sera jamais trop prudent.
Tant d'écueils font que cet aspect gestionnaire est le
seul et le dernier qui devrait être délégué.
Pourtant malheureusement, parce qu'ils le jugent d'une trop
grande complexité souvent, beaucoup trop s'encourent chez le comptable
et abdiquent cette responsabilité qui consiste à préparer
son projet soi-même.
Les spécialistes peuvent s'entendre pour faire dire aux
chiffres et aux statistiques ce que l'on veut qu'ils disent, il est donc
tentant de déléguer sur eux, en tout ou en partie, sans compter
que l'on pressent ainsi que l'issu en serait plus favorable.
«C'est en portant son projet que le candidat devient
entrepreneur».
J'ai pu vérifier maintes fois, par l'expérience,
à quel point il est important que le candidat entrepreneur puisse
pleinement s'approprier son projet par un travail d'expérimentation qui
permet l'essai-erreur, et qui est encadré par l'expert plutôt que
fait par lui.
Ce n'est pas une affirmation gratuite, je l'ai
réalisé pleinement en accompagnant à la création
d'entreprises une centaine de porteurs de projets, ceci alors que je
travaillais chez Job'In Guichet d'Entreprises (et Organisme d'insertion
socio-professionnelle).
En tant que conseiller d'entreprises pour cet organisme,
j'étais également chargé de superviser et de corriger les
plans d'affaires avant qu'ils ne soient soumis aux instances de financement
(Fonds
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de participations, banques privées ou coopératives,
etc).
Il me fallait bien souvent résister à la
tentation de faire coïncider les chiffres pour qu'ils soient favorables
aux porteurs des projets et qu'ils obtiennent les financements.
En effet, il me fallait me rappeler, moi aussi, qu'un bon plan
d'affaires est celui qui démontre la viabilité de l'entreprise
tout autant que de démontrer l'inverse.
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