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La transaction en matière pénale.


par Constant TABOULACK FOKOU
Université de Yaoundé II-SOA - Diplôme d’Etudes Approfondies en droit pénal 2005
  

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Conclusion deuxième partie

Si la décision de recourir à la transaction dépend dans une large mesure du procureur de la république, le succès de la mesure quant à lui dépend exclusivement de l'attitude des mises en cause. Contrairement aux affirmations des uns et des autres, la procédure de transaction offre toutes les garanties dont peut jouir un délinquant lorsqu'il est poursuivi et respecte le principe cartésien du droit poccesuel.

La souplesse et la simplicité de sa mise en oeuvre favorisent le succès dont il fait montre, entraînant au passage des avantages tant pour la justice elle-même que pour les parties. Même si la mise en oeuvre de la transaction peut relever certaines faiblesses - ce qui est d'ailleurs normal - force est de reconnaître que l'ensemble de la procédure est fiable et efficace pour résoudre certains litiges qui traités autrement, ne connaîtraient pas de solution ou du moins auraient été classés tout simplement.

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CONCLUSION GENERALE

L'entrée de l'idée de transaction dans le domaine pénal a connu bien de résistance. Deux raisons, qui sont en fait des difficultés peuvent expliquer cette résistance. L'une est d'ordre sémantique, tandis que l'autre politique. La difficulté sémantique d'abord parce que le vocable utilisé par les juristes prête à confusion. Les tentatives de dénomination de cette procédure laissent dubitatif. Des modes alternatifs de règlement des conflits, en passant par les alternatives à l'incarcération, rien ne parait tout à fait adapté à ce qui a été conçu ici comme mode alternatif de traitement des plaintes. En fait, cette procédure d'inspiration anglo-saxonne ne parvenait pas à trouver son équivalent dans le droit d'origine romano-germanique. Il devenait dès lors difficile de définir la nature exacte de cette procédure qui se situe à la croisée de chemins entre les mesures administratives d'administration de la justice, le droit des obligations et les mesures juridictionnelles. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir un domaine d'application pouvant correspondre à ses exigences. Celui-ci est d'ailleurs vaste et très fourni.

Mais la difficulté à faire exister le concept, même si elle est révélatrice des difficultés à l'intégrer, n'est pas seulement une question de langage. C'est aussi une question de choix politique. L'idée de transaction en matière pénale se heurte à des habitudes, à des traditions. Chacun le sait, deux possibilités existent depuis longtemps dans nos juridictions pénales : la répression ou le classement sans suite.134 La transaction s'insinue dans une troisième voie, inouïe pour les parquetiers et prenant place dans un développement souhaitable des « classements sous condition »..135 Elle demanderait sans doute un peu plus d'effort au

134 Fouconnet (L.), « L'avenir de la médiation pénale », sous la direction de Robert Cario, La médiation pénale. Entre répression et réparation, l'Harmattan, 1999, p. 157.

135 C'est un classement sans suite subordonné à l'accomplissement préalable d'une prestation. V. en ce sens Mathias (E.), Procédure pénale, Bréal éditions, 2003, p. 102

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magistrat ; la réponse à sa proposition n'étant pas systématique puisque les parties peuvent refuser. Il ne s'agit plus de poursuivre tous les délinquants même si l'opportunité de le faire est maintenue. Il ne s'agit plus de classer sans suite au mécontentement général des victimes plaignantes, et à la satisfaction des délinquants, leur donnant le sentiment d'une justice impuissante et archaïque. Il s'agit désormais pour reprendre l'expression de PIERRE TRUCHE, de réaliser « un classement sans poursuite »136. Bref, il s'agit de pourvoir la justice d'une autre voie, alternative aux poursuites, qui offre les qualités de rapidité, de souplesse, de proximité et d'efficacité. Une solution plus apte au traitement du délinquant et à la prévention de la récidive.

En dépit de quelques faiblesses qui ont été relevées, il reste une certitude, c'est que l'idée de transaction ou d'alternative aux poursuites est en train de faire son chemin. Ce mode de traitement social de la délinquance s'écarte un peu de la tradition judiciaire des procès. C'est peut-être là toutes ses chances de succès. Ses avantages ont déjà séduit les pays de tradition latine qui l'ont adopté en Europe. C'est le cas de la France qui a adopté une loi dans ce sens et qui est entrée en vigueur en octobre 2004. Peut-être notre pays suivra t-il cette voie en tout point de vue avantageuse.

136 Truche (P.), lors de son audition par la commission des lois du Sénat le 8 octobre 1997, cité par Fouconnet (L.) ibid. p.. 158.

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