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L'égalité entre catégories d'associés en droit OHADA


par Adrienne Yangue Belibi
Université Yaoundé 2 Soa - Master 2  2019
  

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CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

L'égalité est un concept séduisant mais difficile à mettre en oeuvre. Difficile car de plus en plus l'oreille semble être tendue vers une normalisation de l'inégalité. Cette vision n'est pas aveugle car comme on l'a vu, le renforcement des sources de discrimination, et la volonté de protéger des intérêts supérieurs à ceux des associés éclairent à suffisance sur la fragilisation de l'idée d'égalité. Concernant, le renforcement des sources de discrimination, il s'agit comme on l'a vu de l'apparition sur la scène de l'OHADA des actions de préférences, du renforcement de la liberté des associés et du maintien des avantages particuliers .Cette liste malgré son apparence non exhaustive est suffisante pour ébranler la vision égalitaire au sein des groupes sociaux qu'on pouvait avoir au départ ; diminuer ou étendre les droits de certains associés créant ainsi des discriminations.Discriminations, oui largement tolérées ou du moins parfois organisées par le législateur lui-même notamment quand un des droits sacrés dont il a fait son cheval de batail depuis 2014 est menacé. Il s'agit ni plus ni moins du « droit à la vie » de la société. Lorsque ce dernier est menacé, il y a comme une application ipso facto de la mesure de protection qu'est l'état de nécessité ; « l'état de nécessité social » qui impose de sacrifier un droit, une valeur moins importante(les droits initiaux reconnus à tous les associé) pour en protéger un plus important (le droit à la vie de la société).

CONCLUSION GENERALE

L'on a vulgairement l'habitude de le dire dans le commun des mortels, toute chose a une fin. Par le truchement du syllogisme, ce travail ne saurait échapper à la règle. Dès l'entamure, nous avons précisé que celui-ci porterait sur l'égalité entre catégories d'associés en droit OHADA. Nous avons descellé le problème de l'effectivité du principe d'égalité entre associés dans l'espace OHADA notamment en nous questionnant sur l'existence de l' égalité entre catégories associés. La réponse à cette question s'est dessinée comme l'ombre sur un mur .Nous voyons une égalité illusoire qui par le jeu des apparences pourrait laisser penser à une égalité entre associés ; toutefois, ce mirage de plus en plus demeure dans l'imaginaire sans intention de devenir une réalité vivante. En effet, l'on a pu observer une tendance nouvelle mais croissance qui tend vers l'admission de l'idée d'inégalité entre associés dans l'espace OHADA.

Concernant l'égalité apparente, on a pu la déduire sur la base des droits reconnus à tous les associés. Ces droits à caractère financier et non financier, constituent le socle des droits fondamentaux des associés qui comme dans une cité sont protégés par le Léviathan sur la base de la justice, l'équité. Comme on le sait déjà les associés participent tous par le biais de leurs apports il n'est que justice que de reconnaitre à chacun et tous des droits rattachés à ses apports les mettant sur un même pied d'égalité. Nous parlons ainsi car nous avons vu tout au long que, les abus sont interdits dans le partage( lorsqu'il s'agit des droits financiers )ou même dans l'exercice de ces droits( lorsqu'il s'agit des droits non pécuniaires). Mais cette vision, bien que idyllique n'en est pas moins réelle car la brèche des discriminations entre associés a été ouverte par le législateur de 2014.

Les discriminations perçues sont l'oeuvre de base du législateur .Il ne s'agit pas de simples discriminations naturelles mais bien des atteintes aux droits jadis reconnus comme sacrés pour les associés .Ces atteintes aux droits fondamentaux des associés se trouvent même justifiées ce qui leur donne plus de légitimité. Une légitimité qui comme on l'a vu puise parfois sa force dans l'état de nécessité social dans le but de préserver le droit à la vie des sociétés commerciales dans l'espace OHADA.C'est au regard de tout ceci que nous pouvons dire que le principe d'égalité entre associés tant important en droit des sociétés n'est pas effectif dans l'espace OHADA.Il n'existe donc pas d'égalité entre associés dans les sociétés commerciales OHADA. En effet, l'inégalité est maintenant le principe et l'égalité l'exception. On dira que l'égalité n'est plus qu'un symbole, une mesure pour éviter les éventuels abus que pourrait engendre l'inégalité. Il demeure donc un socle de règles quiparticipe à maintenir l'équilibre, la justice pour une vie sociale paisible.Sans prétention aucune d'avoir épuisé les contours de notre sujet, nous pensons avoir apporté notre pierre à l'édifice .Il nous semblerait donc opportun d'étendre la réflexion sur l'encadrement des inégalités afin de parfaire cette étude entamée.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo