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Organisation mondiale du commerce à  l'épreuve de multiples crises. Perspective du système de régulation du commerce international.


par Kossi Kafui SAMBOE
Université de Lome  - Master 2 droit public fondamental 2017
  

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B. La nécessaire inclusion des normes environnementales dans les accords de l'OMC

Il est bien connu que le commerce est essentiel pour le développement332. Mais pour que le développement soit durable, il est crucial que le commerce entretienne une relation

330 Accord de libre-échange nord américain réunissant les Etats-Unis, le Mexique et le Canada.

331 Substantiellement ce pouvoir de sanction dont il est question se décline en des amendes.

332 Le Document final de Rio+20 intitulé « L'avenir que nous voulons » indique en son point 4 que la protection et la gestion des ressources naturelles constituent les piliers essentiels le développement économique et social.

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harmonieuse avec l'environnement. L'OMC a d'ailleurs bien compris cet impératif en inscrivant dans les lignes de l'Accord de Marrakech333 l'objectif du développement durable334. L'Organisation a davantage pris la mesure des enjeux en instaurant un cadre organique protecteur, en l'occurrence les Comité du Commerce et de l'Environnement (CCE) dont la mission est d'être l'enceinte du dialogue constructif entre l'environnement et le commerce mais aussi de servir de couloir de transmission entre l'OMC et les Accords environnementaux multilatéraux. De même, l'agenda de Doha pour le développement avait déjà conclu à la nécessité d'organiser des négociations spécifiques sur l'environnement335. Il reste que toutes ces batteries de mesures demeurent insuffisantes. Preuve, aucun accord portant sur l'environnement n'a pu être obtenu à l'OMC faute de consensus. En l'absence d'accord véritablement contraignant, la contestation écologique prend ici tout son sens. Dès lors, certaines recommandations doivent être formulées.

D'abord, l'OMC doit concilier les préoccupations environnementales avec le commerce. Cela s'entend de la nécessité d'inclure dans tous les accords commerciaux multilatéraux des clauses environnementales336. Il faudrait par exemple promouvoir un commerce des ressources sans méconnaitre la protection, la régénération, et la reconstitution des écosystèmes face aux défis existants et nouveaux337. De la sorte, le commerce participerait effectivement à la survie des espèces menacées.

Ensuite, sur la question de la pollution, le lien entre le commerce et la pollution due au transport des marchandises n'est plus à démontrer puisque ce sont les opérations de production et de consommation qui sont en amont de la pollution. L'instauration de taxes appropriées ou de règles telles que du principe du "pollueur-payeur"338 dans les accords de l'OMC pourrait ainsi permettre de responsabiliser les producteurs mais aussi les consommateurs sur les impacts liées à la pollution.

333Le Préambule de l'Accord instituant l'OMC dispose comme suit : « Les parties au présent accord, reconnaissant que leur rapports dans le domaine commercial et économique devrait être orientés vers (...) l'utilisation des ressources mondiales conformément à l'objectif du développement durable ». Ces objectifs ont été aussi réitérés dans la Déclaration de Doha de 2001.

334 Le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro a été le tournant décisif dans le discours politique mondial sur le commerce et l'environnement et le développement durable. Cf. Principe 12 de la Déclaration de Rio sur le commerce et l'environnement.)

335 Cf. Déclaration ministérielle de Doha de 2001.

336 Ce sont des dispositions issues des Accords Environnementaux Multilatérales.

337 Ces propositions sont en accord avec les solutions déjà formulées dans l'Acte final de Rio+20.

338 Le principe du pollueur-payeur est un principe adopté en 1972 et figurant dans l'Acte unique européen selon lequel les frais qui résultent des mesures de prévention, de réduction et de lutte contre les pollutions doivent être pris en charge par le pollueur. Il s'agit donc avant tout de responsabiliser les acteurs économiques sur les impacts environnementaux de leurs activités.

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De même, l'inclusion de normes à l'image d'ajustements aux frontières de la taxe carbone sur les produits à fort potentiel de risque serait une réponse adéquate à la question du changement climatique.

Enfin, puisque les législations internes sont laxistes et opaques sur la question de l'environnement et que le plus souvent les gouvernements au nom de la compétitivité ne prennent pas les mesures nécessaires pour corriger les défaillances du marché susceptibles d'impacter l'environnement, il est alors nécessaire que la transparence soit renforcée en ce qui concerne l'adoption par des membres des mesures de commerce susceptible de toucher l'environnement.

On retiendra donc que pour que le développement commercial engendre effectivement le développement durable, il est avant tout crucial que les règles du commerce mondiale soient assorties les mesure de contrôle afin puissent effectivement contribuer à l'amélioration du bien-être des populations. Si ces solutions nécessitent des réformes au plan normatif, il existe en revanche, des défis qui requièrent des réponses au plan organique.

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