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Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.


par Ghislain Marceau BANGA
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015
  

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E - REVUE DE LA LITTERATURE

« Lorsqu'un chercheur entame un travail, il est peu probable que le sujet n'ait jamais été abordé par quelqu'un d'autre auparavant, au moins en partie ou indirectement. On a souvent l'impression qu'il n'y a « rien sur le sujet » mais cette opinion résulte généralement d'une mauvaise information. Tout travail de recherche s'inscrit dans un continuum et peut être situé dans ou par rapport à des courants de pensée qui le précèdent et l'influencent. Il est donc normal qu'un chercheur prenne connaissance des travaux antérieurs qui portent sur les objets comparables et qu'ils soient explicite sur ce qui se rapproche et sur ce qui distingue son propre travail de ces courants de pensée. »25(*)

La question de la gestion des conflits en Afrique Centrale a suscité l'intérêt de nombreux chercheurs, les étudiants et même les ONG ne sont pas restées insensibles aux problèmes y relatifs. Aussi, la littérature sur cette question est assez diversifiée. Malheureusement, peu de publications évoquent l'action du Cameroun dans ce domaine. Malgré cette carence, quelques travaux ont retenu notre attention.

Ces travaux soulèvent des thématiques fondamentales à la compréhension des « mutations » en matière de gestion des conflits en Afrique médiane. Chacun dans sa spécificité adopte une approche particulière.

Dans le cadre de notre travail, nous avons répertorié des travaux à la fois généraux sur les opérations de maintien de la paix (OMP) et d'autres sur l'action de l'armée camerounaise.

Ainsi, certaines productions ont retenu notre attention, il s'agit notamment des travaux de Master II en stratégie, défense, sécurité, gestion des conflits et des catastrophes de ASSILA TSED. Les travaux de Master II en Relations Internationales, option Diplomatie de AHOUDOU GARBA nous ont également intéressé, tout comme ceux de EKINDI NGWEN Manfred François et les travaux de MEVONO NGOMBA Dieudonné Jules26(*)

Pour ASSILA TSED27(*), il s'est agit de donner les modalités du déploiement militaire camerounais dans le processus international de reconstruction de la paix au Soudan.

Il relève ainsi trois principales difficultés liées à ce déploiement, et dues à l'environnement : il s'agit des difficultés conjoncturelles, politiques et logistiques qui entravent considérablement ce type d'opérations pour les forces armées camerounaises. ASSILA TSED pense que des « aménagements structurels » s'imposent au sein de l'armée, pour capitaliser de manière efficiente toutes les ressources offertes par cette projection des forces armées sur la scène internationale.

AHOUDOU GARBA28(*) quand à lui, pense que «  le Cameroun est un acteur mineur et inhabituel dans le champ des opérations de maintien de la paix. Il mobilise la théorie réaliste pour dire que les dynamiques internationales ont forcément une influence sur la politique interne, mais qu'il est important de toujours préserver sa volonté de faire valoir ses intérêts. Pour lui, le Cameroun doit revoir sa stratégie de moindre implication dans les OMP, pour pouvoir tirer avantage des bénéfices symboliques que confèrent l'implication dans le champ complexe de celles-ci.

Notre intérêt s'est également porté aux travaux de EKINDI NGWEN Manfred François29(*),ce dernier s'intéresse à l'action du Cameroun dans la prévention des conflits en Afrique centrale. Il présente ainsi la conférence des Chefs d'Etats tenue en février 1999 à Yaoundé au Cameroun, comme l'un des moments majeurs liés à cette action. En effet, la conférence de Yaoundé a été le cadre de mise en place du Conseil de Paix et de sécurité en Afrique centrale, en abrégé COPAX qui est un « organe politico-militaire de la CEEAC en matière de promotion, de maintien et de consolidation de la paix et de la sécurité au niveau sous régional ».

C'est un travail qui, en ce qui est de la participation du Cameroun dans la mise en place des mécanismes de prévention des conflits, apporte certains éclaircissements, mais un travail qui reste plus descriptif qu'analytique. De plus, il ne s'intéresse pas aux stratégies de gestion des conflits en Afrique centrale déployées par le Cameroun.

Nous avons enfin porté notre attention aux travaux de MEVONO NGOMBA Dieudonné Jules30(*). Il mobilise les théories réalistes, l'interdépendance et le constructivisme, pour présenter sa pensée. MEVONO postule en effet que 2008 est une année charnière pour le Cameroun, car le 22 mai 2008, l'armée camerounaise a effectué pour la première fois, une opération de maintien de la paix ; c'était en République Centrafricaine. Pour lui, « en décidant d'engager d'avantage son armée dans la recherche de la paix en zone Afrique centrale, l'Etat camerounais a inscrit les fondements de son action dans une logique qui oscille entre la préservation de ses intérêts vitaux et la recherche d'une paix durable »31(*).

De ce qui précède, il se dégage deux principales tendances : d'abord ceux qui pensent que l'action du Cameroun est minime, vu que c'est un acteur inhabituel dans la construction de la paix. Ensuite il y a la frange de ceux qui pensent que le Cameroun commence à s'impliquer de façon plus importante.

Au lieu de se poser sur l'un de ces deux courants, nous avons opté pour une approche différente. En effet, les conflits entrainent plusieurs fluctuations et des contraintes. Ces aspects sont pris en compte avant pendant et après les conflits. Nous nous proposons de voir quelles institutions interviennent, et comment elles le font. Cette gestion est-elle bénéfique pour le Cameroun ?

Il est question d'inscrire la présente étude dans une approche historique dont la finalité sera de saisir dans le temps, les stratégies du Cameroun en matière de gestion des conflits en zoneCEEAC. Cela nous permettra par la suite d'évaluer la constance de ses interventions qui,routinisées, permettrons probablement au final d'en arriver à la conclusion de l'existence d'une véritable stratégie de gestion des conflits du Cameroun en zone CEEAC.

* 25 Raymond QUIVY ; Luc VAN CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris,EditionDunod, 1995, pp. 42-43.

* 26 Jules Dieudonné MEVONO NGOMBA, Op.cit.

* 27 ASSILA TSED  La participation des forces de défense camerounaises à la mission de paix au Darfour  (DESS) en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Université de Yaoundé II, 2005-2006

* 28 AHOUDOU GARBA  La participation camerounaise à l'opération de maintien de la paix de l'ONU au Cambodge, (DESS) en Relations Internationales, option Diplomatie, juillet 2000.

* 29 Manfred François EKINDI NGWEN L'implication du Cameroun dans la prévention des conflits en Afrique centrale Master en Stratégie, Défense, Sécurité, Gestion des Conflits et des Catastrophes, Université de Yaoundé II, 2005-2006

* 30 Jules Dieudonné MEVONO NGOMBA, Op. Cit.

* 31Idem, Op. Cit.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus