Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.par Ghislain Marceau BANGA Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015 |
D - DELIMITATION DU CHAMP D'ETUDELe présent travail sera délimité dans une double dimension, à savoir : la délimitation spatiale(1), et la délimitation temporelle (2). 1 - Délimitation spatialeCette étude s'appesantira sur l'espace géographique qu'est l'Afrique centrale, qui elle-même est tout un concept. Ce concept peut être considéré comme étant à « géométrie variable »21(*), c'est dire que l'Afrique centrale n'a pas d'objet géographique clairement identifié. Le concept est variable selon les contextes, les auteurs et les époques. En effet, l'Afrique centrale renferme en son sein, deux organisations à savoir : la CEMAC, qui a un caractère plus économique et la CEEAC qui, bien qu'ayant elle aussi une certaine vocation économique, est une instance disposant d'un organe spécialisé dans la promotion, le maintien et la consolidation de la paix et de la sécurité22(*), d'où l'intérêt que nous lui portons dans le cadre de ce travail. La CEEAC se compose donc de onze Etats : l'Angola, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Congo Démocratique,le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Rwanda, Sao Tomé & Principe, et le Tchad. Tous ces pays couvrent une superficie de 6 666 938Km², et une population de 134 119 063 d'habitants23(*). Avec ses diverses ressources naturelles, l'Afrique centrale est un foyer de conflits (dus parfois aux convoitises suscitées par ses multiples richesses) multiformes, allant des crises de gouvernance aux crises frontalières, en passant par celles dites sociales. Notre intérêt pour cette zone de l'Afrique tient également au fait que plusieurs mécanismes de gestion des conflits y ont été mis sur pieds par l'ONU, mais ont connu des résultats mitigés. 2 - Délimitation temporelleBien que les problèmes sécuritaires aient commencé à se poser avec insistance dans les années 1990, avec l'effondrement du bloc communiste, et la fin de la guerre froide, nous allons nous intéresser à cette période qui va de 1990 à 2014, mais en mettant une emphase sur l'année2008. Cet intérêt tient au fait que l'année 2008 a été marquée par l'envoi par le Cameroun, des contingents constitués en lieu et place d'observateurs comme par le passé. En effet, « le 22 mai 2008, des unités constituées de l'armée camerounaise prennent pour la première fois part à une OMP en République Centrafricaine, dans le cadre de la Force Multinationale de la CEMAC (FOMUC) »24(*). Il serait intéressant de voir comment le Cameroun s'est déployé dans le but de gérer non seulement cette situation, mais aussi les différentes crises qui surviennent en Afrique centrale. Notre travail n'a pas pour but de faire une compilation exhaustive des conflits et de leur gestion en Afrique centrale, il ne se recoupe pas non plus aux seules Opérations de Maintien de la Paix (OMP), mais porte plutôt sur un plan plus globalisant qu' est la gestion des conflits dans toute sa dimension par le Cameroun, avec les différentes étapes qui la constitue. Il s'agit de voir en effet, comment le Cameroun intervient dans la sous-région Afrique centrale, et si ces interventions lui permettent d'atteindre ses objectifs de paix, de sécurité et de préservation de ses intérêts nationaux. * 21Joseph Vincent NTUDA EBODE, « le pétrole est-il une source conflictogène en Afrique centrale ? » , Revue Africaine de Défense n° 2, Avril-Juin 2000, pp. 104-118. * 22 Le conseil de paix et de sécurité de la CEEAC, en abrégé COPAX, est un mécanisme qui a été créé au sein de l'OUA, adopté lors de la 29ème session ordinaire de l'OUA à la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement tenue au Caire en Egypte, du 28 au 30 juin 1993, et incorporé à l'UA pendant la conférence tenue à Lusaka en Zambie du 9 au 11 juillet 2001. Le COPAX a pour vocation la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique centrale. * 23 www.ceeac-eccas.org, consulté le 23 novembre 2014 à 5h30. * 24 Jules Dieudonné MEVONO NGOMBA, La participation de l'armée camerounaise aux opérations de maintien de la paix : entre la défense des intérêts nationaux et la recherche d'une paix durable en Afrique centrale. Mémoire de D.E.A en science politique, Université de Yaoundé II SOA, 2008-2009. |
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