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Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.


par Ghislain Marceau BANGA
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015
  

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F - cadre théorique de l'étude

La théorie est un corps de savoirs permettant d'ancrer la recherche dans la suite de l'immense masse de ce qui est déjà su. Ainsi, au plan théorique, la nécessité d'intégrer notre travail dans le champ d'investigation des relations internationales et du jeu de la puissance, nous invite à convoquer les théories réaliste(1), et constructiviste(2).

1 - Le réalisme

Thomas HOBBES, et d'autres réalistes comme lui considèrent la société internationale comme une société anarchique, par opposition aux sociétés nationales au sein desquelles il existe un pouvoir organisé par l'Etat, garant de l'ordre et de la paix sur la base du contrat social. L'impossibilité d'une telle organisation sur la scène internationale entraine une situation d'anarchie caractérisée par la méfiance entre les Etats et le recours à l'usage de la force plutôt que la confiance et le droit.

Le réalisme en terme d'intérêt national, devrait nous permettre d'expliquer les attentes et aspirations du Cameroun en Afrique centrale à résoudre ou à gérer d'éventuels conflits qui surviendraient dans la zone. D'ailleurs Yves LACOSTE32(*) dit, pour interpréter les comportements des Etats sur la scène internationale, que ces derniers sont en permanente rivalité, cherchant à obtenir ou développer les moyens de la puissance en contrôlant des territoires et les peuples qui les détiennent. Par ailleurs, toute action de l'Etat s'inscrit dans une logique permanente de survie, avec pour expression par excellence dans le concept d'intérêt. « pris dans un sens rationnel, il postule le calcul de l'investissement dans l'action pour en apprécier la rentabilité attendue. Trop coûteuse, il faut l'éviter, bénéficiaire, il faut l'engager »33(*). Avec pour finalité, d'assoir sa puissance face aux autres acteurs des relations internationales.

2 - Le constructivisme

Le constructivismeest employé dans cette démarche pour l'analyse constructiviste des stratégies camerounaises de gestion des conflits. Cette théorie aborde la formation particulière d'analyse constructiviste développée par l'école de Copenhague, qui s'intéresse précisément à l'étude des questions de sécurité.

Les auteurs tels que Emile DURKHEIM à travers son explication des faits sociaux, Max WEBER et sa compréhension des faits et la construction sociale de la réalité de Peter BERGER et Thomas LUCKMANN, ont certainement contribué à donner de la consistance au constructivisme.

Emile DURKHEIM postule que l'explication d'un fait doit être de nature sociologique. Selon lui, « la cause déterminante d'un fait social doit être recherchée parmi les faits sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle »34(*). La sociologie compréhensive de WEBER permet d'avoir une autre conception de la réalité sociale. Selon lui, une « activité est un comportement humain ( peu importe qu'il s'agisse d'un acte extérieur ou intime d'une omission ou d'une tolérance ), quand et pour autant que l'agent ou les agents lui communiquent un sens subjectif. Et par activité « sociale », l'activité qui, d'après son sens visé par l'agent ou les agents, se rapporte au comportement d'autrui, par rapport auquel s'oriente son déroulement »35(*). Peter BERGER et Thomas LUCKMANN pensent que la réalité sociale est une construction. Autrement dit, la réalité sociale n'est pas exclusivement une donnée figée, elle peut aussi être une construction.36(*)

Le constructivisme postule que les structures sociales sont prioritairement déterminées par les idées que partagent les agents plutôt que par les rapports matériels existant entre eux. Ainsi, les intérêts et les identités des acteurs sociaux ne sont pas des données préalables aux interactions sociales et qui s'imposent une fois pour toutes aux acteurs, mais ils sont construits par les idées, normes, valeurs, connaissances, que ces derniers partagent, par cette culture dans laquelle ils sont ancrés. Qu'il soit moderne ou structuraliste, le constructivisme repose sur quatre postulats : 1) les intérêts et les motivations des Etats ne sont pas donnés mais constitués par des identités, 2) les Etats agissent selon des identités et donc des croyances ou des normes « intersubjectives » car rationnelles, 3) la signification de ces identités et de ces relations évolue historiquement par la pratique et les discours, les interactions des Etats, 4) enfin, la structure du système international influence les comportements des Etats autant que ceux-ci sont capables d'influencer la structure de leur environnement.37(*)

Les stratégies camerounaises de gestion des conflits sont susceptibles de faire l'objet d'une construction, en fonction des intérêts et de l'identité des acteurs de la société dans laquelle se trouve le Cameroun.

* 32 Yves LACOSTE, Dictionnaire de géopolitique, Paris, Flammarion, 1999, p. 108

* 33 Jean Louis MARTRES ; Peter BERGER (dir), penser les relations internationales, Paris, l'Harmattan, 2008, 472p.

* 34 Emile DURKHEIM, Les règles de la méthode sociologique, Paris, PUF, 13e éd, 2007, p.109

* 35 Max WEBER, Economie Société 1, Paris, Pocket, Agora les classiques, 1995, p. 28

* 36 Peter BERGER; Thomas LUCKMANN, The social construction of reality: a treatise in the Sociology of knowledge, Garden City, NY: Anchor Books, 1966, p.87

* 37 E. ADLER, Constructivism and International Relations, W. CARLNES; T. RISSE and B. SIMONS, Handbook of International Relations, London, Sage publications, 2002, p. 95-118, T. HOPF, The promise of Constructivism in International relations, International security, vol. 23, n° 1, 1998, p.171-200

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld