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Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.


par Ghislain Marceau BANGA
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015
  

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2 - Au niveau des frontières Est et Nord

Le rapport inter agences sur la situation des réfugiés centrafricains du 29 septembre au 05 octobre 2014, fait état d'un flux de 132 650 réfugiés enregistrés depuis janvier 2014 à la frontière Est du Cameroun. Toujours selon ce rapport, 66 296 réfugiés vivent en dehors du site spécialement aménagé par les autorités camerounaises, contre 61 900 en août 2014. Ces chiffres montrent bien que les réfugiés ont tendance à s'aventurer en dehors des zones prévues à cet effet, ce qui crée de nombreux problèmes, notamment la circulation des armes et autres objets illicites. Au mois d'août 2014, sur instruction des autorités locales, les forces de défense et de sécurité ont lancé une opération de bouclage de la ville de KENTZOU pour rechercher des armes et autres effets/objets illicites. Il faut dire que quelques mois auparavant, des individus non identifiés avaient été arrêtés dans la zone en possession d'armes et de munitions141(*). Les autres sites tels que GBITTI ; KETTE ; MBILE ; LOLO ; TOKTOYO, font aussi face aux mêmes problèmes, notamment l'augmentation des cas de conflits agropastoraux entre les populations locales et les réfugiés ; la surexploitation des ressources naturelles (bois, eau, terres arables), l'intensification de la prise des stupéfiants (colle, tramol). Des problèmes qui sont gérés tant bien que mal par les autorités camerounaises.

Le problème sécuritaire est un problème majeur dans ces camps de réfugiés, mais il n'est pas le seul. En effet, le Cameroun a pour principaux défis : de nourrir, loger, soigner, éduquer les réfugiés qui s'installent au Cameroun, et la tâche s'avère ardue au vu du nombre important de réfugiés présents sur son territoire.

Au niveau de la frontière Nord les difficultés qui affectent les réfugiés nigérians sont presque de même nature que celles évoquées dans les camps de la frontière Est. D'après le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le mois de mars 2014 a vu l'arrivée de près de 7 500 réfugiés en provenance du Nigéria. Les réfugiés qui prennent « d'assaut » les villes camerounaises de FOTOKOL, de MORA, et de KOLOFATA ont pour la plupart fuit les Etats nigérians d'ADAMAWA, de YOBE et de BORNO, où les attaques des groupes armés persistent. Le chiffre de 7 500 n'est qu'un aperçu de l'afflux des réfugiés à cette frontière, leur nombre important fait qu'ils ont d'énormes difficultés nutritionnelles.

Afin d'améliorer les conditions des réfugiés, le gouvernement camerounais gagnerait à poursuivre et à renforcer l'assistance alimentaire et nutritionnelle en cours durant au moins un an pour écarter l'insécurité alimentaire . En outre, il est important de poursuivre une assistance sous une approche centrée sur le développement intégré (santé, économie, sociale etc.) ce qui favorise davantage l'intégration socio-économique des réfugiés qui désirent de plus en plus rester au Cameroun.

* 141 Rapport inter agences sur la situation des réfugiés centrafricains-Cameroun, 18-24 Août 2014.

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