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Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.


par Ghislain Marceau BANGA
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015
  

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SECTION II : LA CONTRIBUTION DU CAMEROUN AUX EFFORTS SOUS REGIONAUX DE GESTION DES CONFLITS EN AFRIQUE CENTRALE : LA CONJONCTURE AU DESSUS DE L'INTERET NATIONAL ?

La participation du Cameroun aux efforts sous régionaux de gestion des conflits en Afrique Centrale relève d'un impératif sécuritaire supranational (A) qui traduit les nouvelles dynamiques des relations internationales sous (B).

A. LA PARTICIPATION DU CAMEROUN COMME IMPERATIF SECURITAIRE SUPRANATIONAL

A partir du moment où le Cameroun ne vit pas en vase clos au sein de la communauté des Etats de l'Afrique Centrale, il devient difficile d'imaginer une action pour de simples raisons d'intérêt national. Même si l'intérêt national n'est pas à négliger, il ne faut non plus écarter le poids des dynamiques sécuritaires extranationales sur l'action du Cameroun. C'est que, le caractère régional des conflits en Afrique Central transcende le cadre national et nécessite une réaction concertée (1), ce qui permettra de consolider les capacités en conjurant les faiblesses individuelles des Etats (2).

1. Des réponses régionales aux conflits régionaux... : le Cameroun dans la spirale sécuritaire supra Etatique.

Au Cameroun, au Gabon, en RCA et au Tchad, la stabilité se voit surtout menacée par le fait que ces Etats ne sont pas suffisamment capables de garantir la sécurité de leurs populations. Ceci est entre autre à mettre en rapport avec la nouvelle conception élargie de la sécurité. Face à l'ampleur de certains défis ou à leur nature transnationale, l'Etat en Afrique Centrale ne peut plus seul, répondre à l'ensemble des besoins sécuritaires de ses ressortissants.98(*)Le régionalisme dans ce cas se montre comme une approche adéquate pour parer aux menaces de déstabilisation. Il se pose cependant le problème selon lequel malgré leur relance dans les années 1990, les processus de régionalisation n'ont toujours pas permis de dégager les capacités nécessaires pour une approche efficace des défis contemporains, d'où la nécessité pour tous les Etats de participer à l'effort régional de construction d'un espace de paix.

La décennie 1990, marquée par la chute du mur de Berlin, et la fin de la guerre froide a donné lieu à un reprofilage des engagements internationaux en vue du maintien ou de la restauration de la paix et la sécurité sur les terrains instables du continent. En effet, l'écroulement de la menace soviétique sur les espaces d'influence des puissances occidentales en Afrique est allé de pair avec la réduction drastique des interventions militaires occidentales.

Le changement s'est ainsi opéré en donnant lieu simultanément à une multiplication d'initiatives et résolutions visant une plus grande responsabilisation des gouvernements et armées africaines dans la gestion des crises sur le Continent.99(*) C'est au nom de cette responsabilité que les Etats d'Afrique Centrale, y compris le Cameroun, doivent agir parce que la conjoncture s'impose à eux. De nombreuses actions aux quelles le Cameroun a participé sont à relever. Par exemple, afin de rendre opérationnels le COPAX et ses organes, l'exercice multinational BARH-EL GAZEL auquel le Cameroun a participé a été organisé au Tchad en novembre 2005. D'autres exercices ont suivi depuis lors, rentrant dans le cadre de la certification de la brigade sous régionale, en vue de l'opérationnalisation de la force africaine en attente il s'agit de l'exercice SAWAqui a eu lieu en 2006Douala (Cameroun) : manoeuvre multinationale sous régionale, bien que s'inscrivant dans le cadre du programme français RECAMP dont il constituait la cinquième édition cet exercice.

Du 10 au 17 novembre 2007 à Moussoro au Tchad, a eu lieu un exercice multinational interarmées de maintien de la paix auquel ont participé les forces armées des pays de la CEEAC et du Togo, invité par le Tchad, du nom de BARH-EL-GAZEL, cet exercice est venu clôturer le cycle des manoeuvres militaires du même nom commencées en 2005. Il visait à identifier les capacités opérationnelles de la CEEAC et à évaluer la capacité de maintien de la paix et d'assistance humanitaire des commandements nationaux dans le cadre de la brigade régionale en attente. Il devait permettre d'évaluer et de valider les procédures opérationnelles ainsi que l'opérabilité de la brigade régionale en attente. Cet exercice a constitué une innovation quant à la capacité de mobilisation et de projection des forces à brève échéance dans un cadre conjoint interafricain. Il a mis en action une brigade légère de 1 600 hommes placés sous le commandement d'un état-major intégré des Etats participants. Il a été l'occasion pour la brigade de la CEEAC de se mettre en phase avec les autres brigades régionales constituant la force africaine en attente.

En Angola, du 22 mai au 10 juin 2010, à l'instar des autres manoeuvres d'envergure, a eu lieu l'exercice KWANZA qui s'inscrivait en fin de phase d'opérationnalisation et de certification de la FOMAC, en vue de sa participation aux missions de paix de la CEEAC ou de l'Union africaine, voire des Nations Unies. Cette manoeuvre militaire conjointe qui a rassemblé près de 4 000 hommes issus des trois unités (terre, marine, air) et des policiers des pays de la CEEAC constituait la dernière étape d'évaluation de la brigade sous régionale avant la validation de la force continentale en attente qui interviendra lors de l'exercice grandeur nature AMANI AFRICA.KWANZA 2010 a été précédé d'un séminaire de cinq jours, organisé en juillet 2009 à Yaoundé au Cameroun et visant à simuler la prise de décision d'engagement de la FOMUC dans une opération de paix.

* 98 Angela Meyer, Op.cit.p.51.

* 99 Anatole Ayissi, « Le maintien de la paix en Afrique : responsabilité et responsabilisation du continent », in Paul AngoEla (dir.), La prévention des conflits en Afrique centrale. Prospective pour une culture de la paix, Paris, Karthala, 2001, pp. 177-188.

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