3-Recommandations pour la couverture des besoins en
énergie et en nutriments du nourrisson
Pour une bonne croissance et un développement
harmonieux de l'enfant, l'OMS recommande que le nourrisson soit allaité,
exclusivement, au sein pendant les six premiers mois de vie.Par la suite, pour
répondre à l'évolution de ses besoins nutritionnels, le
nourrisson doit recevoir des aliments de complément sûrs et
adéquats du point de vue nutritionnel, à
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Revue bibliographique
partir de 6 mois, tout en continuant l'allaitement
jusqu'à l'âge de deux ans ou plus (OMS, 2003). La
Commission de nutrition de la SSP recommande pour tous les nourrissons, une
introduction des aliments de complément, soit après le
4ème mois révolu et jusqu'à la fin du
6ème mois. Cette introduction doit se faire, par étapes, selon
l'âge du nourrisson et aboutir à une alimentation variée,
au terme de la 1ère année de vie(Baehler,
2009).
En général, un nourrisson en bonne santé
doit prendre quatre ou cinq repas par jour, plus une ou deux collations (par
exemple un fruit ou du pain avec de la pâte à base de noix). Le
nombre approprié de fois où l'enfant doit recevoir de la
nourriture dépend de la densité énergétique des
aliments locaux consommés à chaque fois. Des repas plus
fréquents peuvent être nécessaires si leur densité
en énergie ou si la quantité de nourriture consommée
à chaque repas sont limitées (Dewey et al.,
2004).
L'étude deSaidaniet al.,(2015)sur le
statut martial chez desnourrissons âgés de 15 à 36 mois, de
la commune d'Es-Sénia (Oran), a montré que parmi les 22
nourrissons recrutés, onze présentaient une anémie
légère et deux ont une anémie modérée. Pour
prévenir la carence martiale, il est important que les parents sachent
diversifier l'alimentation de leurs enfants, assurant ainsi un équilibre
alimentaire.Une autre étude sur la diversification et la consommations
alimentaires et le statut pondéral,chez les mêmes nourrissons,a
montré que les parents de ces nourrissons inculquaient à leurs
enfants, très tôt dans la vie, de mauvaises habitudes
alimentaires, d'où certaines carences nutritionnelles(Soualiet
al., 2015).
L'alimentation de l'enfant en bas âge, de 0 à 2
ans, est essentiellement constituée de lait, de préférence
le lait maternel de 0 à 6 mois.
On appelle "sevrage" l'âge de l'arrêt total et
définitif de l'allaitement maternel, qu'il ait été
exclusif ou mixte pendant une période prolongée, c'est la
période de passage de l'alimentation exclusivement lactée au
régime varié. Il s'agit d'incorporer au régime de base du
nourrisson des « à cotés du lait », tels que les
fruits, viandes, poissons, oeufs, fromages (Traoré,
2007).
Le besoin en énergie du nourrisson est très
important, surtout durant la première année de vie (du fait de la
croissance rapide pendant cette période). La dépense
énergétique augmente progressivement durant les 12 premiers mois
parallèlement à la durée des périodes
d'éveil et d'activité (LokombeLekeet al.,
2005).
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Revue bibliographique
Le besoin nutritionnel est la plus faible quantité
d'énergie ou d'un nutriment déterminé, permettant de
maintenir des fonctions physiologiques, une croissance et un état de
santé normaux. Ce besoin nutritionnel est variable d'un individu
à l'autre, mais aussi cela dépend des circonstances et des
aliments reçus. Chez le nourrisson, il est tout de même possible
de définir des apports adéquats, du fait de la connaissance de la
composition moyenne du lait maternel, ce qui fait que les préparations
pour nourrissons permettent de satisfaire les besoins du nourrisson jusqu'
à environ six mois(Vidailhet,2002).
4-Recettes traditionnelles pour nourrissons dans certains
pays dans le monde
La faible densité énergétique et
nutritionnelle des aliments de complément joue un rôle important
sur les ingérés alimentaires et la croissance des jeunes enfants.
Les aliments de complément de faible valeur nutritionnelle pourraient se
substituer au lait maternel et, par conséquent, avoir un effet
néfaste sur le statut nutritionnel du jeune enfant (Vieu,
2001).
Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays en
développement, les enfants reçoivent comme premier aliment de
complément des bouillies préparées à partir de
farines ou de mélange de farines, de consistance fluide et de
qualité nutritionnelle très médiocre en raison d'une
faible densité énergétique et d'un mauvais
équilibre en micronutriments. La capacité gastrique
réduite des nourrissons (30-40 ml/kg/repas) et leur faible
fréquence journalière de consommation (2 bouillies par jour) font
que la consommation de telles bouillies ne peut, généralement,
pas apporter les compléments au lait maternel nécessaires
à la couverture des besoins nutritionnels (Berner,
2001).
Une autre étude avaitpour objectif de vérifier,
en situation réelle, l'efficacité de bouillies
améliorées, par incorporation de farine maltée et de
micronutriments, pour augmenter les ingestats énergétiques et
promouvoir la croissance et un bon statut en micronutriments, chez les enfants
de 6 à 10 mois dans un village de la province du Boulgou située
au Sud-Est du Burkina Faso(Traoréet
al.,2003).
Les quantités de bouillie consommée étant
faibles, la contribution des bouillies améliorées et
traditionnelles à la couverture des besoins énergétiques
journaliers (77 kcal/kg/jour) chez les enfants de 6 à 10 mois reste
faible (14% vs 4%, respectivement pour les bouillies
améliorées et les bouillies traditionnelles) (Dewey
et al., 2003).
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La consommation de bouillies de haute densité
énergétique et enrichies en micronutriments,
préparées par incorporation de farine de sorgho germé et
de compléments minéral et vitaminique a permis une
amélioration très significative des ingestats
énergétiques par rapport aux bouillies traditionnelles. Par
ailleurs, elle s'est révélée efficace pour
améliorer, d'une part, la croissance en taille et, d'autre part, le
statut en fer des jeunes enfants. Cependant, les niveaux d'ingestats des
bouillies n'ont pas permis d'atteindre des apports en vitamine A suffisants
pour avoir un impact sur le statut en vitamine A(Akeet
al.,2001)
La production du sosoma est faite dans un but purement
nutritionnel : produire pour les jeunes enfants un mélange d'aliments
dont la valeur nutritive est largement supérieure à celle de
chacun des aliments qui le compose. C'est une bouillie traditionnelle,
donnée aux enfants, presque partout en Tanzanie, très liquide,
à base de farine de maïs et d'eau. D'autres ingrédientssont
parfois ajoutés, en fonction de leur disponibilité, de leur prix,
du temps dont disposent les mères pour la préparation et, bien
sur, aussi de leur niveau d'éducation, Par ailleurs, une farine
maltée,à base de millet ou de sorgho, est préparé
traditionnellement par les femmes lors de la préparation de la
bière locale. Cette farine maltée est appelée
"kiméa" en Swahili. (EDS, 2000).
En Tanzanie,il s'agit soit de sauces simples aux poissons, de
sauces composées aux poissons et légumes ou aux poissons
enrichies aux légumineuses (soja, graine de courge, graine de
néré, arachide). Les pâtes accompagnent souvent les sauces.
Elles sont préparées, soit à l'aide d'une farine de
céréales simples ou enrichie au soja ; soit à l'aide d'une
farine de racine ou tubercule : manioc (gari), igname, patate - soit à
l'aide de tubercules bouillis et pilés.
Les sauces et les pâtes rentrent dans l'alimentation des
enfants à partir de 6 mois, âge auquel les mères commencent
à leur donner le plat familial(MSP & INSP,2001).
Au Burkina Faso, les purées sont simples ou enrichies.
Elles sont à base de haricots ou de tubercules (igname, patate douce,
manioc), plus de l'huile. L'élément d'enrichissement des
purées de tubercules est le poisson séché ou l'oeuf. Les
ragoûts sont à base de tubercules et d'huile. Ils sont toujours
enrichis aux petits poissons, à l'oeuf ou à la viande. Comme les
sauces et les pâtes, les purées et les ragoûts sont
introduits dans l'alimentation de l'enfant, à partir de 6 mois, La
farine de manioc (gari) enrichie à l'huile et aux poissons ou à
l'oeuf, rentre également, dans l'alimentation de l'enfant, surtout
à partir de la 2ème année(MSP
& INSP.2001).
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Traditionnellement, les mères indiennes
préparent une bouillie liquide (5% de farine) avec du sucre "jaggery" et
parfois un peu d'huile. Les bouillies préparées avec de la farine
de riz, pour leur part, sont caractérisées par une très
haute densité énergétique. Du sucre "jaggery", de l'huile
et de la farine sont rajoutés à la bouillie très
épaisse contenant 30g de farine pour 100 ml de bouillie
(Institut National de la Statistique et de la Démographie et
UNICEF,2008).
En Egypte, les aliments de complément du jeune enfant,
sont généralement des farineux (riz, féculents, biscuits,
pain, pommes de terre et patates douces). Les aliments protidiques sont
consommés en quantité insuffisante et, particulièrement,
ceux d'origine animale. Les aliments préparés industriellement ne
sont consommés que par une minorité. Les bouillies sont
généralement de viscosité élevée, de l'huile
ou du sucre (ou les deux), ou de la fleur de malt Ces aliments riches en
protéines végétales pouvaient être
préparés, soit localement, à domicile, comme le Sesamena
et l'Arabeana, soit industriellement comme la Supramine. Les
céréales (principalement blé et riz),
préparées à la maison, sont les plus utilisées,
ainsi qu'un dessert à base d'amidon appelé mahalabeya
(Mouquet,2005)
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