2-3- Allaitement artificiel et préparations pour
nourrisson
Cette dénomination désigne les
préparations destinées à l'alimentation des nourrissons de
la naissance à 4-6 premiers mois de vie, ces préparations
couvrent à elles seules les besoins nutritionnels des nourrissons
(Chouraqui , 2002).
Des études d'observation, chez des enfants nés
à terme,ont indiqué, en général, que les
préparations pour nourrisson ont des effets indésirables sur les
autres facteurs de risque de maladie cardio-vasculaire (et de tension
artérielle), mais peu de données provenant d'essais cliniques
contrôlés existent pour étayer cette constatation
(Robert, 2001).
Le risque de souffrir de l'une des maladies chroniques de
l'enfance et de l'adolescence (diabète de type 1, maladie coeliaque,
certains cancers de l'enfant, affection intestinale inflammatoire) a aussi
été associé à une alimentation du nourrisson
à base de substituts du lait maternel et à un allaitement au sein
de courte durée (Davis, 2001).
2-4- Diversification alimentaire
Les interactions parents-enfant, en matière
d'alimentation, commencent à prendre place durant la période
d'alimentation lactée. Au-delà de cette période de
découverte des arômes, la période la plus importante pour
apprendre à manger est probablement lors de la transition entre
l'alimentation lactée et l'alimentation « adulte »,
c'est-à-dire au début de la diversification
alimentaire(Nicklaus,2011 ).
A cette période, les nourrissons commencent à
découvrir les propriétés sensorielles (textures, saveurs,
arômes) et nutritionnelles (valeur énergétique) des
aliments qui composeront leur régime d'adulte ; et les parents ont
toujours la responsabilité de fournir des aliments, des horaires et un
contexte appropriés (Fig. 3). Parce que la
diversification alimentaire conduit l'enfant vers son régime alimentaire
familial et culturel, les pratiques dont elle fait l'objet incorporent de
nombreuses croyances personnelles et culturelles concernant les comportements
alimentaires appropriés, en termes d'aliments consommés, de
moment de consommation et de manière de manger
(Nicklaus,2004).
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Revue bibliographique
Habituer un nourrisson à des aliments très
variés peut faciliter le développement du goût dès
l'enfance. Lors de l'introduction des aliments de complément, le
nourrisson doit être habitué à des aliments de saveurs et
de textures diverses. Pour qu'un nourrisson accepte un aliment, il faut parfois
le lui proposer à plusieurs reprises (entre 10 et 15 fois). Les aliments
semi-solides ou en purée sont nécessaires en premier,
jusqu'à ce que l'enfant soit capable de mâcher (mouvements
mandibulaires de haut en bas) ou de mastiquer (utilisation des dents). Un
enfant ne pourra consommer qu'une petite quantité d'aliments si ceux-ci
ont une consistance inadéquate, ou prendra longtemps pour les manger. La
quantité de nourriture ingérée sera alors réduite.
Vers l'âge de 12 mois, la plupart des nourrissons sont capables de
consommer la « nourriture familiale » d'une consistance solide(Dewey
& Brown, 2003).
Quelques heures à peine après la naissance, le
nouveau-né manifeste par des mimiques de plaisir son attirance pour une
solution sucrée, Cette attirance pour l'eau sucrée
s'atténue légèrement dans la première année
(Schwartz, 2009). Elle présenterait un caractère
adaptatif puisqu'elle favoriserait l'acceptation du lait maternel qui est
sucré (Pepino,2011).
![](Valeurs-nergtiques-et-nutritionnelles-de-recettes-traditionnelles-algriennes-pour-nourri4.png)
Fig.3. Bénéfices d'une alimentation de
complément adéquate (en temps opportun, adéquate
appropriée et sure)
Source: UNICEF Base de données 2012.
L'outil de diversité alimentaire de la FAO utilise une
méthode de rappel ouvert pour recueillir les informations sur tous les
aliments et boissons consommés par l'individu (enquête au niveau
de l'individu) ou par le ménage (enquête au niveau ménage)
au cours des 24 heures précédent l'enquête. Les aliments et
boissons consommés sont ensuite soulignés dans un des
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Revue bibliographique
seize groupes alimentaires standard. Des questions de
vérification et de confirmation sont utilisées pour capturer la
consommation de tout groupe alimentaire non mentionné dans le rappel
ouvert (FAO, 2012).
En ce qui concerne la diversification alimentaire,
l'Algérie est un des pays signataires des conventions internationales de
la déclaration du millénaire tenue en septembre 2000 qui a pour
devoir et pour rôle de s'assurer de l'application des décisions et
des objectifs de développement recommandés à tous les pays
lors du sommet mondial pour l'enfance, l'alimentation des nouveau-nés et
des jeunes enfants, qui est un objectif prioritaire du développement
national. Cela consiste à veiller à ce qu'une alimentation
adéquate soit fournie juste après la naissance du
bébé, à promouvoir, protéger et soutenir
l'allaitement exclusif et pendant des périodes plus longues, à
veiller à la diversification pour qu'elle commence à temps,
à contrôler les pratiques d'alimentation complémentaires et
à exercer une surveillance nutritionnelle pour prémunir la
santé des jeunes enfants des formes les plus pernicieuses de
malnutrition, de réduire considérablement les maladies infantiles
où leur association peut conduire à la mortalité
(Lebane&Arfi, 2003).
La Commission de nutrition de la Société Suisse
de Pédiatrie(SSP) recommande pour tous les enfants,
indépendamment des antécédents familiaux d'affections
atopiques, une introduction des aliments de complément entre le
5ème mois et le
7ème mois (soit après le 4ème
mois révolu et jusqu'à la fin du
6ème mois).
Cette introduction doit se faire par étapes selon
l'âge du nourrisson et aboutir à une alimentation variée au
terme de la première année de vie (Fig. 4).
Le tableau Imontre que le lait est le seul
aliment indispensable au nouveau-né; mais au-delà des premiers
mois, il ne suffit plus à satisfaire les besoins nutritionnels de
l'enfant. Seront alors introduits, de manière progressive, de petites
quantités de fruits (sous forme de jus ou de compotes) et de
légumes (soupes, puis purées); un peu plus tard, le régime
sera complété par du poisson à l'un des repas de la
journée, ou de la viande, puis des oeufs et des fromages. Le lait et ses
dérivés gardent une place prépondérante.
L'âge moyen d'introduction des différentes catégories de
nouveaux aliments varie d'un groupe à l'autre
(Rovillé-Sausseet al.,2002).
.
12
Revue bibliographique
![](Valeurs-nergtiques-et-nutritionnelles-de-recettes-traditionnelles-algriennes-pour-nourri5.png)
Fig. 4. En bref l'introduction des aliments
Copyright Société Suisse de Pédiatrie
(SSP) et Société Suisse de Nutrition (SSN) 2011,
contrôlé par et pour le compte de l'OSAV, 2016
Tableau I. Age moyen (en mois) d'introduction de nouveaux
aliments (écart-type)
![](Valeurs-nergtiques-et-nutritionnelles-de-recettes-traditionnelles-algriennes-pour-nourri6.png)
Rovillé-Saussect al.(2002).
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