4.4. Le devenir hospitalier
La majorité des prématurés (91%)
étaient admis au cours des 6 premières heures de vie avec 57%
à la première heure ; l'admission étant plus
précoce en cas de naissance « inborn ».
4.4.1. Morbidité intra-hospitalière et les
facteurs associés
Les principales pathologies observées au cours de
l'hospitalisation étaient le SDRA, l'anémie néonatale et
l'infection néonatale. EKOUYA et al, EL HAOUDI et al ont rapporté
une fréquence de détresse respiratoire
de 55% [22, 37]. La prédominance de la
morbidité respiratoire est aussi notée dans les études
européennes [39, 44, 45]. Des
fréquences élevées d'infection néonatale ont
été rapportées par divers auteurs avec
des taux allant de 21,3% à 69,5% [12, 22, 34, 37, 46].
L'anémie néonatale (28,5%) représentait un problème
pour nos prématurés. Une observation similaire a
été faite par DIAGNE et al (42%) ainsi que DICK AMON TANOH et al
(25%) à Abidjan [12, 46]. Les troubles
métaboliques ont été retrouvés dans 13% des cas.
Cette fréquence est sans doute sous estimée en raison du
traitement systématique administré à l'admission, le bilan
métabolique étant le plus souvent réalisé en
différé. EL HAOUDI et al avaient retrouvé 31%
d'hypoglycémie dans leur étude [22].
Nos résultats ont mis en évidence une
association entre un âge gestationnel plus bas, une cotation d'APGAR
pathologique, une notion de réanimation à la naissance, une
naissance « inborn » et la survenue d'un SDRA. Les
prématurés issus d'un accouchement par césarienne avaient
le plus développé un SDRA. La fréquence du SDRA
était de 58% et 50% respectivement en absence et en présence
d'une corticothérapie anténatale. L'influence réelle de la
corticothérapie anténatale ne peut être
appréciée en raison de sa faible proportion dans notre
étude. Selon plusieurs auteurs, la corticothérapie
anténatale diminue le risque de survenue de la morbidité
respiratoire [23, 40].
La fréquence de l'anémie était plus
élevée (mais non statistiquement significative) chez les
prématurés hypotrophes et ceux issus d'un accouchement par voie
basse. Bien que la différence statistique soit non significative, ce
résultat souligne la vulnérabilité du nouveau-né
lorsque prématurité et hypotrophie sont associées.
De même, l'infection néonatale a
été le plus observée en cas de naissance
« outborn » et d'accouchement par césarienne. Ces
résultats ne permettent pas d'établir un lien entre ces facteurs
et la survenue d'une infection néonatale.
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