4.3.2. Caractéristiques du nouveau-né
Pour ce qui concerne le nouveau-né, aucune
prédominance d'un sexe n'a été notée, le sex-ratio
étant de 1,02.
L'âge gestationnel moyen était de 30,5 SA avec
une prédominance des grands prématurés (63%) ; les
prématurés moyens et les très grands
prématurés ne représentant que 25% et 12% respectivement.
Nos résultats sont comparables à ceux obtenus par DIAGNE et al
à Dakar en 2000, BOBOSSI et al à Bangui en 2001 où les
grands prématurés représentaient respectivement 56,1% et
64% [12, 34]. Par contre, nos prématurés
étaient relativement plus immatures par rapport à ceux
observés par MVONDO et al à Yaoundé en 2011, MAKWALA et al
à Kinshasa en 2014, MANDE BUKAKA et al à Kisangani en 2014,
EKOUYA BOWASSA et al à Brazzaville en 2014, HAMMA et al à Tlemcen
en 2013 où une prédominance des prématurés moyens a
été rapportée avec des taux allant de 51,2 à 77,9%
[23, 33, 37, 41, 42]. Les différences observées
pourraient s'expliquer par le fait que, dans notre contexte, les
prématurés moyens ne sont adressés au service de
néonatologie pour hospitalisation que lorsqu'ils présentent une
détresse vitale ou en cas de faible poids de naissance, le retour
à domicile de ceux jugés normaux étant
décidé depuis la maternité.
Les mensurations à la naissance étaient
faibles et comparables à ceux d'autres études avec un poids moyen
dépassant rarement 1500g [12, 34, 37, 42, 43].
Seuls HAMMA et al à Tlemcen, MAKWALA et al à
Kinshasa ont retrouvé un poids moyen supérieur au nôtre
(1410g) avec respectivement 2023g et 2050g [23, 41].
Le taux d'hypotrophie associée à la
prématurité était de 16% dans notre
étude. Notre résultat est comparable à
celui d'EL HAOUDI et al à Fès (15%) et à celui de HAMMA et
al à Tlemcen (16,12%) [22, 23]. Par contre il est
largement inférieur à celui de DIAGNE et al à Dakar en
2000 (42,9%) [12]. Le prématuré étant
déjà fragile, l'association d'une hypotrophie pourrait compliquer
davantage son devenir.
La plupart de nos prématurés avaient des
difficultés d'adaptation à la vie extra-utérine ;
57,5% avaient une cotation d'APGAR pathologique (16,5% en état de mort
apparent) et nécessitaient une réanimation à la naissance.
La majorité (82%) a été réanimée avec une
différence significative selon le lieu d'accouchement. Les
« outborn » étaient moins réanimés
(50%) par rapport aux « inborn » (93%). Cette
différence s'explique par l'absence d'un plateau technique
approprié dans les autres formations sanitaires ; la plupart des
réanimés « outborn » provenaient
essentiellement des cliniques privées. Il n'est pas rare de constater
comme motif de référence des malades (non seulement en
néonatologie) : « la nécessité d'une
réanimation », « la nécessité d'une
oxygénothérapie ». Notre résultat est
différent de celui d'EKOUYA BOWASSA à Brazzaville qui n'avait
retrouvé que 18,2% de cotation d'APGAR pathologique
[37].
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