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Devenir des prématurés suivis au cours du premier semestre de vie à  N'Djamena.


par Gongnet KANEZOUNE
Université de N'Djamena - Doctorat en médecine 2017
  

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4.3. Les caractéristiques de la population d'étude

4.3.1. Déroulement de la grossesse et de l'accouchement

Quand on considère la grossesse et l'accouchement, la majorité des prématurés (83,1%) étaient issus de grossesses non suivies ou mal suivies. L'absence de CPN représentait 17%. Ce constat a été aussi fait par divers auteurs d'Afrique subsaharienne notamment en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest avec des taux variant de 48 à 74,8% et une absence de CPN de 12,6 à 32,8% [34-38]. Ce fort taux d'insuffisance de CPN dans notre étude pourrait s'expliquer par le désintérêt des mères du fait de leur faible niveau de scolarisation, le manque d'information ou le début tardif des CPN ; la plupart ne se présentant qu'en cas d'anomalie constatée au cours de la grossesse. La CPN étant le seul cadre permettant de dépister les facteurs de risques et leur prise en charge précoce, elle constitue un maillon important dans la prévention et la prise en charge de la prématurité.

Les pathologies les plus fréquentes au cours de la grossesse étaient les infections maternelles (46,5%) et la RPM (13,4%). La menace d'accouchement prématuré, les hémorragies antépartum et la prééclampsie sévère/ éclampsie étaient retrouvées dans des taux de moins de 7%. La fréquence de l'infection a été également notée à Fès (45%), à Bangui (39%) et dans des proportions plus faibles par rapport à la nôtre à Dakar (17,3%), Bamako (19,7%) [12, 22, 34, 35]. La RPM est aussi fréquente dans ces études avec des taux variant de 15,5 à 60,2% [12, 22, 27, 33-35].

La corticothérapie anténatale a été retrouvée dans 10 cas (5,8%). Elle est observée essentiellement chez les prématurés nés à l'HME. Comparée à d'autres études africaines et française, notre taux reste largement inférieur. Ces auteurs ont rapportés des taux de 45 à 91% [22, 23, 36, 39]. Le faible taux observé dans notre étude serait dû au manque d'information du personnel des formations périphériques d'une part et au fait que les parturientes se présentent souvent à un stade de travail avancé d'autre part. La corticothérapie étant un facteur de bon pronostic pour le prématuré, sa prescription devrait entrer dans la routine des prestataires de soin [40].

Plus de la moitié des prématurés provenaient de la maternité de l'HME, la naissance « outborn » représentait 48%. Ce fort taux de naissance « outborn » serait dû au fait que l'HME soit la seule structure de référence dans la capitale et cela n'est pas sans conséquences pour le prématuré. Il en résulte un retard dans la prise en charge qui serait préjudiciable pour le prématuré transporté le plus souvent dans des conditions délétères d'où l'intérêt d'un transfert in-utéro des grands prématurés.

Dans la majorité des cas, l'accouchement était fait par voie basse ; la césarienne ne représentant que 13%. Il s'agit le plus souvent des césariennes d'urgence.

La grossesse multiple, reconnue comme facteur de risque d'accouchement prématuré par divers auteurs, a été retrouvée dans 33% des cas dans notre étude [1, 17-19, 33].

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci