B- Les textes et déclarations sur la
diversité culturelle
Depuis longtemps, la communauté internationale est
soucieuse des questions relatives à la diversité culturelle.
Cette préoccupation remonte à la fin de la Deuxième Guerre
mondiale et à la formation de l'Organisation des Nations unies. Cette
dernière a créé une agence spécialisée
chargée des questions culturelles, l'Organisation des Nations unies pour
l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Depuis sa
création, l'UNESCO a pour objectif principal la garantie et la promotion
de la culture des différences. Pourtant, ce ne serait qu'en 2001 que
l'UNESCO a adopté le tout premier instrument contenant des principes
destinés spécifiquement à régir la question de la
diversité culturelle : La Déclaration universelle de l"UNESCO sur
la diversité culturelle, qui plus tard a été suivie par la
Déclaration Islamique sur la Diversité Culturelle. .
La gestion de la diversité culturelle ainsi trouve son
fondement normatif dans la Déclaration universelle de l'UNESCO sur la
diversité culturelle adoptée le 02 Novembre 2001 au lendemain des
attentats du 11 Septembre 2001. Cette déclaration est un instrument
normatif reconnaissant, pour la première fois, la diversité
culturelle comme « héritage commun de l'humanité »,
et considérant sa sauvegarde comme étant un impératif
concret et éthique inséparable du respect de la dignité
humaine.
Dans son introduction, la Déclaration islamique sur la
Diversité Culturelle affirme avec vigueur « la reconnaissance
solennelle du principe de la diversité culturelle ». Sous la
plume de ses rédacteurs, son premier contenu informationnel reste
l'appel au dialogue des cultures, des civilisations, et des religions
étant entendu qu'«...il n'existe pas de culture ennemie et
encore moins de nation ennemis, contrairement à ce que peuvent laisser
entendre les stéréotypes fallacieux qui brouillent l'image
authentique des cultures, des civilisations et des peuples ».
C- Au niveau continental et communautaire
Au niveau continental l'on peut citer entre autres, la Charte
Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, et la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance (CADEG), la Charte
africaine sur les valeurs et les principes de la décentralisation, de la
gouvernance locale et du développement local, et la Charte culturelle
africaine.
Entrée en vigueur le 21 Octobre 1986, la Charte
Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples affirme en son article 2 :
« Toute personne a droit à la jouissance des droits et
libertés fondamentales reconnus et garantis dans la présente
Charte sans distinction aucune de race,
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Les politiques publiques de gestion de la diversité
culturelle dans les processus de construction de la paix en Afrique centrale
de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion
politique ou de toute autre opinion d'origine nationale ou sociale, de fortune,
de naissance, ou de toute autre situation»117. Plus loin,
elle reconnait que, « tous les peuples sont égaux ; Ils
jouissent de la même dignité et ont les mêmes droits. Rien
ne peut justifier la domination d'un peuple par un autre ». Dans son
article 20, alinéa 1 le texte consacre: « Tout peuple a droit
à l'existence. Tout peuple a un droit imprescriptible et
inaliénable à l'autodétermination. Il détermine
librement son statut politique et assure son développement
économique et social selon la voie qu'il a librement
choisie»118. Cette disposition est complétée
à l'article 22, alinéa 1: «Tous les peuples ont droit
à leur développement économique, social et culturel, dans
le respect strict de leur liberté et de leur identité, et
à la jouissance égale du patrimoine commun de l'humanité
»119. La Commission africaine des droits de l'homme et des
peuples, à sa trente-quatrième session ordinaire tenue en
novembre 2003 a rappelé «l'importance accordée par le
droit international à l'auto-identification en tant que principal
critère déterminant de ce qui caractérise une
minorité ou une personne autochtone»120.
La Charte africaine de la démocratie, des
élections et de la gouvernance (CADEG) dispose en son article 2 :
« les Etats parties adoptent des mesures législatives et
administratives pour garantir les droits des femmes, des minorités
ethniques, des migrants et des personnes vivant avec un handicap, des
refugiés et de tout autre groupe social, marginalisé et
vulnérable»121. La Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance fait de la gestion
de la diversité culturelle un instrument essentiel pour le renforcement
de la démocratie. Elle dispose que « Les Etats parties
respectent la diversité ethnique, culturelle et religieuse qui contribue
au renforcement de la démocratie de la participation des
citoyens».
La Charte africaine sur les valeurs et les principes de la
décentralisation, de la gouvernance locale et du développement
local a été adoptée en Juin 2011 à Malabo en
Guinée Equatoriale. Cette Charte innovatrice dans le genre en Afrique
souligne un certain nombre de
117 Article 2 de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des
Peuples
118 Idem, art.20
119 Idem, art. 22
120 Résolution ACHPR/Res.65 (XXXIV) 03 sur l'adoption
du rapport du Groupe de travail de la Commission africaine sur les populations
ou communautés autochtones.
121 Article 8, al. 2 de la Charte africaine de la
démocratie, des élections et de la gouvernance.
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Les politiques publiques de gestion de la diversité
culturelle dans les processus de construction de la paix en Afrique centrale
dimensions et de réformes qui devraient être
intégrées dans cette nouvelle approche de la définition
des relations entre les gouvernants et les gouvernés. Elle appelle
à la mobilisation et au renforcement de l'architecture des institutions
sur le continent africain en mettant l'accent sur des questions essentielles
identifiées comme « priorités communes du
développement ». En outre, elle enjoint aux Etats des efforts
concertés pour faire avancer les processus de décentralisation,
de la gouvernance locale et du développement local en vue de faire
participer toutes les composantes sociales au développement national des
Etats. La Charte dispose à l'article 6, alinéa 1 que «
le gouvernement central crée les conditions propices à la prise
de décisions, à l'élaboration, à l'adoption et
à la mise en oeuvre des programmes et des politiques aux niveaux
inférieurs du gouvernement où les gouvernements locaux ou les
autorités locales offrent une meilleure garantie de pertinence et
d'efficacité ».
La Charte Culturelle Africaine a été
adoptée le 05 Juillet 1970. Un de ses objectifs fondamentaux
vis-à-vis des peuples africains est de « préserver les
communautés dont la diversité constitue une richesse
incontestable pour l'Afrique ». Elle assure la protection des
minorités nationales, des groupes et individus qui les composent dans
les aspects culturels et historiques, notamment leur existence physique et leur
droit à la survie122.
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