3.7. Insuffisance de cantines scolaires
Le RESEN 2016 montre qu'en 2007, « 68,4 % des
écoles primaires étaient équipées d'une cantine
scolaire contre 45,5 % en 2014. 305» On constate donc une
régression. Ainsi, dans le cadre du projet des cinquante classes
passerelles de 2008/2009, bien que les promoteurs d'EPT aient sollicité
la participation du PAM au projet, ils n'ont pu l'obtenir pour une raison
restée inconnue. Toutefois, une enquête avancée
auprès du PAM nous permet de déduire que cette absence est
liée au non-respect de certaines conditions d'intervention de cette
organisation, notamment la politique de ciblage des écoles qui prend en
compte l'effectif global de l'école qui doit atteindre la centaine au
moins. Il y a aussi le fait que l'école doit disposer d'un
réfectoire, d'une cuisine et d'un magasin de stockage. En effet, le
faible effectif des classes passerelles (trente élèves par
classe) constitue un handicap à leur admission au nombre des
écoles bénéficiaires des cantines scolaires. Toutefois,
les classes passerelles de NRC logées au sein des écoles
formelles ont pu en bénéficier de même que ceux d'EPT dans
le cadre du PUEB en 2013/2014.
271
305 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.
cit. p. 268
272
Figure 27 : cantine ouverte à l'EPP Bamoro en 2009, DREN
Bouaké
Source : données de terrain, 2008-2014
273
L'on peut saluer l'existence de cette cantine en
considérant la grande majorité des écoles qui n'en
bénéficient pas. Cependant, l'état dégradé
de la cantine est assez illustratif des difficultés qui accompagnent son
ouverture et sa pérennisation.
3.8. Insuffisance de communication
L'insuffisance de communication a été
constatée entre les ONG et le MENET d'une part et entre les ONG et les
structures déconcentrées (les IEP notamment) d'autre part. De
même, les COGES ont moins de contact avec les ONG locales. Cela rompt la
chaîne de communication. Ce déficit de communication pourrait
s'expliquer par l'autonomie financière des ONG locales qui peuvent
entreprendre des actions dès que les ressources sont disponibles. Cette
question a surtout été rencontrée avec le promoteur NRC.
CHELPI-DEN le souligne dans son rapport d'évaluation de 2015 en ces
termes : « All three NGOs still lacked an in-depth understanding of how
the chain of communication worked between the school and the IEPs. They have no
direct contact with the ministry at the central level and tended to lack
information on COGES and on financial functioning of a school. 306»
Ce déficit, selon CHELPI-DEN, se manifeste ainsi par
une méconnaissance par les ONG, du fonctionnement des écoles
hôtes au plan financier. Cette rupture influence la qualité des
rapports rédigés sur les classes passerelles ainsi que celles des
évaluations des acquis scolaires. L'une des conséquences est
l'inaptitude des acteurs à prendre les bonnes décisions sur le
déroulement du processus.
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