1.6. Absence de financement de l'Etat
Le projet des classes passerelles est, avant tout, une
initiative des organisations de la société civile,
c'est-à-dire NRC, UNICEF et EPT. A ce titre, sa mise en oeuvre est
entièrement financée et conduite par celles-ci, les acteurs
étatiques n'intervenant que dans l'aspect pédagogique et
administratif. Une telle démarche présente des risques
d'interruption du projet en l'absence de financement du partenaire financier.
L'Etat a certes, affirmé sa volonté politique pour l'existence
des offres alternatives d'éducation à travers le Plan à
Moyen Terme 2012/2014, mais il n'a pas encore investi directement dans le
projet des classes passerelles. Sa seule initiative à travers le PUAEB a
plutôt été financée par la Banque mondiale ;
celle-ci a mis fin à son financement pour cause de mauvaise gouvernance
de la part des acteurs du projet.
1.7. Insuffisance des mesures de pérennisation
Le fait que les classes passerelles soient financées
par les ONG ne garantit pas leur pérennité car ces organisations
pourraient se retirer du projet de manière inattendue. Dans ce processus
de retrait, le transfert des responsabilités aux structures nationales
exige la prise en compte de l'aspect financier, autrement, les efforts de
promotion de l'éducation accélérée peuvent
être de courte durée. En effet, la prise en charge des enseignants
et les frais de scolarité des enfants recrutés dans les classes
passerelles après le retrait des ONG promotrices demeurent des questions
irrésolues. La problématique de la pérennisation des
classes passerelles nous ramène à la question des sources de
financement, d'où l'intérêt de l'adresser au MENET.
Au niveau du promoteur EPT, des activités
génératrices de revenus communautaires ont été
initiées pour faire face à cette préoccupation. Elles ont
permis de soutenir le projet à court terme dans la majorité des
cas. Un exemple de réussite
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est celui de Tabako, localité située dans le
département de Bouaké ou le soutien communautaire en 2008/2009 a
permis l'érection de la classe passerelles en école
communautaire. Le village est ainsi passé d'une classe à deux
classes. Toutefois, ce soutien communautaire ne couvre pas totalement les
besoins des classes passerelles. Des ressources additionnelles devront
être mobilisées par d'autres canaux.
1.8. Insuffisance du guide de mise en oeuvre
Le guide de mise en oeuvre des classes passerelles a
été élaboré par les acteurs en 2015. Ce guide
constitue une avancée dans l'harmonisation des normes des classes
passerelles. Toutefois, il présente des insuffisances. En effet, il
n'aborde pas l'aspect pédagogique qui est capital pour le succès
du processus. Celui-ci doit faire l'objet d'ateliers pour une vision commune
des pratiques pédagogiques à défaut d'une
harmonisation.
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