1.10. Taux de réussite en hausse mais des acquis
scolaires faibles
Malgré les crises des dernières années,
« les taux de réussite aux examens du Certificat d'Etudes Primaires
Elémentaires (CEPE) ont progressé passant de 70,4% en 2005
à 79,1 % en 2014.245 » Ce niveau reste tout de
même en deçà des attentes. La décision
ministérielle de 2013 modifiant la note d'admission en 6ème de
125 à 85 points semble avoir contribué pour une part à
cette amélioration. Toutefois, des variations subsistent selon les
niveaux, les cycles et le type d'école. Ainsi : « En 2014 par
exemple, le taux de réussite au CEPE est en moyenne de 85 % dans les
écoles privées confessionnelles, contre 67 % en moyenne dans les
écoles publiques. 246»
En contraste avec les taux de réussite en
progrès, il y a la question des acquis scolaires qui restent faibles. En
effet, le RESEN 2016 montre que :
les acquis scolaires au primaire restent globalement
faibles, avec une forte majorité d'élèves dont le niveau
de maîtrise est faible (...) les évaluations standardisées
nationales et internationales du niveau des acquis au primaire indiquent que la
majorité des élèves n'acquiert pas les connaissances
fondamentales : 87 % et 73 % des élèves de CE1 maitrisent moins
de la moitié
de ce qu'ils devraient avoir acquis en français et
en mathématiques, respec-tivement.247
1.11. Temps scolaire non optimisé
Le temps scolaire qui est si important pour l'exécution
du programme scolaire n'est pas suffisamment exploité. On constate que
le volume d'enseignement effectif des élèves du primaire varie
fortement selon les écoles. Le RESEN 2016 note que : « environ deux
mois de cours sont perdus en moyenne par année scolaire du fait de
l'absentéisme (des enseignants et des élèves) et du fait
de retards de la rentrée scolaire par rapport à la date
officielle. 248»
245 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.
cit., pp. 13, 112 et 229
246 idem, p. 112
247 idem, p.13
248 idem, p.17
186
1.12. Dotations inéquitables des manuels
scolaires
Vu l'importance des manuels scolaires pour l'apprentissage,
leur présence en nombre suffisant s'impose pour l'activité
pédagogique. Dans ce domaine, la situation des écoles primaire
est peu reluisante. En effet, le ratio moyen de la dotation de manuels
scolaires en 2014 est estimé à « 6 livres pour 10
élèves 249 » malgré la politique de gratuité.
Le niveau de couverture reste donc partiel. Ce ratio moyen « n'a pas
évolué favorablement depuis 2007. 250» Des
disparités subsistent également selon les disciplines et les
types d'écoles. Ainsi, on enregistre pour les livres de
mathématiques, un ratio moyen de 0,65 et 0,60 pour le français.
Pour les écoles, « des écoles publiques, 13 % n'ont aucun
manuel scolaire. Seules 15 % des écoles publiques ont un manuel par
élève. 251» On note que seulement 17,9% des
établissements primaires répondent au ratio moyen d'un livre par
élève en mathématiques et 13,9% en Français. Ces
résultats restent, tout de même, insuffisants face aux efforts
entrepris par l'Etat depuis 2002, dans le cadre de la politique de distribution
gratuite des manuels scolaires.
Paradoxalement à cette situation d'insuffisance, on
observe que : « 12 % des écoles publiques ont plus de manuels de
français que d'élèves, et 16 % qui ont plus de manuels de
mathématiques que d'élèves.252 » Cela
traduit l'absence d'équité dans la distribution des manuels
scolaires. Les surplus pourraient occasionner également des reventes de
livres. Les insuffisances de manuels de mathématiques et de
français (langue officielle d'enseignement) qui sont des disciplines
centrales pourraient impacter négativement le niveau des acquis.
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