Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à 2014.par Moussa KONE Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019 |
1.8. Effectifs d'élèves pléthoriquesLe RESEN 2016 estime l'accroissement annuel moyen des effectifs du primaire dans la période 2005 à 2014 à près de 7,5%. Les effectifs sont ainsi passés de « 1 661 901 élèves scolarisés en 2005 à 3176 874 en 2014. 241» Cette situation s'explique par l'explosion de la démographie scolaire consécutive à l'accroissement de la demande d'éducation, au développement de l'offre éducative privée et communautaire, en plus de l'existant du public. Cette explosion de la démographie scolaire primaire, à l'image des autres cycles du système éducatif n'est pas sans inconvénient. Il s'agit de la dégradation du REM qui se traduit en effectif pléthorique, c'est-à-dire supérieur à la norme fixée 40 : 1. Tableau XXIV : évolution des ratios au primaire de 2008/2009 à 2012/2013
Source : DRENET, 2013, « Statistiques de poche. p. 62 » in http://www.men-depes.org consulté le 01 octobre 2016 Faisant le commentaire de ce tableau, le MENET écrit: la moyenne nationale de 43 élèves/salle de classe cache d'énormes disparités à l'intérieur des régions. En effet, plus de la moitié des DREN-ET (21 sur 36) ont un ratio au-dessus de la norme (40 élèves/salle de classe) ; parmi elles, 15 DREN-ET présentent un ratio largement au-dessus de la moyenne nationale atteignant la moyenne de 52 élèves/salle de classe (ex : DREN-ET Daloa). Malgré l'augmentation du nombre de salle de classe entre 2009 et 2013 (soit 6,8%), celles-ci restent insuffisantes.242 241 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op. cit., p. 66 242 DRENET, 2013, « Statistiques de poche, p. 62. » in http://www.men-depes.org, consulté le 01 octobre 2016 184 Comme le montrent les rapports des chiffres, le système scolaire primaire peine à faire face à la forte croissance de la démographie scolaire en termes d'infrastructures et de ressources humaines. Cette insuffisance se traduit alors en effectifs pléthoriques dans les classes. 1.9. Taux de déperdition élevésA partir du constat établi par le diagnostic du système éducatif relevant un taux de redoublement élevé (22%) pour l'ensemble du primaire en 2007, le PAMT du secteur Education/formation 2012-2014 s'engage à « réduire de façon significative la fréquence des redoublements, notamment dans le sous-secteur du primaire. 243» Cependant, les actions menées n'ont permis de réduire le redoublement que de manière insuffisante. Il est passé de « 22 % en 2007 à 19 % en 2014 au primaire.244» Il s'agit de la moyenne de tous les trois sous cycles du primaire. Toutefois, la fréquence de redoublement reste variable selon les niveaux (CP, CE ou CM) comme le tableau suivant le montre. Tableau XXV : évolution du taux de redoublement au primaire selon les niveaux de 2006-2009
Source : MEN et DIPES, 2009, L'état de l'école en Côte d'Ivoire. Rapport d'analyse 2008-2009, p.18 Le progrès de 22% à 19% entre 2007 et 2014 reste largement en deçà du seuil fixé (moins de 10% de redoublement) par la politique éducative de 2009. 243 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.cit., p. 66 244 ibidem 185 |
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