1.6. Gestion des risques
Il s'agit de la résilience du système scolaire face
aux facteurs susceptibles
d'entraver la bonne marche de l'éducation. Le RESEN 2016
identifie au nombre
de ces facteurs risques :
- les grèves des enseignants ;
- les inondations ;
- les conflits pré et post-électoraux ;
- les tensions intercommunautaires ;
- les attaques transfrontalières ;
- les déplacements de populations ;
- et la sévérité de la malnutrition.
Les grèves des enseignants sont
considérées par le rapport comme le seul risque structurel qui
semble affecter le fonctionnement normal des établissements scolaires.
Le rapport montre également que sur la période 2011- 2015 :
moins de 5 % des secteurs pédagogiques des DRENET
enquêtées peuvent être considérées très
vulnérables, en moyenne. (Cependant), à l'échelle
nationale, la proportion des écoles ayant été gravement
affectées par au moins un des risques cités entre 2011 et 2015,
est estimée à 14,1 % en moyenne. Cette proportion est cependant
variable selon les régions. 236
Pour une résilience face aux risques multiples, il a
été élaboré par le MENET, des mécanismes de
mitigation selon les besoins spécifiques même si ce sont des
mécanismes ponctuels qui restent limités par le fait que : «
la thématique de la réduction des risques n'a pas
été intégrée dans les curricula de formation des
enseignants, et des procédures de réponse aux catastrophes n'ont
pas été diffu-sées.237 » C'est ainsi qu'il
est prévu des zones d'accueil, des établissements relais, des
classes passerelles, des partenariats avec les écoles communautaires,
privées et confessionnelles et le recrutement d'enseignants volontaires
pour faire face au
déplacement ou la déscolarisation des
élèves ainsi qu'au déplacement d'enseignants. Les
classes passerelles trouvent ainsi une place dans cette stratégie
globale de mitigation.
236 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016, op.
cit., p. 2
237 idem, pp. 3 - 4
182
1.7. Ressources humaines limitées ou
sous-utilisées
En 2008, selon le MEN et DIPES (2009), les effectifs
d'enseignants du primaire public sont estimés à : « 49.935
dont 64,7% d'instituteurs ordinaires (IO). Le déficit d'enseignants au
primaire public est estimé à près de 33,8%. Celui des
zones CNO représente 48,4% du déficit total. 238»
En 2013, les effectifs d'enseignants du primaire public pour
l'ensemble des écoles sont estimés par le RESEN 2016
239 à 61 955. C'est un chiffre qui inclut les instituteurs
ordinaires, les instituteurs adjoints, les bénévoles et les
stagiaires. La variable « encadrement des élèves
» est centrale pour la politique éducative car elle a un impact sur
le volume des ressources à mobiliser et les conditions d'enseignement
comme l'indique le RESEN 2016240. Le système éducatif
s'attelle donc à obtenir des ratios d'encadrement qui soient pas trop
élevés pour assurer la qualité des apprentissages. On
constate que le Ration Elève Maître (REM) a connu une augmentation
de 2007 à 2013 passant ainsi de 39 : 1 à 42 : 1 avec des
variabilités selon le niveau et les régions ; il est de 53 : 1 au
CP1 et 36 : 1 au CM2 ; 34 : 1 pour Touba et 56 : 1 pour Abidjan (RESEN 2016).
La légère augmentation du REM ne signifie pas que les conditions
d'encadrement se sont améliorées puisque les chiffres restent
au-delà de la norme nationale fixée à 40 : 1. Le REM
serait de 45 : 1 sans l'apport des enseignants bénévoles. Par
ailleurs, le recrutement des bénévoles pris en charge par les
communautés villageoise montre non seulement, l'insuffisance des
ressources humaines et financières de l'Etat, mais permet aussi
d'accélérer l'extension de la scolarisation dans les zones
défavorisées.
Le RESEN 2016 évoque la sous-utilisation des
enseignants des CAFOP dans l'encadrement des élèves. Le rapport
estime qu'une bonne utilisation de ces enseignants pourrait contribuer
autrement à améliorer le REM. En 2014, même si
238 MEN et DIPES, 2009, op. cit., p. 31
239 Gouvernement de Côte d'Ivoire et al, 2016,
op.cit., p. 266
240 idem, pp. 97-98
183
l'allocation des enseignants publics aux écoles
s'améliore, d'autres critères non réglementaires
prévalent sur les besoins réels des établissements
notamment les effectifs d'élèves. 43% des affectations en 2014
sont concernés par cette situation.
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