6. Méthodes d'intervention
L'implantation des classes passerelles se fait selon quatre
critères retenus par les promoteurs. Ce sont :
- la situation géographique : de manière
générale, ce sont les zones rurales et les quartiers
défavorisés (n'ayant pas d'école) de la ville qui sont
ciblés par le projet des classes passerelles. Dans le cas
échéant, les classes sont situées uniquement dans les
zones CNO de Côte d'Ivoire. Pour le modèle NRC, la classe est
logée dans une école conventionnelle et bénéficie
de
142
l'encadrement du directeur de celle-ci. Le seul critère
de l'existence de la classe passerelle, selon NRC, est l'existence d'enfants
hors du système scolaire dans une localité ;
- la distance du site par rapport à l'école la
plus proche : le site bénéficiaire doit être situé
à une distance de plus de sept km de l'école la plus proche, pour
les classes EPT;
- la population scolarisable : le site
bénéficiaire doit enregistrer la présence d'au moins
trente enfants hors du système scolaire dans la localité;
- le critère genre : il s'agit de prendre en compte la
présence des filles au sein de la population scolarisable. C'est un
critère additionnel qui privilégie le site ayant le plus grand de
filles scolarisables.
Par ailleurs, la procédure d'implantation se
déroule en quatre étapes qui sont :
- l'information : les autorités administratives,
scolaires et coutumières sont informées du projet des classes
passerelles. Il leur est demandé de proposer des noms de villages ayant
un besoin d'école ;
- la prospection : deux séances de travail sont
réalisées avec l'administration préfectorale et scolaire
afin de les impliquer au projet école ;
- les recensements : les villages proposés par les
autorités recensent leurs enfants restés en marge du
système scolaire ;
- choix définitif des sites : au regard des
données disponibles sur chaque village et des critères
préétablis, la direction d'EPT fait le choix définitif des
sites.
Ces différentes étapes de la procédure
permettent d'impliquer, à la réalisation du projet, aussi bien
les bénéficiaires que les acteurs étatiques.
7. Formation pédagogique des enseignants
L'ONG EPT dispense la formation initiale aux animateurs
pendant deux semaines avec l'appui financier d'UNICEF. Le suivi est fait par
zone chaque deux mois à raison de deux jours par séance de
formation. C'est l'occasion de regrouper les animateurs d'une même zone.
Au total ce sont six regroupements qui sont
143
effectués pour le suivi. La sixième se passe
à l'occasion du test de transfert.
L'équipe de suivi pédagogique est composée
des entités suivantes :
- le COGES (Comité de Gestion des Etablissements
Scolaires) ;
- le coordinateur d'EPT (conseiller pédagogique ou
conseiller
d'inspection) ;
- l'inspecteur ;
- le directeur régional ;
- l'UNICEF ;
- la cellule pédagogique d'EPT.
Le modèle NRC propose une formation initiale de dix
jours et une formation continue de deux jours par mois dispensées par
des conseillers pédagogiques. La mise en oeuvre des classes passerelles
dans le cadre du PUAEB (avec les partenaires EPT et « soleil levant
») a mobilisé des ressources humaines qui ont été
recrutés à travers des tests. Il s'agit de quarante animateurs ou
enseignants volontaires et quatre superviseurs. Ces acteurs clés des
quarante classes passerelles sont supposés former, « insérer
ou réinsérer 600 enfants 199» dans le
système scolaire conventionnel. Le processus devrait être
encadré par les équipes pédagogiques des promoteurs et des
structures étatiques spécialisées comme : l'Antenne
Pédagogique de la Formation Continue nommée APFC et le Service
Autonome d'Alphabétisation (SAA).
Le projet a suscité un atelier de formation à
Bouaké du 26 août au 04 septembre 2013. Cet atelier visait
principalement, la formation de quarante animateurs et quatre superviseurs aux
compétences pédagogiques. Les objectifs spécifiques de la
formation sont :
- apprendre aux animateurs et aux superviseurs à tenir
les documents pédagogiques et administratifs ;
- apprendre aux participants, les méthodologies des
disciplines enseignées dans les classes passerelles en français
et en langue ;
199 EPT, 2013, op. cit., pp. 1-2
144
- apprendre aux participants à rédiger des
fiches pédagogiques et à les mettre en oeuvre à travers
les classes ouvertes ;
- amener les participants à utiliser de manière
efficiente les graphismes dont les symboles dans la phase
d'alphabétisation ;
- former les participants aux droits des enfants et aux
alternatives aux punitions physiques et humiliantes ;
- et former les superviseurs au suivi-évaluation des
classes passerelles.
Pour atteindre ces objectifs, les modules suivants sont
développés par les formateurs : la psychopédagogie, les
droits de l'enfant, l'alphabétisation, le préapprentissage en
langue, la préparation de leçon, les classes à profil
spécifique et le suivi-évaluation.
Conformément aux recommandations de l'atelier de Dahoua
et en collaboration avec le Ministère de l'Education Nationale et ses
partenaires du système Educatif, une formation initiale de vingt jours a
été organisée en 2014 pour deux cent treize enseignants
bénévoles des Inspections de l'Enseignement Primaire (IEP) de
Bangolo, Biankouma, Bin-Houyé, Bloléquin, Danané,
Duékoué, Fa-cobly, Guezon, Guiglo, Sangouiné, Taï,
Toulepleu et Zouan-Hounien. Cette formation des enseignants visait les
objectifs suivants :
- initier les enseignants bénévoles à la
nouvelle méthode pédagogique « Approche Par les
Compétences » (APC);
- les rendre plus efficaces dans l'exercice de leur fonction ;
- adapter les curricula à cette nouvelle approche.
- amener les formateurs à concevoir et soumettre leur
projet de formation au plus tard le 12 Septembre 2014 ;
- adapter les curricula et les mettre à la disposition de
NRC ;
- permettre aux enseignants de disposer de compétences
et de connaissances pour l'encadrement et la transmission du savoir aux enfants
;
- renforcer les acquis des bénévoles en pré
apprentissage ;
- former les enseignants sur l'utilisation du guide « bon
enseignant » ;
145
- donner les aptitudes aux enseignants bénévoles
pour remplir correctement les différents registres ;
Pour atteindre ces objectifs, les formateurs ont
utilisé une méthodologie dynamique et participative mettant
l'accent sur l'enseignant bénévole en identifiant ses limites
afin de les corriger. Des activités ont été
utilisées comme des exercices individuels, des travaux de groupe, des
micro-enseignements et l'identification des activités pratiques à
mener le premier mois de cours dans les différents niveaux.
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