3.1.2. De l'influence de la gestion du projet
école
La variable «gestion du projet», selon notre
étude, représente 12,89 % des déterminants de la
performance des élèves des classes passerelles. Ce dispositif
repose sur le mode de gestion participative. Cette approche implique aussi bien
des acteurs étatiques que les acteurs non étatiques.
Pour les acteurs non étatiques, les classes passerelles
sont conçues et mises en oeuvre par les organisations non
gouvernementales EPT et NRC avec l'appui financier d'autres partenaires
internationaux. Ces organisations proposent une offre alternative
d'éducation face aux limites de l'Etat à faire face à la
forte demande de scolarisation. La gestion du projet se fait par une
équipe de pilotage du projet qui est autonome vis-à-vis du
fonctionnement de l'ONG promotrice. Les actions des différents
gestionnaires du projet sont coordonnées au sein du bureau du projet.
353 MEN du Sénégal et AFD, 2002, op. cit.,
pp. 11-12
328
L'étude révèle l'existence de plusieurs
postes de responsabilité dans la chaîne de commandement aussi bien
au niveau de l'organisation promotrice des classes passerelles qu'au niveau du
projet lui-même. C'est ainsi que dans l'exécution du projet des
classes passerelles, interviennent les promoteurs, les coordonnateurs, les
superviseurs, les animateurs, la communauté villageoise ou celles issues
des quartiers bénéficiaires. Chacune des entités a un
rôle spécifique dans la hiérarchisation des tâches.
Les animateurs sont un élément-clé du fonctionnement car
ils interviennent à un niveau opérationnel en exécutant le
programme scolaire.
Par ailleurs, notre étude documentaire
et des entretiens révèlent l'existence d'un plan d'action avec un
chronogramme précis. Il permet aux promoteurs de prévoir les
activités et de mobiliser les ressources selon un calendrier
préétabli. Cette démarche contribue ainsi, à
l'efficacité des classes passerelles. Les acteurs étatiques sont
associés à la mise en oeuvre du projet à travers les
directions régionales du MEN, plus précisément les IEP. En
somme, le mode de gestion participative a permis de mobiliser les
compétences nécessaires à la réalisation du projet
école.
La prééminence de la variable «gestion du
projet» conforte la théorie des parties prenantes d'EVAN et FREEMAN
(1983). Dans leur vision, l'école doit être perçue comme
« une organisation qui doit satisfaire les besoins des usagers
354» à savoir : les élèves, les parents,
les enseignants, l'administration et les partenaires techniques et financiers.
La théorie des parties prenantes s'inscrit dans le cadre de la
responsabilité sociale des entreprises alliant l'éthique et la
gestion dans une dynamique de négociation dans un esprit d'ouverture. La
gestion et « l'atteinte des objectifs 355» de
l'école se trouvent, ainsi « affectés 356»
par ses acteurs, conformément à la perception des parties
prenantes selon FREEMAN.
354 W. EVAN et E. FREEMAN, 1983, op. cit., p. 75-84
355 D. CAZAL, 2011, op. cit.
356 ibidem
329
Cet effet est qualifié « d'effet
établissement » par LEGER (2002). Il s'agit de « l'effet
propre de l'organisation interne de l'école sur la performance ou la
réussite de l'élève (...) 357». Cet avis
est partagé par GAUTHIER (2006)358. Cet « effet
établissement » nous est apparu significatif dans le cas des
classes passerelles au regard de leur performances supérieures à
celles de écoles conventionnelles.
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