Dispositif de renforcement du système scolaire conventionnel en Côte d’Ivoire. Influence des classes passerelles en zone centre nord et ouest (c.n.o.) de 2006 à 2014.par Moussa KONE Université Alassane Ouattara - Doctorat en sciences de l'éducation 2019 |
2.3. De l'influence du passé scolaire des élèvesNotre étude montre que la variable « passé scolaire » représente 6,30% des déterminants de la performance des élèves des classes passerelles. Ce passé scolaire s'exprime en terme d'enfants déscolarisés (ceux qui ont une interruption précoce de la scolarité) ou non scolarisés (ceux qui ne sont jamais allés à l'école). En effet, l'étude montre que la proportion d'enfants déscolarisés au sein des classes passerelles s'élève à environ 30%. Une déscolarisation liée, en partie, à la fermeture des écoles dans les zones de conflit ou à un déplacement des populations lors de la crise post-électorale de 2010-2011. L'influence de la variable « passé scolaire » se manifeste dans les classes passerelles, à travers la constitution des classes multigrades. Les déscolarisés et les non scolarisés se retrouvant dans la même salle, selon le promoteur EPT, « cela a pour effet d'améliorer les résultats 309 M. H. CHELPI-DEN, 2015, op.cit.,, p. 47 287 scolaires.» Sa stratégie de classe unique se fonde sur la conviction que « l'hétérogénéité de la classe permet d'effacer le complexe entre les élèves de différents niveaux » Quant au promoteur NRC, il considère que le passé scolaire est plutôt un critère déterminant du niveau de l'élève lors du recrutement. Ainsi, les non scolarisés sont admis en CPU alors que les déscolarisés sont plutôt affectés en CEU et CMU. Pour ce promoteur, cette séparation selon le passé scolaire, milite en faveur d'une facilitation de l'apprentissage des élèves en générale et de la promotion des plus grands en particulier. 2.4. Du renforcement des cantines scolairesL'étude révèle que 60% des classes passerelles ont bénéficié d'une cantine scolaire. Faisant l'état des lieux des cantines scolaires en Côte d'Ivoire, TOURE (2017) mentionne que : c'est en 1989 que le gouvernement de Côte d'Ivoire s'est engagé, avec l'assistance du Programme Alimentaire Mondial (PAM), dans un programme de développement des cantines scolaires avec pour objectif, à terme : «une école, une cantine, un groupement.» Jusqu'en 1999, le PAM a assuré l'essentiel de l'approvisionnement du programme en denrées et équipements. Le gouvernement ivoirien s'est chargé du volet logistique et gestion. Mais le PAM décide un retrait progressif dès 1996. Conscient qu'un tel retrait, sans dispositif de substitution, ferait courir le risque de fermeture d'un grand nombre de cantines, avec pour conséquence, une baisse de la fréquentation scolaire, le gouvernement a adopté dès 1998, la politique dite de «Programme Intégré de Pérennisation des Cantines Scolaires» (PIP/CS). L'objectif de cette politique est d'inscrire, de manière durable, la pérennisation des cantines scolaires comme maillon essentiel du droit à l'éducation pour tous. En 2000, appuyé par le PAM et le PNUD, le gouvernement lance la phase pilote du projet PIP/CS.310 310 K. TOURE, 2017, « Lutte contre la déscolarisation dans l'enseignement primaire : les cantines scolaires en Côte d'Ivoire », European Scientific Journal, Vol. 13, N°35, p. 234, in URL : http://dx.doi.org/10.19044/esj.2017.v13n35p234, consulté le 17 juillet 2019. 288 Quand on admet que l'objectif des cantines scolaires est de maintenir les enfants à l'école et favoriser la réussite scolaire, leur contribution dans la motivation des apprenants demeure une réalité selon le témoignage des acteurs du terrain. |
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