1.5. De la participation communautaire
L'étude révèle que 92 % des
répondants à l'échelle d'attitudes estiment que la
variable « participation communautaire » est la plus influente. Elle
se situe à trois niveaux : avant le projet, pendant le projet et
après le projet. A tous les niveaux, une touche particulière est
exécutée par la communauté. Au début, elle
participe à la mise en place. En cours de projet, elle assure la gestion
du cadre scolaire et après le projet elle crée les conditions de
la pérennisation de l'école. Cette démarche permet aux
parents d'élèves d'être des acteurs du projet école
à tous les niveaux. Pour formaliser la participation communautaire, un
plan d'action communautaire a été adopté par les
promoteurs après les projets pilotes. Ce plan
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permet aux communautés d'avoir un cahier de charge
précis qui oriente leurs différentes actions dans le cadre
scolaire.
1.6. Des ressources matérielles et
financières
La conception et la mise en oeuvre des classes passerelle ont
requis des moyens matériels et financiers. C'est ainsi que des abris de
paille ont été construits avec l'apport financier du partenaire
(UNICEF). Cela s'est accompagné par l'expertise de l'ONG EPT d'une part
et de la mobilisation communautaire d'autre part. Cette dernière
contribution s'est traduite par l'octroi du site et de main d'oeuvre.
L'état de ces abris mériterait d'être
amélioré dans les projets futurs dans la perspective de leur
érection en école communautaire. Cette exigence demande un
accroissement du financement accordé à cette ligne
budgétaire. L'Etat pourrait apporter ces ressources additionnelles en
sollicitant le concours des partenaires financiers intervenant dans ce
domaine.
1.7. De la rémunération des animateurs
Dans leur statut d'enseignants volontaires, les animateurs des
classes passerelles ne perçoivent qu'une prime alimentaire de 40.000 F
CFA. Une source de motivation pour ceux-ci pourrait être la
révision de leur traitement pécuniaire. On pourrait même
envisager qu'ils perçoivent un salaire en changeant leur statut de
volontaire à travailleur permanent. Il appartient aux promoteurs
d'affecter davantage de fonds à la ligne budgétaire des
salaires.
1.8. Des perspectives pour les animateurs
Un autre aspect est le devenir des ex-animateurs. Si certains
sont recrutés pour l'école communautaire à la suite de la
passerelle EPT, la grande majorité des animateurs restent sans emploi
alors qu'ils ont une expertise en matière de gestion d'une classe
unique. Les promoteurs des classes passerelles préconisent que cette
expérience soit capitalisée et mise au profit du système
scolaire national. Ils proposent que le MEN puisse utiliser ces ex-animateurs
dans les écoles formelles. Pendant la classe passerelle, il serait
judicieux que l'Etat prenne en compte les
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primes versées aux animateurs car le projet passerelle
l'appuie dans ses efforts d'amélioration de la scolarisation. Ce
plaidoyer a fait l'objet d'un atelier à Bouaké au cours de
l'année scolaire 2015/2016. Les acteurs étatiques et non
étatiques ont réfléchi sur la question sans toutefois
obtenir des garantis pour la validation de cette mesure par l'Etat.
Par ailleurs, face à la question du devenir des
ex-animateurs, d'autres promoteurs préconisent une solution plus
tranchée et calquée sur l'expérience malienne. Il s'agira
pour l'Etat, d'affecter les instituteurs des écoles conventionnelles
dans les classes passerelles, avec ou sans prime, selon la formule retenue. Si
l'enseignant utilise des jours fériés pour la passerelle en plus
de sa classe formelle, il percevra une prime. S'il n'a que la classe passerelle
à plein temps, il devra se contenter de son salaire d'instituteur.
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