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La postérité de l'empereur Tibère (XVIIIème- XXIème siècle)


par Thomas Min-Tung
Université du Havre - Master 2 « Cultures, Espaces et Sociétés Urbaines et Portuaires » 2015
  

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ANNEXES

316

Julia I.
You answer nothing ?
Tiberius.
Nothing. I regret
Your wretchedness. I never wished you
wretched.

[ Julie I.
N'avez-vous rien à répondre ?
Tibère.
Rien, je regrette
Votre misère. Je n'ai jamais souhaité
Que vous soyez misérable
]

[ Francis ADAMS - Tiberius, a drama ]

ANNEXE 1 - La mort de Germanicus

[ Bernard CAMPAN, Tibère à Caprée, 1847 ]

Acte 1, scène 3

317

SEJAN.
Agrippine dans Rome arrive à l'instant même :
J'ai rempli de César la volonté suprême :
Deux cents prétoriens, sur mes pas réunis,
Dans Brindes attendaient Agrippine et ses fils.
La lumière trois fois avaient dissipé l'ombre,
Lorsqu'aux premiers rayons d'un jour livide et sombre,
Le vaisseau , traversant les flots silencieux,
De ses voiles en deuil vient affliger nos yeux.
On voit avec ses fils Agrippine descendre :
L'urne où Germanicus n'est plus qu'un peu de cendre
Paraît; le peuple accourt 'sur la rive des mers,
Les chemins , les maisons , les toits en sont couverts.
Il est muet long-temps, et long-temps immobile :
Mais quand le char funèbre a roulé dans la ville,
Cent mille bras lui sont tendus à, la fois :
Cent mille cris plaintifs ne forment qu'une voix.
Partout à la douleur la pompe est réunie.
Aux champs apuliens et dans la Campanie,
Les organes des lois, les ministres du ciel,
Laissant le tribunal, abandonnant l'autel;
Vieux guerriers , villageois , d'une course empressée ,
Affrontant les rigueurs de la saison glacée,
Au héros, à la veuve, aux trois jeunes enfants,
Viennent offrir des pleurs, des voeux et de l'encens.
Non loin de Tusculum , aux murs de Palestrine,
L'un et l'autre consul accueillent Agrippine,
Et, durant la nuit même, elle marche avec nous,
Toujours tenant ses fils dormant sur ses genoux;
Toujours à nos regrets offrant l'urne adorée.
Le jour découvre enfin cette route sacrée,
Où l'on vit son époux, au sein de nos remparts,
Rapporter de Varus les sanglans étendarts.
Elle entre : son cortège est bientôt Rome entière;
Et l'ombre du héros, près d'une épouse altière,
Semble, se réveillant sous l'airain sépulcral, ,
S'énorgueillir encor de ce deuil triomphal.

318

J'ai vu des légions les aigles renversées,
Des vétérans en pleurs les piques abaissées;
J'entendais à la fois, dans ce grand citoyen ,
Tous les infortunés regretter un soutien,
Tous les vieillard un fils, tous les enfants un père
L'armée un dieu vengeur, Rome un dieu tutélaire.
Si j'en crois les discours, la vestale a tremblé
Aux mourantes lueurs d'un feu pâle et voilé
D'un son lugubre et lent les temples retentissent
Sous leurs tombeaux ouverts nos ancêtres gémissent;
Et, jusque sur l'autel, partageant nos douleurs,
Les marbres sont émus, l'airain verse des pleurs.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus