ANNEXES
316
Julia I. You answer nothing
? Tiberius. Nothing. I regret Your wretchedness. I never
wished you wretched.
[ Julie I. N'avez-vous rien à
répondre ? Tibère. Rien, je regrette Votre
misère. Je n'ai jamais souhaité Que vous soyez
misérable ]
[ Francis ADAMS - Tiberius, a drama ]
ANNEXE 1 - La mort de Germanicus
[ Bernard CAMPAN, Tibère à
Caprée, 1847 ]
Acte 1, scène 3
317
SEJAN. Agrippine dans Rome arrive à
l'instant même : J'ai rempli de César la volonté
suprême : Deux cents prétoriens, sur mes pas
réunis, Dans Brindes attendaient Agrippine et ses fils. La
lumière trois fois avaient dissipé l'ombre, Lorsqu'aux
premiers rayons d'un jour livide et sombre, Le vaisseau , traversant les
flots silencieux, De ses voiles en deuil vient affliger nos yeux. On voit
avec ses fils Agrippine descendre : L'urne où Germanicus n'est plus
qu'un peu de cendre Paraît; le peuple accourt 'sur la rive des
mers, Les chemins , les maisons , les toits en sont couverts. Il est muet
long-temps, et long-temps immobile : Mais quand le char funèbre a
roulé dans la ville, Cent mille bras lui sont tendus à, la
fois : Cent mille cris plaintifs ne forment qu'une voix. Partout à
la douleur la pompe est réunie. Aux champs apuliens et dans la
Campanie, Les organes des lois, les ministres du ciel, Laissant le
tribunal, abandonnant l'autel; Vieux guerriers , villageois , d'une course
empressée , Affrontant les rigueurs de la saison glacée, Au
héros, à la veuve, aux trois jeunes enfants, Viennent offrir
des pleurs, des voeux et de l'encens. Non loin de Tusculum , aux murs de
Palestrine, L'un et l'autre consul accueillent Agrippine, Et, durant la
nuit même, elle marche avec nous, Toujours tenant ses fils dormant sur
ses genoux; Toujours à nos regrets offrant l'urne
adorée. Le jour découvre enfin cette route
sacrée, Où l'on vit son époux, au sein de nos
remparts, Rapporter de Varus les sanglans étendarts. Elle entre :
son cortège est bientôt Rome entière; Et l'ombre du
héros, près d'une épouse altière, Semble, se
réveillant sous l'airain sépulcral, , S'énorgueillir
encor de ce deuil triomphal.
318
J'ai vu des légions les aigles
renversées, Des vétérans en pleurs les piques
abaissées; J'entendais à la fois, dans ce grand citoyen
, Tous les infortunés regretter un soutien, Tous les vieillard un
fils, tous les enfants un père L'armée un dieu vengeur, Rome
un dieu tutélaire. Si j'en crois les discours, la vestale a
tremblé Aux mourantes lueurs d'un feu pâle et
voilé D'un son lugubre et lent les temples retentissent Sous leurs
tombeaux ouverts nos ancêtres gémissent; Et, jusque sur
l'autel, partageant nos douleurs, Les marbres sont émus, l'airain
verse des pleurs.
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