d. Jeff Steele and the Lost Civilization of NoyNac ,
ou comment sortir de l'Histoire
Aux côtés de ces films et séries
à sujet historique, on retrouve des productions bien plus
éloignées des textes antiques. Parmi elles, nous nous devons de
citer Jeff Steele and the Lost Civilization of NoyNav (2004).
Probablement tourné par des amateurs, le film manque de budget, le grand
de l'action est tourné sur fond vert et le son est mauvais, au point que
les dialogues sont souvent incompréhensibles (de plus, l'image est
floue). Tibère et Séjan apparaissent, mais le scénario du
film ignore les sources historiques pour en faire des personnages
entièrement fictifs.
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Tibère est présenté comme un
personnage vulgaire, agité de tics de l'oeil et de tremblements. Il est
toujours accompagné d'un esclave portant une peau de léopard et
un masque de Tengu, chargé de renvoyer les invités
indésirables. Le prince est en conflit avec son fils Vagan (Patrick
Randolph Bell), un personnage aux longs cheveux frisés feignant la
timidité. Quant à Séjan, il est coiffé d'une
crête iroquoise et semble se plaire à comploter à la grande
hilarité de l'empereur et de son esclave, qui se tient le ventre en
poussant des grognements.
Dans les dernières scènes du film,
Tibère se meurt. Il voit, en cauchemar, un homme affublé d'un
masque (d'extra-terrestre ?) l'étouffer. Son fils vient le voir et le
père lui demande de s'approcher pour voir son visage. Malgré son
affaiblissement, il parvient à brutalement se lever pour crier
d'exécuter Séjan et donne ses recommandations avant de mourir.
Vagan s'avère être un mauvais, assoiffé de pouvoir. Dans la
scène suivante, Séjan est condamné devant le Sénat,
au milieu de dolmens, Sénat composé de deux femmes et un homme,
puis est exécuté par les trois sénateurs, Vagan
armé d'un sabre japonais et deux soldats coiffés de casques de
samouraïs. A la fin du film, Vagan met Rome à feu et à sang
avec ses troupes de samouraïs et finit décapité lors du
combat avec le héros, Jeff Steele, voyageur temporel. Nous le voyons,
nous pouvons utiliser Tibère dans une oeuvre de fiction sans aucun
égard pour les textes des Anciens. C'est là
l'intérêt du genre : il ne répond à aucune limite
scénaristique et l'artiste peut se permettre des inventions sans avoir
à respecter l'Histoire.
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