5. La publication
électronique
Avant d'entrer dans le résultat de l'enquête,
nous précisons qu'en ce qui concerne la publication scientifique, le
Rapport de la commission parlementaire sur l'éducation, a fait un
état de lieu et dans ce rapport (p.67) il est clair que même si
l'Etat a déployé un prime à la hauteur de 1,7 milliards
pour aider les enseignants pour leurs travaux scientifiques, le rapport conclue
que danslaréalité,larecherche estpratiquée
parunepoignée dechercheurs ou d'enseignants-chercheurs. La
majoriténepratique aucune activité de recherche. Or dans son
article où elle montre comment la publication électronique a
succédé la publication de « correspondance par
échanges de lettres », Bégault, B. (2007, p. 2) montre
que dans les années 90 l'ensemble du système de communication de
la science se trouve affecté par le recours à l'Internet à
différents niveaux selon les disciplines. Car, le support papier s'est
vite dépassé par certaines pratiques éditoriales en ligne.
Pour Mehrezi, M. (2010, p. 32), ses limites se multiplient si on le compare
avec le support électronique. Justement à cause de sa lenteur,
car attendre plusieurs mois pour publier un article dans la revue scientifique
à comité de lecture et aussi les compétences en
informatiques sont plus performantes que les compétences du support
traditionnel. Le système éditorial de l'information sur papier
est compliqué et parfois fragile. Ainsi, afin de résoudre les
problèmes de lenteur de diffusion des connaissances,
d'impartialité, de priorité et de plus grande visibilité
des travaux de recherche, le périodique scientifique, alors
désigné par « journal », fut créé comme
une alternative au livre. C'est en ce sens qu'aujourd'hui, les chercheurs sont
conscients que les fonctions de la revue papier, communication, archivage etc.
doivent être conservées dans la version électronique. En
cela, il est commun de dire qu'à l'ère de la globalisation, un
enseignant chercheur ne peut pas se soustraire quant à la publication
électronique. Mais en Afrique en générale, la publication
est l'activité la moins pratiquée, cependant elle est mieux
pratiquée dans d'autres Universités africaines tels que :
Cameroun, Sénégal, Tunisie etc. Alors queBégault (ibid),
nous montre que les différents travaux en sociologie des sciences ont
montré le rôle fondamental de la communication scientifique dans
le travail du chercheur. Selon elle, « L'article, la publication est
à l'origine de la reconnaissance d'un scientifique par ses
pairs», qui se traduit par « publier ou périr
» pour tout chercheur. La publication d'un article n'est pas pour le
chercheur seulement un moyen de communiquer les connaissances qu'il a
construites, de faire connaître une découverte et de
procéder à des échanges entre chercheurs, mais c'est aussi
le moyen d'obtenir l'aval d'un comité de lecture qui garantit le niveau
scientifique des travaux et permet d'être reconnu en tant que membre de
sa communauté. Cette réalité, sera traduite dans la
présente recherche, car en observant le tableau 22, nous ne sommes plus
surpris par le fait que, plus de la moitié des répondants n'a
jamais fait une publication électronique.
Tableau 22 : la publication
électronique
|
Effectif
|
Sexe de répondant
|
Avez-vous déjà publié un travail
scientifique
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Masculin
Féminin
|
11
|
46
|
57
|
2
|
14
|
16
|
Total
|
13
|
60
|
73
|
Source : enquête de terrain
2019
De ce tableau, il en ressort que 75,7%des répondants
affirment ne jamais avoir publié un travail scientifique sur Internet.
Seulement 24,3% affirment avoir publié des articles scientifiques sur
Internet. Ceci confirme à suffisance le manque de connaissance dans le
domaine de la publication scientifique des enseignants du Tchad qui ont fait
l'objet de l'enquête. Il faut dire que nous sommes témoin du fait
qu'au Tchad en général, dans les grandes Universités
(N'Djamena, Moundou, Abéché), les enseignants ne font presque pas
la communication scientifique, ni des conférences débats sur une
problématique bien définie. En ce qui concerne le genre de
répondants, 2 femmes sur 16 affirment publier un travail scientifique.
Cela témoin aussi la réalité des enseignants
supérieurs au Tchad en général. Chez les hommes,
11personnes sur 57 ont au moins publié un document scientifique. Alors
que depuis 1997 et 2002, Annaïg Mahé et Ghislaine Chartron,
cité par Béatrice Bégault, ont réalisé une
étude qualitative sur le Campus de Jussieu, à Paris,
auprès de chercheurs et de doctorants et auprès de chercheurs du
Commissariat à l'Energie Atomique afin de déterminer les usages
des revues électroniques. Et le résultat montre que les
publications périodiques électroniques sont connues et
utilisées par un grand nombre de chercheurs. Pour cette recherche
menée en 2019, les enseignants de la grande Université du Tchad,
ne font presque pas la publication électronique. Il faut encore
préciser que la suite de cette question était de préciser
la nature du document publié. C'est ainsi que nous avons pu savoir
exactement ce que ces enseignants ont publié sur l'Internet. Parmi les
11 enquêtés qui ont publié les documents scientifiques, 4
ont publié leur thèse de doctorat, les livres et les articles
scientifiques en ligne. 3 autres répondants ont publié les livres
et leurs mémoires de Masters, et 4 autres ont seulement publié
leurs mémoires de master. En général, nous constatons que
la majorité de ces enseignants ont comme la publication scientifique, le
mémoire et leur thèse de doctorat. Or, le mémoire et la
thèse sont des travaux des recherches académiques,
c'est-à-dire pour chaque étudiant en master ou en thèse
doit dans la stricte obligation produire un mémoire ou une thèse
à la fin de sa formation. Du coup, il revient à dire que, ces
enseignants ne sont pas des chercheurs au sens du terme. Car, hormis leur
thèse et mémoire (travaux académiques), ils ne font plus
la recherche et la publication s'arrête à ce niveau.
Mais,nous pensons que la formation des enseignants pouvait
améliorer la qualité de l'utilisation de l'Internet et surtout
les connaissances de l'utilité de l'Internet, c'est pourquoi nous avons
posé une question pour savoir si certains enseignants ont suivi une
formation. La question est celle qui suit : avez-vous reçu une
formation relative à la mise en ligne des cours, à la
rédaction d'articles en ligne?A cette interrogation, nous pouvons
rappeler qu'au Tchad, la formation qui avait eu lieu en faveur des enseignants,
est celle organisée par le Campus Numérique de la Francophonie.
Le CNF faisait une formation permanente pour la recherche documentaire,
publication scientifique en ligne, mais la formation s'effectue selon les
besoins exprimés. De ce fait, sur l'ensemble des enseignants qui
ont participé à cette étude, la majorité n'a pas
suivi une formation, en ce qui est de la publication électronique
(tableau 23)
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