2.2.7.5. Les acteurs et les
champs du CCAP
Le CCAP peut être mené par les réseaux ou
organisations de la société civile, les associations de base dans
les collectivités décentralisées, les médias, ou
les citoyens. Aussi, une synergie d'actions reste cependant très
importante pour réussir un CCAP. Car, les citoyens peuvent
contrôler l'action publique à divers niveaux (de la base au sommet
de la hiérarchie sociale). Le CCAP peut porter sur une multitude de
questions (politiques, gouvernementales, conduite de politique, dépenses
publiques, prestation de service, etc.), ou reposer sur diverses
stratégies (recherche, suivi, planification participative,
défense et promotion des droits, éducation, etc.). Ci-dessous
quelques exemples de champs d'investigation :
1. Exécutif : Ministère
sectorielle (lenteur administrative, rançonnement des usagers,
présence au poste, rendement des services, qualité des services
fournis, élaboration, exécution, et contrôle du budget,
délégation de compétences aux collectivités...),
Collectivités décentralisées (fonctionnement des organes,
fonctionnement de l'administration locale, mise en oeuvre et respect des plans
de travail, finances locales, maitrise d'ouvrage, civisme fiscal...)
2. Législatif : contrôle de
l'action gouvernementale, contrôle parlementaire, vote des lois, le
respect de la volonté des citoyens.
3. Judiciaire : fonctionnement des tribunaux,
exécution des décisions de justice, existence ou non des abus
4. Privé : Service fourni à
l'administration publique ou à la population (qualité des biens
et services fournis, délai d'exécution et respect des contrats,
degré de partenariat, coût des produits, effet sur la
santé...)
Avec la promotion à l'échelle mondiale de la
gouvernance participative et des données ouvertes, le contexte semble
désormais propice pour un CCAP par une société civile
plurielle qui peut compter sur une presse de plus en plus libre. Le
contrôle citoyen de l'action publique est un outil d'aide à la
gouvernance.
Tout dirigeant ou responsable soucieux d'un
développement durable, devrait contribuer à sa promotion afin de
bénéficier des compétences et observations des citoyens
qui, ici, jouent beaucoup plus un rôle de partenaires que de gendarmes.
Gouverner, c'est planifier et (ré) ajuster en vue d'un meilleur
résultat. Le CCAP est un moyen d'avoir un « feedback social »
afin de réussir la gouvernance, au service de la population dans tout
Etat démocratique.
La synergie Etat-Société civile, résultat
d'un CCAP efficace, restaure une image positive des institutions
étatiques, une gouvernance plus efficace et une meilleure mobilisation
citoyenne autour de l'Etat dans toutes ses dimensions (SEG TAABA, 2017,
idem).
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